mercredi 29 juillet 2015

ABYSSAL ASCENDANT - Chronicles of the Doomed Worlds - Part I. Enlightenment from Beyond





ABYSSAL ASCENDANT



Chronicles of the Doomed Worlds - Part I. Enlightenment from Beyond




Genre : Death Metal
Label : Dolorem Records
Date de sortie : 29 Juin 2015


   Soutenir les groupes français et particulièrement ceux de ma région me tient à cœur, c’est pourquoi je m’attelle aujourd’hui au premier album d’Abyssal Ascendant, groupe de Death Metal à accointances Doom se situant grosso modo sur le grand Est français. Fort d’un bon EP qui m’avait permis de les connaitre quelques années plus tôt, le couvert est remit avec cette première grosse œuvre.  L’univers lovecraftien choisi comme thématique colle à merveille avec la musique proposée ainsi qu’avec l’artwork bien que personnellement je le trouve assez  étrange et presque cartoonesque, créant un décalage avec le contenu.  Ancré dans un Death Metal influencé par Morbid Angel s’offrant de belles envolées techniques, Abyssal Ascendant marque le coup avec son premier album de qualité.

     Les groupes inspirés par l’œuvre du grand écrivain que fut H.P. Lovecraft ne se comptent plus, tant sa bibliographie est indéniablement sombre, violente et en quelque sorte metal (bien qu’utiliser ceci en tant qu’adjectif me répugne un peu). Parfois il arrive que cette inspiration littéraire ne soit qu’une poudre au yeux un peu pédante, mais forcé de constater que bon nombre de formation de Lovecraftian Metal (si si) sont de qualité, The Great Old Ones, Shub Niggurath, Ancient Niggurath et Nephren-Ka pour ne citer qu’eux. A l’instar de ceux cités précédemment, Abyssal Ascendant fait partie de ces groupes où l’influence du génie de l’horreur se fait réellement sentir dans l’atmosphère même de la  musique. Ambiances distopiques, chœurs épiques à la Septic Flesh, riffs pachydermiques, tout cela à la gloire des grands et très grands anciens.
   L’album s’ouvre sur une intro nous plongeant dans le ton mais également raccord avec l’univers choisi avec son aspect orientalisant. Puis le Death Metal d’Abyssal Ascendant se met en place, des riffs lourds typés assez old-school qui ne seront pas sans rappeler Morbid Angel, entrecoupés de trémolos ou des soli parfois proches d’un Tech Death, donnant une seconde facette très moderne à la musique. Bien dosés, tout ces éléments s’accordent parfaitement malgré à mon sens un léger manque de puissance dans la rythmique sur lequel je reviendrai. Les guitares créent des ambiances lourdes et à la fois psychédéliques, morbides ou suintant l’incompréhensible épouvante, rappelant les hallucinations horrifiques chères à Lovecraft. Au chant, pour compléter le growl certes classique mais néanmoins efficace de Florent se rajoute celui de Fanny, plus thrashy, qui occupe également le poste de bassiste au sein de la formation. Mon petit coup de cœur vocal de l’album est surtout dû des sortes de chœurs proclamés qui viennent donner un aspect très épique aux compositions, le meilleur exemple étant « The Black Pharaoh » qui est à mon humble avis la meilleure pièce de cet album. Ce côté épique que s’offre Abyssal Ascendant évoque aisément ces cultes impies, ces temples cosmiques millénaires oubliés ou encore la clameur d’un sorcier d’un autre âge, une nouvelle fois raccord avec l’univers et ultra efficace sans tomber dans la facilité d’en abuser.
   Je vais revenir à ce qui est pour moi un petit souci en évoquant tout d’abord la batterie, si cette dernière remplit son rôle à grand renfort de blast beat puissants et d’un jeu de cymbales utilisé à bon escient, il lui manque un petit quelque chose. L’apport de puissance rythmique de ce « Chronicles of the Doomed Worlds - Part I. Enlightenment from Beyond » est inégal, si comme j’ai pu le dire précédemment certains riffs plus typés Doom Death tiennent du colossal, il est certains moments où la batterie et la guitare rythmique pêchent un peu en terme de puissance ou de diversité créant ainsi un petit creux par endroit dans les compositions. C'est d’autant plus dommageable quand on voit le florilège d’excellents riffs que nous fournit la lead. Il en va de même pour une basse parfois inégale et discrète que j’aurais souhaité plus présente bien qu’elle se permette d’appuyer certains passages avec une merveille de rondeur et de lourdeur.

   Malgré ces petits défauts, Abyssal Ascendant assure sa progression avec son bon premier album, lourd, technique et efficace. On sent une évolution dans l’écriture des morceaux par rapport à l’Ep des débuts, promettant le meilleur pour le combo. Offrant pléthore de riffs dantesque et évocateurs, Abyssal Ascendant s’approprie à merveille l’aspect halluciné de l’œuvre de Lovecraft pour la retranscrire dans un Death Metal technique tout en magnifiant la toute puissance des Anciens à grand renforts d’ambiances et down-tempo aux relents doomesques. Derrière cet artwork qui pourra rebuter (oui j’ai du mal avec son aspect) se cache un très bon Death qui ose et expérimente pour notre bon plaisir, sans tomber dans les mêmes sonorités vues et revues depuis la nouvelle vague TechDeath de ces dernières années. Du tout bon donc pour tout amateur du style et de Lovecraft, avec d’excellents morceaux sortant du lot, « The Black Pharaoh » pour ne citer que lui et qui est décidément mon coup de cœur de ce skeud.

- Sarcastique

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