dimanche 31 mai 2015

DEATHHAMMER - Evil Power

DEATHHAMMER
Evil Power





Genre : thrash black metal
Label : Hells Headbangers
Date : 30 juin 2015

1. Warriors of Evil
2. Total Metal
3. Satan is Back
4. Powertrip
5. Sinner’s Possession
6. Belial’s Curse
7. Rot in Shreds
8. Omen of the Beast



Après une carrière qu’on peut qualifier de longue et une renommé qui ne peut être contredite, Deathhammer lance son nouvel assaut direction les tréfonds d’un Enfer thrash, ébranlé par des secousses sismiques, d'éruptions volcaniques, de fleuves de lave en fusion, et l’esprit du metal (eh oui rien que ça !), avec son ton aussi doux qu’une feuille de papier de verre, et son énergie bouillonnante qui ne cessera, tout au long de l’album, et à l’image de son genre, de tabasser littéralement l’auditeur et son infortunée ouïe, cette dernière qui doit d’ailleurs ce demander quel Armageddon sonore s’abat soudainement sur elle. 
C’est donc après un long voyage, éprouvant, que le groupe se remet une fois de plus à son aria chaotique et impétueux, et où la patine du temps n’a fait que polir, affiner et rendre encore plus savoureuse et efficace la musique du groupe.
Surgissant, en vieux baroudeur ayant émergé dans les 80’ du thrash (la date de la première démo du groupe flanque le vertige, même au jeune galopin que je suis) et déchaîne son arsenal de riffs furieux, fulgurants, usants à profusions de sonorités old school, mais qui rouvre à plusieurs reprises les vannes, agrémentant ainsi ses compostions d’éléments bien plus modernes et sans doute rafraîchissants, démarche un rien étonnante et à saluer vigoureusement pour un groupe qui tient son blason toujours aussi net et sait tenir immaculé son oeuvre. Deathhammer mène bien entendu sa chevauchée intense et endiablée à un rythme infernal qui ne se fatigue toujours pas, à noter cependant le seul bémol de l’album, à savoir la batterie, un rien répétitive, et qui curieusement reste un peu à la ramasse à côté d’une guitare exaltée frôlant la frénésie extatique. À souligner surtoutla voix, qui sait se taire et ne pas occuper gauchement l’avant-plan, en intensifiant plutôt certains passages clés, et qui livre d’ailleurs un performance bluffante, le chanteur lançant ses cris hachés, possédés (je pense notamment au titre « Satan is Back »), s’investissant au maximum des ses ressources physiques, se transcendant même, avec ses hurlement tonitruants, rauques et intenses, poussant souvent son organe au paroxysme de sa puissance, ses grondements rageurs se muants souvent en purs et simples cris suraigus, hystériques, perçants et effroyables, tout en débitant sa liturgie hargneuse avec un tempo et un débit de paroles tout simplement inhumains. 
Un autre point, qui attendrit plus d’un auditeur de nos jours, c’est le parfum un brin nostalgique qui se dégage du moteur couvert de suie de ce bolide déjà bien rodé: cet album porte à la pelle des références à de certaines années, un ton, un language et des idées. Là où, à mes yeux, le metal s’est fait toujours plus sage, réfléchi, en partant de la rébellion d’adolescents tapageurs, pour mûrir et parvenir de nos jours à des sujets on ne peut plus sérieux, fondés sur des réflexions existentielles, etc, et c’est la guitare de Deathhammer, avec ses accents heavy old school, des titres comme « Total Metal » ou « Sinner’s Possession » qui rappelle à ces souches, aujourd’hui ancestrales, mais qui ne manqueront chez aucun à rappeler cette époque (qu’il l’ait vécu personnellement ou pas), ainsi former des liens à partir de ce passé et assurer la portée de cette oeuvre, qui s’appuie définitivement sur de vieux meubles, peut être démodés et poussiéreux, mais dont l’affection qu’on leur porte ne peut nous en défaire.
À ne pas croire ensuite qu’il faut juger Evil Power comme un hommage passé, et un vieux bout de bois qu’on ne garde que par valeur sentimentale, et c’est ici encore qu’il faut saluer Deathhammer, c’est, avec ces effluves de mélancolie provoquées chez le spectateur (mais conservées en arrière-plan) que ces gaillards-là dressent à l’avant de la scène une musique à la virtuosité impeccable, un thrash concis, sans enjolivures inutiles ni une seule note ou parole de trop, une frappe chirurgicale qui frappe pile là où ça touche le mieux, et qui sait, malgré sa fan base déjà solide, séduire une fois de plus l’assemblée.






- Pestifer




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