jeudi 13 août 2015

ARIES - D'Ombres et de Flammes



ARIES


D'Ombres et de Flammes



Genre : Black Metal
Label : Indépendant
Date de sortie : 1er Juillet 2015

Tracklist :
1. D'Ombres et de Flammes
2. Souvenir du pays de France
3. Poussières de Renaissance
4. Hyperborée






   Si le Black Metal à la gloire de la France semble s’être clairement établit dans nos contrées, notamment depuis l’avènement d’une certaine Peste Noire, ce fut longtemps un genre où seuls les « fachos » trouvaient leur compte. Pourtant nombreux sont ceux maintenant à hurler à la gloire de la culture française et parmi ceux-ci se trouve de très bons groupes, Baise Ma Hache et Autarcie entre autres, faisant oublier certaines convictions au profit de l’indéniable qualité. Aries, petit nouveau sur la scène française et plus particulièrement dans ce sous-genre, tente de se tailler une place avec son premier EP, qui tient plus de la Démo de part sa courte durée et un son parfois approximatif. Ces défauts qui n’en sont pas n’entachent en rien la qualité proposée ici sous forme d’un Black Metal crasseux à relents mélodiques. Sorti très vite après la formation du groupe par celui qui semble être à sa tête, LaHire, cet Ep « D’Ombres et de Flammes » est toutefois abouti bien que modeste et n’a rien d’un brouillon fait à la va vite. De plus, là où d’habitude on nous rabâche les oreilles avec du médiéval bas du front au possible, Aries peut se targuer d’offrir un concept original et riche en la thématique d’un romantisme français du XVIII-XIXe, collant à merveille avec l’aspect triomphant, grandiloquent et torturé du Black Metal présenté ici. L’artwork, « Le Char de la Mort » de Théophile Schuler et le poème de Châteaubriand viennent souligner le parti prit esthétique du duo.

    Sur ses quatre morceaux, que l’on devine n’être qu’un prélude à ce qu’Aries nous proposera dans le futur, le groupe nous offre un Black Metal racé, martial, tantôt fougueux tantôt mélancolique empreint de mélodique. Dans la veine d’un Black Metal classique se distille l’influence romantique dans l’aspect flamboyant que prend parfois la musique, chantant la gloire de la France. Aspect renforcé par une batterie martiale, frappant sur un rythme très militaire, apportant ainsi l’aspect de fier guerrier aux compositions. A cela s’ajoute un côté mélodique porté par les guitares, des mélodies souvent simples, mais efficaces et évocatrices de paysages franciliens et de gloires passées. Puis le Black Metal se fait plus violent, guerrier, la France conquérante, le panache militaire sur des riffs rapides où la batterie martèle.  Un chant funèbre et coassant assez proche d’un Sale Freux vient surplomber le tout, bien qu’il s’essouffle parfois mais se laisse apprécier par la suite. Dans la suite logique de la thématique de ce « d’Ombres et de Flammes », le chant est entièrement dans la langue de Rousseau et comme je l’ai dit précédemment les paroles d’une des pièces sont un poème de Châteaubriand à l’honneur de nos beaux paysage de France. Une procédure qui semble devenir usuelle pour les groupes nationalistes comme Baise Ma Hache (Noël en Prison  de Brasillach) ou Peste Noire (Spleen de Baudelaire) mais parfaitement dans le ton pour le cas Aries. Le tout forme un Black Metal assez Raw mais se permettant toute fois quelques trémolos mélodiques nostalgiques et arpèges lyriques comme sur « Souvenir du Pays de France » qui est probablement ma pièce préférée de cet Ep.
   Si certains se plaignent d’une prise de son parfois approximative et brouillonne, je trouve qu’au contraire elle apporte une certaine fougue et un côté authentique à la musique d’Aries. Cependant d’autre défaut sont, à mon sens, présent sur cet Ep. Si la batterie est efficace et martiale elle reste trop linéaire voire même faible, j’aurais souhaité voir le tonnerre des cannons déchaîne à travers les fûts. Il en va de même pour le chant qui perd parfois de sa hargne et de sa vigueur pour s’essouffler dans les moments d’intenses vociférations. On pourra également reprocher une construction musicale et un tempo quelque peu linéaires bien que cela ne nuise pas réellement à l’ensemble de l’œuvre.

   Si ce premier Ep d’Aries n’est ni parfait ni incontournable, il n’en reste pas moins bon et intègre. De plus il me parait bon de soutenir et mettre en valeur de nouveaux groupes français, indépendants qui plus est, qui mettent toute leur âme et leurs convictions dans leur musique. Bien que la scène à trempe nationaliste ne m’ait jamais réellement fait vibrer, je dois bien reconnaître qu’au dépend de mes idéaux, Aries a su me faire ressentir la gloire et la grandeur de la culture française ainsi que son amour pour elle. Avec plus de temps pour une nouvelle production et en apprenant des quelques erreurs faites, le duo pourra surement concrétiser son ascension entamée avec cet Ep déjà bien supérieur à la moyenne. En espérant voir Aries développer son univers au cours de ses prochaines sorties que j’espère seront d’aussi bonne facture. 

- Sarcastique


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