jeudi 29 octobre 2015

ENDE - The Rebirth Of I



ENDE


The Rebirth of I






Genre : Black Metal
Label : Obscure Abhorrence Productions
Date de sortie : 31 Octobre 2015

Tracklist :
1. Den glemte skogen
2. Black Sorcery of the Great Macabre
3. An Ode to Bathsheba
4. Seul, vers les ténèbres
5. Aux relents fiels
6. Channeling of the Howling Witch
7. Une forêt de cadavres
8. Quintessence of Evil
9. May, 1885






   
      Être chroniqueur, surtout pour un petit webzine comme celui-ci c'est pas très gratifiant, on écrit quelques lignes par passion sachant qu'on est lu par trois pelés et deux tondus et qu'on se casse le cul pour pas grand-chose. Mais il y a des moments où tu te dis que quelque part ça vaut le coup, quand tu as les albums de Revenge et de Horna en exclu par exemple, mais aussi quand des groupes que tu apprécies déjà depuis quelque temps viennent te solliciter pour une chronique comme ici. 
   Donc voici venir le second album de Ende, duo d'artistes déjà reconnus dans la scène française (Reverence, Osculum Infame, ex-Animus Herilis rien que ça) qui avaient préalablement revendiqué leurs qualités par leur premier album. Trois ans plus tard et à l'occasion de la Toussaint, Ende vient enfoncer le clou avec son second album, quelques mois à peine après la dernière démo.

   Que dire, que dire face à un album qui semble présenter si peu de défaut. De la composition à l'artwork, en passant par la prod' tout m'a plu dans « The Rebirth Of I » mais essayons un peu de décomposer cela. 
   Ici, l'artwork est assez révélateur de ce qui nous attend, une pochette noire et blanche dans la veine des 90's  qui annonce souvent ce Black Metal sale, hargneux et old-school. À cela s'ajoute quelques arabesques et arbres, symboles de l'aspect atmosphérique du groupe. À la fois belle, dépouillée mais évocatrice cette pochette représente à merveille le contenu de l'album.
   Pour ce qui est de la musique en soi, elle semble taillée dans les ténèbres elles-mêmes, le rendu est très compact, opaque, organique et transpire d'une noirceur indéniable. I, Luciferia a ici déployé tout le talent qu'on lui connaît pour créer un paysage désolé, froid, morbide et oppressant. Le riffing est très brut, ce qui couplé à la production très années 90 donne cet aspect grésillant et organique au skeud, nous plongeant encore un peu plus dans l'ambiance. Les riffs en mid-tempo répétés souvent de nombreuses fois, presque hypnotiques, happent l'auditeur dans les atmosphère opaques qu'Ende s'efforce de créer. A cela, s'ajoute une basse oppressante et ronflante qui gronde en second plan, octroyant ainsi de la consistance et de la profondeur aux morceaux, leur donnant cet aspect compact et lourd. Afin d'aérer le tout, quelques interludes plus ambiants viennent entrecouper les morceaux. Enfin... « aérer », l'ambiance ne se fait pas moins lugubre dans ces moments mais permet à Ende de compléter son atmosphère désolée avec ce sample de tempête au vent hurlant sur lequel viennent se poser quelques notes funestes. Toujours efficaces, ces quelques moments de répit permettent de ne pas lasser et de renforcer l’atmosphère déjà posée par cette brève accalmie avant de replonger dans un maelström de malice. Si la batterie, seul instrument que I, Luciferia à daigné laisser à quelqu'un d'autre, n'a rien de transcendante, j'aime beaucoup la façon très organique qu'elle a de sonner, d'appuyer le rythme et d'apporter sa puissance. Le chant, quand à lui, pose la hargne qui manquait pour finir l'album. Les vociférations claquent, en français qui plus est, mais surtout semblent suivre leur propre ligne mélodique qui se ressent sans toutefois venir empiéter sur le reste.
    Car tout est parfaitement dosé dans « The Rebirth Of I », rien ne vient briser l'osmose créée ici et tout participe à l'ambiance posée pendant ces cinquante minutes. Toute la technique, la musicalité et la production sont au service de l'atmosphère même, aucun instrument n'est plus en avant que l'autre et chacun est audible pour pouvoir poser sa pierre à l'édifice, l'exemple avec cette basse qui tout en plaquant son riff donne cette assez ronflant et poisseux à la musique. Ce qui ne veut pas dire que l'album est pauvre, bien au contraire, malgré l'aspect compact de sa musique, Ende a glissé d'ici ett là des éléments qui viennent étayer la musique et l'atmosphère macabre de son second album. Si musicalement, les ingrédients de ce Rebirth Of I ne sont pas de première fraîcheur et ont déjà été entendu, rarement ils auront été assemblés avec autant de maestria pour un résultat aussi noir, aussi organique et surtout aussi bon. 

   Le groupe à plus que confirmé sa place dans la scène française de qualité, il à même réussit à creuser l'écart avec cette nouvelle œuvre. Ende étale son savoir faire apporté par toute ces années au sein de la scène hexagonale en offrant un album où le Black Metal montre sa facette atmosphérique, voir même Ambiant sur certains instants, sans perdre en virulence. Le duo offre donc un album faussement dépouillé, parfaitement dosé, empreint d'une noirceur palpable. Malgré le fait qu'il sonne d'une autre époque, « The Rebirth Of I » est clairement l'un de mes albums français préféré de cette année.


- Sarcastique

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