mercredi 11 novembre 2015

TUER - Ivresse & Enfer

TUER


Ivresse & Enfer







Crust / Grindcore
Date de sortie: 25 septembre 2015
Label: L'è Tütt Folklor Records


Tracklist:
1. Dipsomanie Funeste
2. Odyssée Ethylique
3. Essai I
4. Repentir
5. I
6. II
7. III
8. IV
9. V







11 novembre, jour de commémoration, de devoir de mémoire. J’avais initialement prévu de vous parler de tout autre chose (patience, j’y reviendrai très prochainement) mais finalement quoi de plus à propos que de traiter d’un groupe qui a choisi le doux nom de Tuer et qui pour son premier essai se donne le luxe de nous concocter un véritable blitzkrieg, une arme de destruction auditive broyant absolument tout ce qui traîne en l’espace de 12 petites minutes? Si la Suisse est d’ordinaire réputée pour sa neutralité et son calme, ce groupe est bien décidé à foutre un gros coup de pied dans la fourmilière et prouver par la même occasion qu’il s’y trouve des recoins particulièrement infréquentables pour le commun des mortels où la violence n’a d’égale que… en fait non, rien n’égale la violence ici. C’est qu’avec seulement 12 minutes de crust / grind, il n’est pas tellement question de tergiverser. Bien au contraire, les riffs fusent comme des balles traçantes et la section rythmique envoie ses missiles par rafales en un chaos assourdissant sans jamais manquer la moindre cible. Ah, c’est que ça charcute ma bonne dame, du gonflé au vitriol, de l’empilage de barbaque par palettes de 36! Bref, je ne sais pas après qui ils en ont pour avoir choisi ce nom mais force est de constater que Tuer, ça tue sévèrement! Facile celle-là, oui je sais. Moins facile en revanche est de faire la différence entre les deux voix qui se partagent le micro, pourtant l’oeuvre semble-t-il d’une femme et d’un homme, ce qui créé néanmoins une certaine dynamique deux beugleurs faisant toujours plus de bruit qu'un seul, et de comprendre ce qui se dit dans ce fatras d’aboiements quasi inintelligibles mais après tout, quand on en vient à écouter ce genre de joyeux bordel organisé, le but n’est certes pas de réfléchir mais plutôt de lâcher totalement prise et d'accompagner du mieux qu'on peut le groupe dans son entreprise de boucan infernal. Et puis quand on regarde les titres de plus près, on comprend vite que la subtilité n’est décidément pas le leitmotiv du groupe même si celui-ci prétend se “Repentir” après une “Dipsomanie Funeste” et une “Odyssée Éthylique” rien que ça! Le maître mot est plus que jamais le pilonnage de tympans et c'est tout, pas grand chose à branler du reste tant que le carnage est complet. On frappe vite et fort, même pas besoin de poser les questions après, il ne reste plus grand monde et Tuer n'attend de toute façon pas de réponse.
Malgré cette relative simplicité, le tout reste furieusement accrocheur et communique sans problème une envie de tout défoncer, d’attaquer de front le moindre petit obstacle afin de le pulvériser en un temps record armé d’une détermination qui ne peut que laisser admiratif.  
La production, excellente, bien dense et rugueuse juste ce qu’il faut ne dénature en rien l’esprit DIY et enfonce définitivement le clou qu’il sera désormais bien difficile de déloger tant la brutalité du grind et l’énergie du crust sont ici relevés. Avis aux amateurs, Tuer se place haut la main comme l’un des commandos bruitistes les plus véhéments et abrasifs du moment avec cet Ivresse & Enfer. Comme me le disait mon collègue, une bonne grosse bifle. Et je ne parle clairement pas de la demi-molle du lendemain de cuite, non! Plutôt du coup de gourdin bien placé, celui qui prend par surprise mais fait délicieusement mal et dont on se souvient longtemps. Un bon conseil donc avant d'enclencher la lecture, assurez-vous d'avoir monté le volume au max et poussé les meubles, vous serez bien assez tôt pris dans la tornade et animé d'une envie irrésistible de saccage total. Sans compromis, sans pitié, faut que ça gicle!








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