mardi 29 septembre 2015

MAÏEUTISTE - Maïeutiste

MAÏEUTISTE



Maïeutiste






Black metal
Date de sortie: 19 septembre 2015
Label: Les Acteurs de l'Ombre



Tracklist:
1. Introductions...
2. ...in the Mirror...
3. Reflect/Disappear
4. Purgatoire
5. The Fall
6. Absolution
7. The Eye of Maieutic Art
8. Lifeless Visions
9. Death to Free Thinkers
10. Annonciation
11. Death to Socrates







Pas les derniers à dénicher les petites perles du black métal hexagonal, Les Acteurs de l'Ombre, après un excellent Déluge récemment chroniqué remettent le couvert avec une formation originaire cette fois de Saint-Étienne et le projet plus qu'ambitieux qu'est son premier album, j'ai nommé Maïeutiste.

Si une démo, Socratic Black Metal, avait déjà vu le jour en 2007, le groupe s'était jusque là fait plutôt discret mais ces 8 années de "silence" n'en ont probablement été que plus bénéfiques compte tenu de la densité et de la complexité de cet album.
Ambitieux, il l'est très certainement. En fait, et je ne vais pas y aller par quatre chemins, Maïeutiste est typiquement le genre de petit chef-d'œuvre qui me fait dire que le black est le sous-genre de metal qui a le plus évolué, s'ouvrant de plus en plus aux influences extérieures et offrant ainsi une grande diversité devenant lui-même un courant artistique complet.
Maïeutiste en est la symbiose et pioche ainsi aussi bien chez la scène norvégienne des années 90 que dans des types d'expression plus expérimentaux, incorporant riffs pagan, neo-folk, doom ou encore passages jazzy. Les ambiances sont donc très variées et ces changements surprennent plus d'une fois car si l'on pourrait penser, à raison d'ailleurs, que l'exercice est difficile, Maïeutiste parvient sans problème à subjuguer l'auditeur par la fluidité de ses transitions, elles-mêmes apportant leur lot de surprises. Chaque moment est pensé, réfléchi même, dans un véritable souci du détail et contribue à apporter une réelle cohésion au tout. 
Entre riffs et blasts destructeurs comme autant de tourbillons de notes étourdissantes, malédictions éructées avec hargne, mélopées incantatoires envoûtantes, passages acoustiques emplis de spleen et bien d'autres choses encore, ces 76 minutes passent finalement bien vite, cette longue durée permettant justement au groupe de développer suffisamment chacune de ces facettes sans jamais se défaire totalement de ses racines black metal. La production, vraiment bonne, aidant, chaque chose est à sa place et ces compositions sonnent comme elles le doivent, froides, agressives et parfois littéralement inquisitrices. Et quand vous croyez avoir fait le tour, Maïeutiste a tôt fait de vous faire réviser votre jugement et se lance ici dans un solo d'une redoutable efficacité, là dans un interlude jazzy trouvant étonnement et parfaitement sa place ou encore là dans un doom d'une pesanteur suffocante. Tout cela sans même évoquer ces quelques pépites groovy où s'entrecroisent cette fois thrash et heavy metal, idéales pour se laisser entraîner juste avant de se prendre le coup fatal, ni le chant dans le ton qui correspond chaque fois qu'il intervient. J'aurais presque envie de me lancer dans une chronique plus détaillée, de passer au peigne fin chaque morceau, chaque riff, ce que j'ai fais pendant mes nombreuses écoutes afin d'en déceler tous les détails dissimulés dans les moindres recoins mais je vais m'en abstenir ici car ce ne serait pas rendre justice à l'album, celui-ci méritant nombres d'autres écoutes et probablement nombres d'autres interprétations et vous laisser, chers lecteurs, plonger vous-mêmes dans cet album regorgeant de subtilités et je conclurai plus sobrement en affirmant que Maïeutiste accouche là d'un monstre imprévisible, indomptable et assoiffé de sang mais particulièrement intelligent, sachant s’affranchir des écueils inhérents à la fois au black metal et au métissage des genres lorsqu’il est poussé à bout comme c’est le cas ici. En résulte une oeuvre théâtrale où le black metal règne malgré tout en maître et dont les actes peuvent être chacun pris à part, ils ont tous une histoire terrifiante à raconter. Une coopération avec les Acteurs de l'Ombre que j'espère fructueuse, il le serait pénible de devoir attendre 8 nouvelles années pour un successeur à ce premier méfait ô combien prometteur témoignant déjà d'une très forte personnalité.












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