vendredi 24 juillet 2015

SPEEDTRAP - Straight Shooter



SPEEDTRAP




Straight Shooter







Genre : Power/Heavy Rock
Label : Svart Records
Date : 11 Septembre 2015






Tracklist : 
1. No Glory Found
2. Torches Ablaze
3. Running Rampant
4. Eyes For Conquest
5. Serve Your Masters
6. Straight Shooter
7. Heavy Armor
8. Savage The Prey


Avec son excellent mélange d’heavy qui pue le Judas Priest bien criard, le thrash old school shreddé à donner des crises d’épilepsies à un pachyderme, du power tape-à-l’oeil et bigarré crie au bon Manowar héroïque et exaltant, le tout agrémenté d’une couverture d’album qui hésite entre une vieille affiche de Mad Max : Road Warrior et des illustrations de Rogue Trader, figurant un homme arqué en panoplie cuir et ceint de ceintures de munitions de tout les côtés, campé sur le capot d’une voiture tunée façon 80’ post-apo, une guitare-mitrailleuse à la main crachant des volées de balles, Speedtrap fait surgir spontanément surgir ce genre d’univers métaphorique rock/heavy qui ne manque jamais de me faire sourire, en plus d’envoyer de grandes bouffées de nostalgie d’une époque comme celle-ci, si un tantinet immature, tendrement innocente, peuplées de grands dadais chevelus, passants leur temps sur la route et la scène, à péter des piles sur des instruments bariolés, qui passeraient aujourd’hui pour caricaturaux. Eh ouais, rien que ça. 
Si la musique des finlandais pourrait absolument trouver sa place dans la B.O d’un film de drive un peu décrépi, du genre qui sent fort le gasoil pas bien affiné, le jack tiède, les jantes poussiéreuses et les moteurs rugissants, ou encore en bande-son de Brütal Legend (l’univers évoqué pourrait à merveille compléter ‘Straight Shooter’), l’album se charge déjà à lui tout seul d’évoquer tout un panel de savoureuses images, réelles ou fictives, dans l’esprit de l’auditeur débordé de tout les côtés par les guitares qui n’en finissent plus de donner des leçons de techniques éposutouflantes, sans toutefois verser dans la branlette de manche insipide et inintéressante comme j’ai la tristesse d’en trouver à la brouette dans la scène power/heavy actuelle (même si à l’avis de certains, certes ça fait partie du jeu, personnellement ça va bien cinq minutes quand c’est régurgité à ces points-là). Les deux soeurs exubérantes déclament ainsi leur riffs étincelants aux parfums de légendes, entre les hurlements de vibrato stridents, résonnants tels des hymnes épiques, clamants la louange d’un héros invincible et vainqueur d’armées entières, sacrifié sur l’autel du rock pour la plus grande gloire des dieux du feu, du bruit, et du metal ! (oui j’essaie d’adapte mon style à la musique que je décris, vous l’aurez remarqué)
Le chanteur par ailleurs, récite adroitement sa leçon, lançant de sa voix claire et passionnée ses encouragements à la formation, prenant tantôt une diction semblable à celle de Eric Adams (Manowar), tantôt un registre suraigu et un timbre plus très loin de celui du vocaliste légendaire Robb Halford. Si il répond toujours présent lorsqu’il est temps d’envoyer la purée, ce dernier sait aussi sagement se montrer discret et laisser le reste de la formation s’exprimer, encore autre chose dont je félicite Speedtrap et le reproche à tant d’autres groupes opérant dans ces genres-là.
Si la batterie sait rajouter un côté dansant au tout, jonglant adroitement entre ses cymbales et sa caisse claire sur des rythmiques cadencées, et relever un album aux sonorités déjà piquantes, ce sont bien les parties à 6 cordes qui mènent l’allure, cette dernière de plus en plus hallucinante au fil des 8 titres, licks étourdissants et solos éblouissants au clair, parce qu’on peut faire toujours plus clair, toujours plus rapide, toujours plus audacieux, et Speedtrap en est bien l’ultime preuve vivante. 
Tandis que le tempo monte, que les riffs s’enchaîne toujours plus follement, que les envolées se font dantesques, les accents harmoniques excitants et les pics à en tomber par terre, l’étoile monte sans jamais montrer signe de fatigue, et finit par exploser dans l’explosion musicale, accompagné par la voix du tonnerre lui-même, grondant avec la puissance d’un ouragan, à donner du priapisme à un paresseux, déchaînant les dernières forces de musiciens décidément surhumains, plaçant le bouquet final encore plus haut que nos plus folles espérances. Une seule chose à dire : je meurs d’envie de les voir en live, si les finandais ont autant de couilles en studio que sur scène, ça promet.
Si les vieux de la vielles commencent pour certains à flancher sous le poids des âges et des drives endiablés, les galopins tapageurs de Speedtrap répondent fièrement présent à l’appel, et montre bien plus qu’assez de répondant pour monter que y’en a encore sous le capot, et que ce vieux bolide couvé avec amour pendant des générations n’est toujours prêt de tomber en panne sèche.
Le premier album (2013, ’Powerdose’) de la formation avait déjà soulevé pas mal de louanges et d’encouragements, à tel point que le groupe est parti en tournée pendant presque un an , traînant derrière soi un panache toujours plus acclamé, et ce ne semble qu'être le début d’une course qui s’annonce toujours plus déjantée et sans limites.






- Pestifer


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