vendredi 15 janvier 2016

ABYSMAL GRIEF - Strange Rites Of Evil

ABYSMAL GRIEF



Strange Rites Of Evil






Occult Doom
Date de sortie: 2 novembre 2015
Label: Terror From Hell Records (CD) / Horror Records (LP)


Tracklist:
1. Nomen Omen
2. Strange Rites Of Evil
3. Cemetery
4. Child Of Darkness
5. Radix Malorum
6. Dressed In Black Cloaks






1996, je ne suis qu'un gamin plus occupé à taper dans un ballon qu'à m'intéresser à la musique même si je découvre tout juste le metal sous l'influence de quelques ainés, mes héros d'alors se comptent dur les doigts des 2 mains. Et c'est cette même année que, depuis la ville de Gênes, Italie, débute dans l'ombre une longue série de cérémonials macabres qui continuent aujourd'hui à hanter les esprits, menés par Abysmal Grief. 20 ans au service d'un doom occulte dans un style assez unique en son genre que je ne découvre, et c'est bien dommage, que maintenant malgré une discographie assez fournie. Parce que mieux vaut tard que jamais, Strange Rites Of Evil, le 4ème LP sera la révélation. Le diable soit loué, sa mauvaise parole m'est enfin parvenue!

A la vue de la pochette de cet album, j'étais loin de m'imaginer ce que j'allais découvrir. Elle m'évoquait plutôt un black metal assez thrashy dans la veine d'un Bewitched ou d'un Midnight, le genre qui arrache et blasphémateur au possible. L'introduction à l'orgue d'église et les choeurs religieux qui ouvrent l'album sur "Nomen Omen" auraient certes pu confirmer cette première idée mais le morceau continue finalement sur un tempo assez lent, l'orgue toujours très présent et nous plonge instantanément dans une ambiance glauque, la même que l'on peut retrouver dans ces vieux films de la Hammer. Car Abysmal Grief, développant son doom de façon très théâtrale mise à fond sur le côté vintage et gothique. L'écoute de cet album dans des conditions idéales donnera plus l'impression d'être perdu dans le château de Dracula ou d'être pourchassé par une entité malfaisante sortie de l'esprit de Dario Argento. Il est donc plutôt logique que l'instrument qui se taille la part du lion est cet orgue, toujours présent, amenant une atmosphère étrange et ésotérique et chaque morceau est l'expression musicale d'une procession funéraire dérangeante, malsaine mais qu'on ne peut quitter des yeux. Les italiens ont vraiment un style qui leur est propre, éloigné de ce que j'entend habituellement dans le genre et il est évident que l'orgue en fil rouge n'y est pas étranger. C'est clairement lui qui pose les bases de cet album, qui amène les variations et lui donne ce son si particulier. L'ajout de clavier vient parfois renforcer cet aspect grandiloquent et apporte de la profondeur tandis que la guitare, plutôt effacée ne semble là que pour appuyer plus lourdement le rythme.  C'est en tout cas ce que l'on pourrait croire, envoûtés que nous sommes par les envolées d'orgue mais dès qu'on y prête un peu plus attention, on se rend rapidement compte que les riffs monolithiques sont tout autant hypnotiques et si les structures paraissent assez simples et répétitives, cela ne fait que renforcer leur emprise. Fort heureusement, la guitare ne se limite pas à ça et parvient à surprendre, là avec un solo démoniaque, ici avec un riff bien plus couillu. Puis au fil des écoutes, on se concentre sur la section rythmique, une basse qui groove et plus lourde encore, une batterie plus complexe qu'on l'imaginait... Strange Rites Of Evil est instrumentalement parlant un petit chef-d'oeuvre qui demandera une écoute très attentive pour en déceler toutes les subtilités là où au départ on n'entendait qu'un orgue posé sur du classic doom.
Quant au maître de cérémonie... Soyons clair d'emblée, ce mec dégueule de talent. Il utilise tout un panel de voix différentes et passe d'un registre à l'autre sans montrer la moindre difficulté. Chants incantatoires totalement habités, voix black, hurlements grinçants et bien d'autres intonations donnent véritablement vie aux histoires macabres qu'il nous conte et renforcent leur atmosphère lugubre et font de Strange Rites Of Evil un album de doom horrifique plus que réussi, pas loin du sans faute.

S'en délecter dans l'obscurité, éclairé seulement par la lumière vacillante d'une bougie et une bouteille de vin à portée de main. Effet garanti. Pendant ce temps là, je m'occupe de rattraper mon retard sur la discographie du groupe en me disant que j'en reprendrais bien pour 20 ans supplémentaires.


Website
Terror From Hell Records
Horror Records




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