dimanche 9 octobre 2016

COMPILATION FRENCH METAL PT.2 - La Porte des Damnés - Juin 2016


      Tentative d'un format ou peut-être simple one-shot pour l'occasion, je ne sais pas encore trop. J'ai tout de même voulu m'essayer à l’exercice de la chronique de compilation "tremplin". C'est donc environ quarante groupes (plutôt vingt ici vu qu'il y deux parties) qui vont passer d'un coup dans nos lignes. Curieux depuis longtemps de ce proposait French Metal dans ses compilation, je me suis décidé à m'en procurer une. Si certains groupes n'apparaissent pas dans l'article, c'est tout simplement qu'il ne m'a pas semblé ni pertinent ni intéressant de les traiter et j'assume l'entière responsabilité de ce choix.




DEMOLISH THE CUTE : On entame avec un quatuor originaire de Dijon qui nous propose sa chanson « Schizo ». Grosse rythmique, gros groove mais pas originale pour un sous malheureusement. Si la chanson est efficace, difficile de ne pas avoir une grosse impression de déjà-vu. Il n'empêche que le mid-tempo couplé au palm mute donnent une bonne lourdeur que la basse, intelligemment mise en avant, vient bien appuyer. Demolish The Cute propose des choses intéressantes et plutôt bonnes au niveau du riffing et de la rythmique, cependant l'aspect redondant et générique de la chanson ne me convint pas, dommage car le morceau est  plutôt bien construit et puissant. 

HELLEFTY : Nouveau quatuor, de Seine-et-Marne cette fois, dans un style plus extrême qui n'est pas sans rappeler Arch Ennemy, surtout dans le timbre de voix. Hellefty officie dans un style Death mené par Tatiana au chant, avec un timbre de voix très similaire à celui d'Angela Gossow. Avec une excellente agressivité au chant, la variété de riff et un jeu de batterie assez divers et plaisant, « Oppression » fait partie des bonnes tracks de cette seconde partie de compilation. La construction est certes classique mais efficace, l'énergie dégagée par Hellefty ainsi que ses bons riffs auront sûrement raison de plusieurs nuques à l'avenir. N'ayant trouvé que deux chansons de la part du groupe, je suis assez curieux de voir ce qu'ils proposeront à l'avenir. 

CHAOS MOTION : Si on parlait juste avant de structure classique, Chaos Motion va radicalement changer la donne avec un Death Technique et Expérimentale. Oppressant, dissonant et orignal, « Unscrupulousness Resolution » est de très loin l'un des meilleurs morceaux de la compilation. Bien évidemment, la chanson nécessite plusieurs écoutes avant de pouvoir être apprivoisée et beaucoup de néophytes pourraient simplement passer leur chemin devant ce Death Metal d'avant-garde et bien mal leur en prendra. Les strasbourgeois jouent hyper technique mais sans toutefois tomber dans une simple démonstration creuse car le feeling est là, à travers toutes structures, notes, blast et growl que Chaos Motion distille avec une folie savante. Les guitares se croisent, se mêlent et s'échappent dans un déluge de notes toujours plus bigarrées. S'étalant sur plusieurs strates rythmiques et sonores, la musique de Chaos Motion est difficile à appréhender mais pas hermétique, à force d'écoute toutes les subtilités du morceau finissent par s'offrir à l'auditeur.  


JESUS' SAUSAGE : Assez gros melting pot que ce groupe venu de Lyon, sorte de Blackened Hardcore teinté de Death gras. Si séparément les riffs sont plutôt pas dégueu, c'est l'ensemble de tout ces derniers qui ne colle pas vraiment. « Our Futur is Unwritten » recèle pourtant plusieurs bonnes idées et des bons passages, c'est simplement que le résultat n'est pas forcément très homogène. La première minute semble tenir du BlackenedHardcore agressif, puis enchaîne sur du Death, avec des riffs thrashy de ci de là pour finir sur une sorte de Death gruik gruik assez générique. Rien de mauvais dans cette chanson mais il manque une cohérence d'écriture et d'exécution pour que Jesus' Sausage crée quelque chose de plus abouti et personnel.

NO GLORY : On sort les biscottos pour No Glory avec son Hardcore, grosse énergie avec ses backing vocals, gros riffs, gros kick que demandez de plus, ils sont là pour ça non ? Certes, « Your Faith » ressemble à pas mal de chanson du même style, mais pour un petit groupe comme celui là, une telle maîtrise est à noter. Le jeu et l'alternance des voix sont très bien rythmés, les breaks sont tous efficaces et le résultat donne envie de rentrer violemment dans des inconnus par pour plaisir. Tout l'EP éponyme est d'ailleurs d'une certaine qualité, rien de transcendant mais une première sortie qui plairait sûrement à de nombreux amateurs du genre.

ASSIGN FATE : Première chanson que je trouve vraiment en deçà par rapport aux autres. Assign Fate vient de Pontarlier et propose avec « This Day » une sorte de MeloDeath teinté d'Heavy.  Si les riffs sont sympathiques, ils ont vite tendance à la redondance et mise à part le solo typé Heavy très réussi, les guitares manquent de puissance et d'un coup d'éclat pour vraiment séduire. Vient ensuite ce qui, pour moi, est le second problème de cette chanson, à savoir le chant. En effet, les deux voix ne sont pas très bien placées, de plus l'une manque pas mal d'énergie et possède un timbre très éraillé, ce qui personnellement me déplaît. La chanson manque de cohérence, d'efficacité, de puissance ce qui la rend très oubliable.

MSSTT : Avec un gros Metal Punk bas du front (mais pas trop), voici MSSTT de Grenoble. Que dire… Premier point, ça chie et ça tape. Sachant que ça à l'air d'être l'objectif, c'est un bon point. La guitare à gros grain sur des riff basiques et un batteur qui martèle sa caisse claire, ça fait toujours son petit effet. Rien que du classique, mise à part cet effet sonore en plein milieu suivi d'un sample qui rajoute un petit plus. Solo surprenant qui possède un je ne sais quoi de Revenge/Conqueror. Sans être mémorable, « Prostitute » déborde d'énergie et doit probablement bien animé le premier rang en live.

L'IMPASSE MEXICAINE : Changement total d'atmosphère avec les gars de L'Impasse Mexicaine et leur Indie/PostRock. L'intensité de la pièce va crescendo, partant d'un intro PostRock très éthéré jusqu'à une sorte d'apothéose très réussie. Une bonne  maîtrise de l'écriture et de la construction de la part des parisiens, sur ce petit interlude. N'étant qu'assez profane dans ce genre là, je peux difficilement juger, cependant l'aspect dynamique et à la fois doux, ces notes aériennes et ce crescendo m'ont séduit. 

KAMIZOL-K : Retour dans du plus brutal avec les lyonnais de Kamizol-K et leur titre « Bondage » aux ressentis mitigés. Tout d'abord le chant, le fait d'avoir deux voix apporte certaines alternances et parfois un jeu de réponses assez réussi, mais aussi cela entraîne un chant très compact laissant peu de place aux autres instruments, un placement plus aéré aurait été bienvenue. On laisse de côté la voix masculine assez quelconque pour se concentrer sur la chanteuse car meilleure jeu, meilleur timbre, plus de puissance. Le chant saturé est plutôt bon avec quelques éclats même mais ne fait pas oublier ses passages en chant clair que je trouve plutôt ratés. Les guitares sont assez génériques, alternants entre riffs Death/Thrash et Metalcore, qui sont d'ailleurs les mieux réussis avec quelques breaks bien portés par les voix. Second problème, la batterie. Pas convaincante, pas impactante et surtout un mauvais son, sur la caisse claire j'ai parfois plus l'impression d'entendre des MIDI du premier DOOM (le jeu hein) qu'un instrument. De manière générale, Kamizol-K a quelques points à travailler pour s'améliorer mais possède déjà des bases qu'il faut exploiter.



HEADBLASTER : Depuis quelques années c'est la grosse mode du Southern/Stoner et Headblaster vient s'inscrire dans ce courant, mais pas vraiment pour le meilleur. Proposant une musique comme on en a entendu des centaines de fois, avec comme sujet la classique gueule de bois, le groupe me séduit moyen de base. En effet, Headblaster n'ose ou ne fais vraiment rien de spécial, reste dans le très très classique, on aurait pu espérer une touche plus lourde à la Wo Fat ou une petite tentative psyché à la Sleeping Karma, un truc qui change un peu quoi. La chanson ne marque vraiment pas, malgré un p'tit grain de guitare typé Pantera, due à son manque deux surprises, deux-trois riffs, un break et on est parti. C'est tout de même assez dommage de se limiter comme ça surtout avec un étonnamment bon solo. Mais toutefois, je salue la prestation du chanteur avec une voix vraiment plaisante et sûrement avec du potentiel, à condition que lui aussi comme tout le groupe, ose plus et se lâche un peu.

LAZY HOLLOW : Trio de Heavy avec quelques influences Thrash, Lazy Hollow sent un peu les années 90 avec une énergie bien portée par la bonne chanteuse. Cependant, les guitares gagneraient à se diversifier et la batterie à gagner en puissance. Sans être réellement un bon morceau, « On My Way » dégage un p'tit côté séduisant  d'Old Shcool entraînant qu'auraient dû appuyer des riffs plus percutants. Il en va de même pour la batterie qui, si elle est plus varier, devrait plus marquer les variations et les temps fort de la musique.


- Sarcastique