vendredi 5 juin 2015

NEGURA BUNGET + NU-NATION + SAILLE + SIGHTLESS 18/05/15 Reims, L'Excalibur





Cela fait plus de 2 mois que Negură Bunget s'est embarqué dans une tournée marathon à travers l'Europe pour défendre son nouvel album, Tău, et comble du bonheur, le combo roumain s'arrête une fois de plus à Reims. Si Saille est toujours à l'affiche, nous devrons malheureusement nous passer des Northern Plague et Grimegod présents la veille à Paris.  L'Asso Myfist, pas les derniers à renifler les bons coups, nous propose en revanche d'accueillir les russes de Nu-Nation ainsi que les locaux Sightless pour cette soirée placée sous le signe de l'éclectisme. 





C'est d'ailleurs le jeune quatuor rémois qui ouvre les hostilités avec son metal puissant et groovy empruntant aussi bien au sludge qu'au stoner le tout saupoudré d'une petite touche thrash propice au mosh. Déjà vu plus tôt alors que le groupe ouvrait pour The Walking Dead Orchestra, il semblerait que Sightless  ait gagné en maturité depuis comme en atteste le tout nouveau morceau "John Doe" mis en ligne quelques jours seulement avant le concert. Le show est de fait carré et puissant. Je décèle là un jeune groupe qui promet, avec une aptitude certaine à créer des plans groovy qui tuent, des riffs véloces aux accents plus thrash qui décapent et de grosses rythmiques couillues qui bastonnent, la voix grave du chanteur servant de fil rouge et à mélanger tout ça habilement pour notre plus grand plaisir. À déguster chaud, ou brûlant selon les morceaux et surtout à confirmer bien vite avec une sortie studio. 






Autant dire qu'après ma découverte d'Eldritch, le petit dernier du combo belge Saille, l'annonce du groupe en première partie de Negură Bunget avait de quoi me faire bouillonner d'impatience. Et pour cause, j'étais à ce moment précis justement sur le point d'en rédiger la chronique. J'en attendais donc beaucoup et je ne fus pas déçu. Même si les samples symphoniques sont quelques peu étouffés sur les premiers morceaux, le groupe impose facilement ses ambiances glauques er horrifiques. Ce qu'on perd en grandiloquence sur "Emerald" qui ouvre aussi bien l'album que ce concert, on le gagne finalement en puissance, les guitares se taillant la part du lion. On risque de prendre cher ce soir se dit-on mais l'équilibre s'installe finalement et le groupe parvient sans problème à se mettre l'assistance dans sa poche. À l'écoute des extraits des précédents albums, il ne fait selon moi nul doute que Saille a bel et bien passé un cap avec Eldritch. Plus symphoniques, plus travaillées, plus subtiles, les nouvelles compos passent l'exercice du live à merveille et la groupe conclut sur un "Eater Of Worlds" conquérant qui en met plus d'un à genou. Seule ombre au tableau, "Dagon" et ses mystérieuses mélopées hommages à Lovecraft n'est pas joué ce soir et le groupe remballe après seulement 40 minutes. Toujours est-il que le groupe fait preuve d'un savoir-faire indéniable pour placer ses ambiances belles et aguicheuses tout autant que pour envoyer de gros riffs bien malsain. Dimmu Borgir n'a qu'à bien se tenir, la relève est très clairement assurée. 






Le temps de sortir prendre l'air et de chopper les gars de Saille histoire de voir de plus près l'édition vinyle, ceux-ci n'ayant pas daignés sortir leur merch (et croyez-moi, ils ont raté des ventes) et c'est déjà l'heure d'enfin partir vers le grand est avec les russes de Nu-Nation. Je passerais plus rapidement sur ce groupe d'une part parce que ce n'est pas mon style de prédilection et que d'autre part j'ai manqué une bonne partie de leur prestation pour cause de chaleur insoutenable dans la salle, la pluie c'est cool des fois. Sinon le même constat que pour Underside le mois dernier s'impose. Forte de 2 albums, la formation semble-t-il très jeune pratique un metal moderne, carré et franchement bourrin. Et comme pour Underside, eux aussi semblent maîtriser leur sujet mais ce sujet n'est pas tellement le mien. Je reconnais cependant volontiers que le groupe a su captiver son auditoire de main de maître et a fait augmenter la température de quelque degrés. 







Vient enfin le moment tant attendu, Negură Bunget entre en scène et c'est étrangement l'intro de l'album OM paru il y a 9 ans maintenant qui ouvre cette épopée transylvanienne suivie directement d'un superbe "Țara De Dincolo De Negură" posant de suite le ton. Le son est cette fois d'entrée à hauteur de mes espérances, tout est en place et je n'ai qu'à fermer les yeux pour être téléporté dans ces magnifiques étendues sauvages. La setlist qui suit fait évidemment la part belle au nouvel album que je n'ai pas encore entièrement assimilé (et puis ces titres en roumains, c'est pas le pied pour ma mémoire de poisson rouge) mais je reconnais néanmoins "Namatenie" et "Schimniceste" sans doute grâce aux clips ainsi que quelques autres dont les titres m'ont échappés. J'avais d'ailleurs jugé Tău très porté sur la facette atmosphérique du groupe mais je suis ici surpris par cette approche beaucoup plus orientée black metal en concert. Pour le reste tout y est, setlist aux allures de mini best-of (même si entre les "Inarborat" "Pamînt" et autres "Dacia Hiperboreană" manquait quand même "Tesarul De Lumini"), instruments folkloriques et percussions typiques et l'excellent instrumental "Norilor" invitant plus encore au voyage , bref, une prestation globale hors-pair.  Pour avoir vu Negură Bunget également en festival, c'est définitivement dans ce genre de configuration beaucoup plus intimiste que le talent du groupe est magnifié, la proximité avec les musiciens rendant le voyage incroyablement saisissant et immersif. Et bonne nouvelle, il m'a semblé que l'affluence était un poil au-dessus que lors de leur passage l'année dernière. Sérieusement, si y a moyen j'en prend tous les ans! 







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