jeudi 28 janvier 2016

LE GÉNITEUR - Les Pantins du Pêché




LE GÉNITEUR


- Les Pantins du Pêché






Genre : Death/Thrash Metal
Label : Indépendant
Date : 4 janvier 2016






Tracklist : 
1. Préliminaires
2. Pandemonium
3. Mirage suicidaire
4. Les Pantins du Pêché
5. Extremum


Une fois n’est pas coutume, tournons-nous vers la France de l’ouest (vous décèlerez l’ironie) et ses villes balayées par les vents marins, où la scène rennaise, et bretonne en général, est décidément bénie par je ne sais quelle noire entité de la musique, mais foisonne en tout cas de groupes de toutes sortes, de musiciens pour toutes les sous-branches et tout les goûts, du black DSBM au death rugueux passant par le black thrash au vitriol, jusqu’à certains niveaux et âges insoupçonnés, ville où germent les pousses virtuoses et maléfiques de formations en devenir ou déjà sur scène, défendant chaque pouce de leur terrain, et surtout de leur talent, avec une audace et une modestie bien particulière à cette région, semblerait-il. Bref, arrêtons de tergiverser, et rentrons dans le vif du sujet, qu’il est d’ailleurs, entaillé à vif, suppurant, sanguinolent, et terriblement prenant.
C’est ainsi, avec un regard  que j’assiste depuis un petit bout de temps à la progression la plus sûre et simple que j’ai pu voir pour un groupe. Le Géniteur vous met la raclée, tout simplement, du haut de leur (à peine, ces gars-là n’ont pas loupé la case puberté, c’est moi qui vous le dit) majorité tapante, de leur sourires humbles, et de leur talentueuses ressources, si surprenantes soit-elle, bien réelles. Au gré de riffs de guitares furieux, dégoulinants de hargne et de brutalité, d’une distortion à dégourdir un paresseux aphasique et de tritons d’une singulière répartition dans leurs compos, mais non moins agréable et originale, nos musiciens voyagent et leur auditeurs avec, passant d’un thrash qui tache, péremptoire et galopant comme on l’aime, à du death lourdaud et monolithique, en passant par des solos poignants de guitares, parfois pas très éloignés des gammes van-haliennes (s’il l’on me promet ce barbarisme), mais aussi des mélodies plus calmes, habillant la plupart des morceaux d’ambiances grandioses, abyssales et surtout savamment échafaudées, entre une prod honnête mais judicieuse et de très efficaces harmonies construites en contrepoint, mon pêché mignon, d‘une rampant dans les ténèbres de gouffres sans fins et mystérieux, tandis que l’autre égrènent ses arpèges doucereux et sinistres dans des aigus sifflants. Tout cela serait cependant bien muet en taciturne sans la voix qui, aux premiers essais du groupe, restait pourtant assez en-dessous du niveau technique général des autres musiciens - à mon avis - s’est prodigieusement améliorée, autant en termes de performance vocale pure et simple, que dans sa capacité à pouvoir exprimer certains sentiments peut être simplement mais assez bien et sincèrement pour vous prendre aux tripes, là où ça bastonne et vibre quand les émotions s’y chamboulent, qu’on ne cesse de discourir sur des éviscérations d’individus particulièrement antipathiques ou détestables, de sacrifier des victimes éplorées à la gloire d’infâmes et obscures puissances, où d’évoquer l’introspection profonde et mélancolique d’un « Mirage suicidaire », pour reprendre le titre du troisième morceau de l’EP, tout est en place et ça tient sacrément bien le coup. Et croyez-moi, ce chanteur-là, si néophyte et méprisé puisse t-il être par des grands pontes qui aiment à se pavaner parmi les formations en vogues, y parviendra mieux que certains « professionnels » (ce n’est pas que le membres soit dépourvu de professionnalisme, loin de là), là où plus d’un qui verse dans le surfait, et perd ainsi en crédibilité, à expliciter et développer ces éléments-là. Seule la batterie (sans la descendre pour autant) peut laisser à désirer : à mon goût pas assez battante et furieuse, une bonne double pédale ronronnante et quelques cymbales au glacis blasphématoires ne m’aurait pas déplu, et aurait ajouté une certaine énergie, certes déjà plus ou moins présente, en l’approfondissant d’autant plus. Quoiqu’elle excelle dans la conclusions de ses rythmiques, et en soutènement des mélodies plus apaisées…

Ainsi, en brassant un flot puissant et pléthorique d’influences, la formation, en plus d’un éclectisme pertinent dans un milieu qui par trop de conservateurisme à souvent tendance à stagner à mon plus grand regret, Le Géniteur offre une patte et une virtuosité jusqu’alors rare, et d’autant plus surprenante et agréable puisqu’elle vient des galopins pas si assez âgés que ça, ayant l’honneur d’en connaître d’un peu plus près l’un d’entre eux, des galopins qui se débrouillent quand même suffisamment bien pour donner une leçon musicale à plus d’un, même si l'album contient certaines imperfections (c'est un premier EP après tout !), un très certain potentiel est plus que démontré au long de cet EP. Force est de constater que persévérance est mère de progrès et de résultats, moi-même ayant tenté plusieurs fois de former un groupe et d’essayer tant bien mal de mettre des combos debout, chacune de ces tentatives ayant été soldées d’échec plus ou moins cuisant, ce genre de réussite de la part de musiciens partis d’à peu près rien, est réconfortante en plus d’incarner un exemple digne de ce nom, un exemple plus qu'engageant pour la prochaine génération à grimper sur les planches renommée de la scène française…





- Pestifer 

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