mercredi 16 décembre 2015

BLACK ARTS CEREMONY IV - 17/10/15 Jack Jack, Lyon





Créée en 2010 afin de promouvoir en particulier la scène black metal sur la région lyonnaise, l’association Wintermoon Productions lance la même année la première mouture d’un festival au nom évocateur, le Black Arts Ceremony. Il faudra malgré tout attendre 2012 pour qu’une seconde édition voit le jour et l’événement est depuis devenu annuel, nous sommes en droit de nous poser la question de sa pérennité vue la faible affluence de cette année (à peine plus de 150 entrées le vendredi, même pas 200 le samedi). Bien que très underground, l’affiche avait pourtant de quoi allécher mais pas assez visiblement pour attirer les curieux. Pas mal de gens ont fait le déplacement d’assez loin, à commencer par votre serviteur, des régions voisines mais aussi des pays frontaliers, reste donc à savoir si le public présent ce week-end sera fidélisé. Pour ma part, je reviendrais avec plaisir l’année prochaine. 
Le Black Arts Ceremony fait en tout cas un pas en avant se déroulant désormais sur 2 jours. Point de CCO de Villeurbanne, cette fois c’est au Jack Jack de Bron, soit à quelques kilomètres de là qu’il faut se rendre, salle de très bonne qualité semble-t-il, les conditions acoustiques étaient en tout cas exemplaires d’un bout à l’autre. Seule l’infrastructure du lieu aura de quoi dérouter au début avec ses escaliers à monter / descendre selon que l’on rejoigne la salle ou le bar situé de l’autre côté. En parlant de bar, mention spéciale pour la brasserie qui a épanché notre soif, la Bière du Temps et surtout sa bière blanche, une vraie petite merveille. 
(Je tiens à préciser que les vidéos ci-dessous ne sont pas les miennes, merci à leur(s) auteur(s)!)


Mais laissons de côté ces détails et revenons à quelque chose de plus sérieux. Présent uniquement le samedi à cause de ce fichu boulot qui m’empêche de headbanger en rond le restant de la semaine et donc exit les Shaddai, Fides Inversa, Caïnan Dawn, Merrimack et autres Throne Of Katharsis...), les festivités débutent une nouvelle fois avec Maïeutiste qui fait aujourd'hui figure de touche locale. C’est assez frustrant de revoir ce groupe en tout début de soirée car si je me laisse encore facilement emporter par leur black metal très personnel, j’aimerais que cela dure plus longtemps afin d’en profiter au maximum. Après avoir chroniqué leur album et les avoir vu donc deux fois, je reste persuadé que Maïeutiste possède les atouts nécessaires pour devenir un futur “grand” de la scène hexagonale et j’ai vraiment hâte de voir comment le groupe va évoluer. 
Setlist:
Intro
In the mirror
The fall
Absolution
Lifeless visions
Death of free thinkers




Ce sont nos voisins suisses de Borgne qui investissent ensuite la scène. Changement d’ambiance donc puisque nous nous dirigeons tout droit vers un black metal plus raw, plus froid, plus sinistre. Ne connaissant que très moyennement le groupe (je fais partie de ceux qui ont leur préférence pour leurs compatriotes de Darkspace à qui on les compare souvent si ce n’est toujours) je serais surpris par la grande qualité de ce set. A la fois oppressive grâce à un véritable mur sonore qui se referme inexorablement sur moi, martiale avec cette boite à rythmes omniprésente mais idéalement placée et cosmique par l’usage de sons venus d’un autre monde, la musique de Borgne m’emmène tour à tour dans un cimetière brumeux un soir d’automne, une forêt enneigée voire carrément ailleurs, là où la gravité n’est plus. Il m’aura fallu pas moins de 7 albums et un concert pour me rendre compte que Borgne avait finalement plein de choses à dire et qu’il était fichtrement dommage de passer à côté plus longtemps. Rien que pour ça, merci le Black Arts Ceremony! 
Setlist:
Void miasma
The last thing you will see
Die trying to take off the rope
Fear
Abysmal existance
Suffer as I paid my grave






S’il est une raison qui m’ait réellement motivée à faire la route un week-end d’octobre jusqu'à Lyon, c’est bien Hetroertzen. Et s’il est un groupe qui donne tout son sens au nom du festival, c’est bien ce dernier. Les ayant découvert avec leur dernier album en date, Ain Soph Aur, je serais d’abord surpris de constater que le groupe se concentré essentiellement sur son précédent LP Exaltation Of Wisdom. Notons que l’absence de leur batteur n’est peut-être pas étrangère à ce choix celui-ci étant remplacé par le chanteur tandis que c’est Anubis qui se tient derrière le micro. Ce n’est qu’une supposition et après tout, on s’en fiche un peu car l’office est respecté à la lettre et le mot n’est point galvaudé. C’est une véritable messe noire qui se déroule sous nos yeux et je retrouve avec une grande satisfaction tout ce qui m’avait séduit sur album. Le décors étant paraît-il épuré, cela ne dérange en rien, le jeu de lumières accompagnant idéalement la musique et cela donne finalement un côté plus intimiste qui sied parfaitement à la formation chilio-suédoise. Quant au changement de vocaliste, il passe complètement inaperçu. Je n’aurais pas fait le voyage pour rien, entièrement conquis à la cause de Hetroertzen. 
Setlist:
Intro
Like the serpent
Perpetual eclipse stigmata
Blood royale
The final breath of mankind
The white priestcraft
Outro





Trop occupé à faire la queue pour chopper à bouffer (les crêpes, c’est bon mais long à préparer…) et à discuter tourisme zytologique avec le barman, la prestation de Baptism me passe entièrement sous le nez… Un extrait quand même, allez!




Et ce sont donc les athéniens de Dead Congregation qui poursuivent ma soirée. Sur cette affiche très orientée black metal, la formation grecque fait figure d’exception mais cela n’empêche pas le public de répondre présent, bien au contraire ce dernier se montre plutôt réceptif à leur death metal puissant et sans concession. Il faut d’une part dire que les auteurs des 2 excellents albums que sont Graves Of Archanges et Promulgation Of The Fall ne rechignent pas à noircir franchement leur musique et à y apporter divers effets occultes ce qui finalement est plutôt cohérent avec la thématique de la soirée. Et d’autre part, le quartet met les grands moyens pour nous décrocher les cervicales. Je connaissais assez peu le groupe si ce n’est quelques titres ici ou là mais son excellente réputation m’était parvenue et je dois dire que celle-ci n’est pas volée. Un groupe à voir d’urgence pour tous fan de death metal qui se respecte, et je parle là de ce bon vieux death metal primitif, couillu mais qui reste nuancé, celui qui ne s’épanche pas dans je ne sais quelle démonstration technique (je n’ai rien contre, juste l’effet de mode et ses suiveurs qui me gonflent). Non, là, c'est de l'authentique!
Setlist:
Lucid Curse
Quintessence Maligned
Morbid Paroxysm
Schisma
Only Ashes Remain
Promulgation of the Fall
Vomitchrist
Vanishing Faith
Immaculate Poison
Teeth into Red




Les shows de Deströyer 666 que j’ai pu voir par le passé ne m’ont jamais vraiment emballé. Bon, là encore, leur discographie ne m’est que très partiellement connu et c’était à chaque fois dans le cadre de festivals où d’autres groupes me semblaient plus intéressant. Je me laisse quand même tenter cette fois pour enfin me faire un avis définitif. Alors, je ne sais absolument pas si c’est le fait de jouer en salle mais le set des australiens fait rapidement mouche et puis honnêtement, si la bande de K.K. Warlust avait décidé de me prendre par les sentiments, elle ne pouvait certes pas mieux s’y prendre qu’avec cette reprise de « Black Magic » pas piquée des hannetons. Le reste n’est que riffs cinglants et hymnes black / thrash fédérant la totalité de l’assemblée sans difficulté. Une bonne grosse claque en fin de compte, sans finesse mais avec ce qu’il fallait de chaînes, de clous, de Jack Daniel’s et de poils autour. Je serais à priori bien moins frileux lors de leurs prochains passages dans le coin, pas de doute là-dessus!
Setlist :
Rise of the Predator
Live n burn
A Breed apart
Raped
I am the wargod
Satan’s hammer
Sons of perdition
Wildfire
Lone wolf winter
Black magic (Slayer cover)
Trialed by fire





Conclure la soirée par Sektarism… un pari risqué après les déferlantes Dead Congrégation et Deströyer 666. Ce qui est sûr, c’est que les toulousains proposent quelque chose de bien moins accessible. Au programme, c’est toute une cérémonie qui est mise en scène avec divers accessoires sur fond de funeral doom. Si tout cela avait de quoi m’intriguer, je déchante vite et je ne suis visiblement pas le seul, la salle se vidant de manière exponentielle. Des morceaux de 10 minutes de… rien, à part l’effet visuel, en live très peu pour moi. Dans un autre cadre, ou même sur album, peut-être…





Un chouette petit festival donc, que je recommande chaudement à tous ceux qui s’intéressent à la scène underground, black metal en particulier et qui a le mérite de concocter des affiches à la fois intéressantes, cohérentes et variées.

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