dimanche 31 mai 2015

DEATHHAMMER - Evil Power

DEATHHAMMER
Evil Power





Genre : thrash black metal
Label : Hells Headbangers
Date : 30 juin 2015

1. Warriors of Evil
2. Total Metal
3. Satan is Back
4. Powertrip
5. Sinner’s Possession
6. Belial’s Curse
7. Rot in Shreds
8. Omen of the Beast



Après une carrière qu’on peut qualifier de longue et une renommé qui ne peut être contredite, Deathhammer lance son nouvel assaut direction les tréfonds d’un Enfer thrash, ébranlé par des secousses sismiques, d'éruptions volcaniques, de fleuves de lave en fusion, et l’esprit du metal (eh oui rien que ça !), avec son ton aussi doux qu’une feuille de papier de verre, et son énergie bouillonnante qui ne cessera, tout au long de l’album, et à l’image de son genre, de tabasser littéralement l’auditeur et son infortunée ouïe, cette dernière qui doit d’ailleurs ce demander quel Armageddon sonore s’abat soudainement sur elle. 
C’est donc après un long voyage, éprouvant, que le groupe se remet une fois de plus à son aria chaotique et impétueux, et où la patine du temps n’a fait que polir, affiner et rendre encore plus savoureuse et efficace la musique du groupe.
Surgissant, en vieux baroudeur ayant émergé dans les 80’ du thrash (la date de la première démo du groupe flanque le vertige, même au jeune galopin que je suis) et déchaîne son arsenal de riffs furieux, fulgurants, usants à profusions de sonorités old school, mais qui rouvre à plusieurs reprises les vannes, agrémentant ainsi ses compostions d’éléments bien plus modernes et sans doute rafraîchissants, démarche un rien étonnante et à saluer vigoureusement pour un groupe qui tient son blason toujours aussi net et sait tenir immaculé son oeuvre. Deathhammer mène bien entendu sa chevauchée intense et endiablée à un rythme infernal qui ne se fatigue toujours pas, à noter cependant le seul bémol de l’album, à savoir la batterie, un rien répétitive, et qui curieusement reste un peu à la ramasse à côté d’une guitare exaltée frôlant la frénésie extatique. À souligner surtoutla voix, qui sait se taire et ne pas occuper gauchement l’avant-plan, en intensifiant plutôt certains passages clés, et qui livre d’ailleurs un performance bluffante, le chanteur lançant ses cris hachés, possédés (je pense notamment au titre « Satan is Back »), s’investissant au maximum des ses ressources physiques, se transcendant même, avec ses hurlement tonitruants, rauques et intenses, poussant souvent son organe au paroxysme de sa puissance, ses grondements rageurs se muants souvent en purs et simples cris suraigus, hystériques, perçants et effroyables, tout en débitant sa liturgie hargneuse avec un tempo et un débit de paroles tout simplement inhumains. 
Un autre point, qui attendrit plus d’un auditeur de nos jours, c’est le parfum un brin nostalgique qui se dégage du moteur couvert de suie de ce bolide déjà bien rodé: cet album porte à la pelle des références à de certaines années, un ton, un language et des idées. Là où, à mes yeux, le metal s’est fait toujours plus sage, réfléchi, en partant de la rébellion d’adolescents tapageurs, pour mûrir et parvenir de nos jours à des sujets on ne peut plus sérieux, fondés sur des réflexions existentielles, etc, et c’est la guitare de Deathhammer, avec ses accents heavy old school, des titres comme « Total Metal » ou « Sinner’s Possession » qui rappelle à ces souches, aujourd’hui ancestrales, mais qui ne manqueront chez aucun à rappeler cette époque (qu’il l’ait vécu personnellement ou pas), ainsi former des liens à partir de ce passé et assurer la portée de cette oeuvre, qui s’appuie définitivement sur de vieux meubles, peut être démodés et poussiéreux, mais dont l’affection qu’on leur porte ne peut nous en défaire.
À ne pas croire ensuite qu’il faut juger Evil Power comme un hommage passé, et un vieux bout de bois qu’on ne garde que par valeur sentimentale, et c’est ici encore qu’il faut saluer Deathhammer, c’est, avec ces effluves de mélancolie provoquées chez le spectateur (mais conservées en arrière-plan) que ces gaillards-là dressent à l’avant de la scène une musique à la virtuosité impeccable, un thrash concis, sans enjolivures inutiles ni une seule note ou parole de trop, une frappe chirurgicale qui frappe pile là où ça touche le mieux, et qui sait, malgré sa fan base déjà solide, séduire une fois de plus l’assemblée.






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samedi 23 mai 2015

VARDAN - Despicable Broken Hope




VARDAN



Despicable Broken Hope





Genre : black metal
Label : Moribund Records


Tracklist: 
1. I
2. II
3. III
4. IV
5. V
Depuis les salles du label Moribund Records, le véritable seigneur de guerre italien et musicien sur-actif, et sans doute le plus dans le black metal, lance une fois de plus un nouveau raid noir, pour répandre sa sinistre mélopée de son âme en quête de rédemption, en dans cet album, d’espoir.
Dès les premiers instants du CD, sur l’ouverture d’un hurlement écorché et déchirant, Vardan ne perd pas son temps, et commence sa déchirante diatribe, où les doigts glacés du drame, de la souffrance et du désespoir ne tardent pas à vous saisir, et vous malmener. 
À l’aide d’une composition très calme, de lents riffs viennent balayer les uns après les autres la conscience de l’auditeur, tels de glaçantes bourrasques, menant une guerre d’usure contre la bonne humeur de ce dernier, ces rifts-là se  voyantsrégulièrement être interrompu par des mélodies très simples techniquement parlant, mais terriblement éprouvantes, habiles à vous serrer le coeur  par leurs douloureux bends gémissants, qui résonnent tels de longues plaintes. Très rusément, notre homme laisse filtrer de temps à autre une lueur de calme et de sérénité, dans le titre « II » par exemple, pour cependant repasser plus tard à ses riffs habituels, la différence marquée laissant l’auditeur désemparé et désarmé face à ses attaques, accentuant encore l’efficacité et la portée de sa musique.
L’ambiance de Despicable Broken Hope s’apparente à celle de groupes comme Thy Light, un rien plus rapide et investie peut être, avec ces typiques interludes entre 2 riffs, à l’influence très reconnaissable, ces judicieuses instants qui laissent un peu respirer l’auditeur, sans non plus donner l’impression de stagner pour autant. Mais Vardan possède un ton, qui en plus d’être imbibé d’une triste amertume, ne se contente pas de jeter seulement quelques riffs et paroles tristounets, mais jette bien des baquets entiers de larmes sur un auditeur pétrifié. Il ne s’agit pas d’un automne poétique, où la chute des feuilles entraîne quelques sentiments mélancoliques, mais bien une nature entière littéralement éplorée, qui jette au milieu de la tourmente de son déclin tout son ressenti, où ses sentiments affreusement aiguisés viendront titiller le moral de son auditoire comme un fil barbelé embrasse la chair, peu profondément mais terriblement douloureux. 
Un autre aspect original dans la démarche de ce one-man band, et, d’en plus de s’intéresser à la tristesse et aux regrets en général, aborde un autre thème, l’espoir (et la perte ce celui-ci), un filon moins utilisé dans ce genre-là, et surtout développé avec brio : au fur et à mesure que les espoirs s’amenuisent au cours de ce périple en terre désolée, de surprenant et fulgurant riffs chaotiques et impétueux surgissent sporadiquement, pour représenter sans doute la santé mentale du voyageur de ce périple désolé, qui chute en lambeaux au fur et mesure de son désespoir, où sa conscience n’a plus aucune prises sur laquelle s’appuyer, et chute inévitablement dans des gouffres humains.
Vardan n’innove certes pas énormément, mais récite si bien, si sincèrement et habilement sa leçon qu’elle vaut d’être écoutée, et savourée encore et encore, jusqu’à plus faim. Véritable terreau de pensées misanthropes, existentielles et pessimistes, Despicable Broken Hope explore sous un nouveau jour ces questions-là, trop souvent maladroitement éclairées à mon goût, sait convaincre celui qui l’écoute avec un procédé de composition qui fonctionne et s’enchaîne comme une machine bien huilée.




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vendredi 22 mai 2015

AD CINEREM - Once Mourned…Now Forgotten



AD CINEREM


Once Mourned…Now Forgotten




Genre : Blackened Doom Metal
Label : Indépendant
Date de sortie : 10 Avril 2015


Tracklist :
1.To Revise Downward
2. To Come to Rest
3. Foliage Burial




   Contrastant avec cette saloperie de chaleur, la première œuvre de ce duo allemand est sortie il y a environ un mois, pétrie de tristesse et de qualité, chantant la ruine intérieur dans un monde désolé. De quoi faire fuir ce maudit soleil et se terrer dans le malheur. Première démo mais musiciens aguerris avec Val Atra Niteris, officiant déjà dans Frowning et Heimleiden, d’où la maturité des compositions que nous offre Ad Cinerem. Musicalement, la groupe m’évoque un Forgotten Tomb période Love Burial Ground pour ces arpèges mélancoliques ou encore Nortt et Abyssmal Sorrow, dans un ensemble bien plus Doom où le Black Metal n’est qu’une influence. Habitués de la tristesse en musique, vous trouverez en cette Démo un compagnon pour ces quelques 22 minutes.

   Première sortie pour
Ad Cinerem et pourtant elle transpire déjà de maturité. Les thèmes abordés y sont graves, communs certes, mais mieux écrits que les paroles souffreteuses parfois grotesques de certains, ceci couplé à une intelligence de composition et vous obtiendrez un rendu émotionnel fort et efficace.
   Ce « 
Once Mourned… Now Forgotten » joue sur plusieurs tableaux, mixant un Doom assez classique avec certains aspect plus DSBM, plus désespérés. De la lourdeur d’un Doom mélancolique et sombre, au désespoir hurlé, la composition reste cohérente et efficace de bout en bout sur ces trois morceaux qui composent cette galette. Faites de riffs simples à la lourdeur et au groove indéniable sur un usuel mid-tempo propre au style, les guitares sont relativement sobres mais instaurent une ambiance prenante et immédiate d’abattement désolé. Le couple de guitares peut majoritairement se distinguer de cette façon, une magnifique guitare claire et très réverbérée jouant principalement de mélancoliques arpèges tandis que sa sœur viendra frapper lourdement. Par-dessus le couple de cordes, le chant est véritablement l’endroit où l’influence Black Metal se fera le plus sentir, alternant entre vocaux profonds usuels au Doom et cris torturés, Hekjal proposera là un chant clairsemé mais toujours au service du ressentit et de l’ambiance, parfaitement dosé sachant s’effacer pour offrir cette instrumental de milieu de Démo, classique mais orchestré par une main de maitre. Rien d’original dans cette démarche ni dans sa composition mais elle à le mérite de retranscrire à la perfection la mélancolie et la tristesse des compositeurs. Avec une batterie simple mais qui n'est pas en reste quand à l'apport de puissance et la sublimation des tempos lourds, l'osmose de ces vingt minutes est parfaite, toute la démo s’enchaîne sans accrocs avec cohérence. Petit bémol pour une basse qui semble simplement servir à appuyer les temps forts, bien qu'efficacement et de façon audible.
   
Avec son homogénéité d’atmosphère soutenu par une production d’excellente facture, l'immersion musicale reposant déjà sur ces éléments sera accentuée par le crescendo émotionnel mise en place sur ces trois morceaux, en commençant par une pièce très lourde et lente, suivie d'un interlude instrumental contemplatif pour achever l'introspection avec son envolée finale, plus lyriques, plus désespérée soulignant l’achèvement de cette écoute. 

   Exemple typique de bonne Démo, ce « 
Once Mourned… Now Forgotten » reste encore un peu timide et classique pour vraiment devenir parfait, un espérant que sur une durée supérieure et de façon plus décomplexée le groupe puisse nous fournir une oeuvre d'une qualité encore supérieur. C'est cependant une très bonne première sortie pour le duo allemand, porté par deux musiciens déjà expérimentés ce qui explique la maturité de composition et le professionnalisme du résultat. Le groupe se situe au final à mi-chemin entre ce que proposait déjà Val Atra Niteris avec ses deux autres projet, à savoir Frowning et Heimleiden. Le groupe manque encore d'un petit quelque chose afin de pouvoir se démarquer et progresser mais c'est toutefois une Démo que tout amateur de Doom et de tristesse en musique sera à même d'apprécier.

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mercredi 20 mai 2015

CEASELESS TORMENT + DYING GORGEOUS LIES 11/05/15 Reims, Le Patio





De temps en temps, une petite infidélité ne fait pas de mal quand c'est fait proprement. Ne serait-ce que pour casser la routine. Point d'Excalibur, c'est au Patio que Myfist nous a donné rendez-vous pour cette soirée sous le signe du thrash.  

Les ardennais de Rizzer qui devaient ouvrir la soirée se voient malheureusement contraints d'annuler, ce sont donc aux allemands de Dying Gorgeous Lies, menés par leur jolie chanteuse, de chauffer un public encore clairsemé. Bon, il faut dire que les 2 groupes restants à l'affiche sont relativement inconnus par chez nous, même si j'avais déjà salué le terrible EP de Ceaseless Torment.  






Mais revenons en à Dying Gorgeous Lies. Pour être tout à fait honnête, les quelques extraits que j'avais écouté avant sur youtube ne m'avaient pas spécialement mis en extase. Il s'agit à l'évidence d'un groupe qui sait manier son thrash aux réminiscences NWOBHM donc pas véritablement d'originalité en soit mais un moment sympa malgré tout, qui se laisse écouter sans problème sans faire crier au génie en quelques sortes. Il en est de même en live, c'est appréciable mais sans plus, une bonne première partie quoi mais ça ne va pas au-delà. Peut-être est-ce du au manque d'implication du groupe sur scène celui-ci ne parvenant pas à véritablement chauffer la salle. L'espace est certes restreint mais un peu plus de mouvement aurait été bienvenu, surtout avec l'atout d'une chanteuse ce qui est pluôt rare pour un groupe de thrash. Elle m'aura d'ailleurs surpris en utilisant une voix plus rauque que sur album ce qui n'est pas pour me déplaire mais elle était peut être un peu en retrait derrière une basse qui claquait vraiment fort. Les guitares étaient cependant parfaitement audibles même lors des solos. Un bon moment au final donc, mais comme sur album qui ne laissera pas un souvenir impérissable. 






Ceaseless Torment en revanche, quelle boucherie! Leur EP The End They Bring m'avait déjà fait forte impression de par sa vitesse d'exécution et sa puissance mais alors se prendre ce mur de violence en live, croyez moi, c'est quelque chose! Les Finlandais bénéficient d'un son particulièrement massif allant de paire avec leurs compos survitaminées et rentre dedans, décuplant même l'impact de leurs riffs ultra rapides et pourtant d'une précision à couper le souffle. L'espace d'un instant, j'étais convaincu d'avoir les nouveaux Kreator face à moi! Question jeu de scène cette fois, rien à redire, entre le bassiste qui va cherche son compagnon guitariste pour un pogo improvisé en plein morceaux et ce dernier qui se déplace régulièrement jusqu'au fond du bar pour motiver ceux qui sont rester dans le fond. D'ailleurs les metalleux présents ne s'y trompent pas et répondent favorablement au groupe en remuant le Patio comme il se doit. Un bémol? Oui, malgré un rappel, trop court! Putain c'que c'est passé vite! 





Pour une première au Patio on peut dire que c'était une bonne entrée en matière. Si ça me tenait qu'à moi, à refaire sans problème, surtout pour ce type de plus "petites" affiches. 



vendredi 15 mai 2015

KILLER REFRIGERATOR - The Fridge And The Power It Holds

KILLER REFRIGERATOR


The Fridge And The Power It Holds






Thrash/death
Date de sortie: 7 avril 2015
Label: Indépendant


Tracklist:
1. Terrorvision
2. Slaystation
3. Shower Thrashing Death
4. Killer Refrigerator VS Godzilla
5. Slave To The Easy-Bake
6. The Fridge And The Power It Holds
7. To Hell With Cancer (Japanese Bonus Track)







Il est parfois bon de lâcher prise non? Je veux dire, en dehors de la musique, ce qui définit pas mal des metalleux qui m'entourent, c'est bien cette faculté de se prendre la tête sur des sujets sérieux (qu'ils ne maîtrisent pas toujours et moi non plus), scientifiques, philosophiques, politiques, religieux et j'en passe. Et puis sans prévenir, on tombe sur un groupe au concept tellement débile que ça en devient génial. Et là où ça devient vraiment intéressant, c'est quand le groupe est à fond dans son délire et que celui-ci devient finalement... très sérieux derrière son 1234564389ème degré.

Pour preuve, Killer Refrigerator nous avait déjà mis en garde l'année dernière face à cette menace croissante qui pèse sur nos pauvres vies. Je veux bien sûr parler de ce grand "soulèvement des machines" qui se prépare. Il n'est plus rare d'entendre de sordides histoires de meurtres de familles entières perpétrés par l'électroménager de la maison. Dans les journaux de Cincinnati du moins, visiblement... Heureusement, Killer Refrigerator est là, tels des protest singers des temps modernes, pour mener la rébellion et la victoire de l'homme sur la machine. The Fridge And The Power It Holds (jolie référence à Death au passage) est ainsi le 2ème essai, qui espérons-le, suffira à calmer Lord Freezus Christ et son armée démoniaque. Ecoutez-le régulièrement, c'est la règle sans quoi, vous vous serez peut-être un jour réveillé par votre toaster en train de brûler vos proches. Et le groupe n'endossera pas cette responsabilité, vous êtes prévenus. 
Ça vous fait marrer? Pensez seulement à ce que vous ressentez quand vous perdez votre précieuuuuxxxx smartphone ou que vous n'avez plus accès à internet. Vous ne me croyez toujours pas? Allez donc jeter un œil à ce documentaire absolument poignant. Même un jeu vidéo est sorti, sûrement pour sensibiliser les plus jeunes. Celui-ci n'est malheureusement plus disponible car il semblerait que les réfrigérateurs prenaient mystérieusement vie quand on y jouait. Vous pouvez toujours regarder quelques vidéos sur youtube, celui-ci à l'air aussi déjanté que l'album. 

Mais parlons musique, car même si le message de Killer Refrigerator est des plus importants, nous sommes là pour ça après tout. Et donc je parlais juste au-dessus d'un album déjanté, pour sûr il l'est ma bonne dame! Si au départ je m'attendais à du gros grind qui tâche ce genre ayant fait de l'humour débile sa spécialité, il n'en est absolument rien. Ou alors, vu le titre donné à l'album, à une sorte d'hommage musical à Chuck Schuldiner. Nous sommes déjà plus proche de la vérité mais il faut encore y ajouter la forte influence d'un Vektor sous amphétamine. The Fridge And The Power It Holds est un pur condensé de thrash/death furieusement rapide et mentalement bien dérangé. Plus thrash que death néanmoins grâce à la prestation totalement habitée du chanteur que cela en devient inquiétant. Sérieusement, à quoi il tourne ce type? Ses parties en screaming sont de véritables avertissements, des hurlements de terreur à en faire dresser le poil de n'importe quel électricien endurci.
L'instrumentation est incroyablement qualitative comparée à la stupidité nawakesque du concept. Les riffs de guitare sont complètement barrés et tordus et, mêlés à une basse hyper-active et bien présente, sont impressionnants de justesse dans leur exubérance et leur technique explosives. Si on y ajoute le support de percussions qui percutent sévèrement, des changements de tempo imprévisibles, du groove, l'improbable interlude électronique / jeu video en plein milieux de "Slaystation" ou divers ajouts toujours plus what the fuck comme le combat entre Freezus Christ et Godzilla ou l'éveil des Toilet Gods, The Fridge And The Power It Holds est la véritable surprise thrash de ce premier semestre, déconcertante, hallucinante, psychotique, inattendue mais franchement bandant. Cet album n'est évidemment pas à prendre au sérieux, il n'en reste pas moins sérieusement fendard et abouti!

Pour vous procurer une copie physique, envoyez un message au groupe sur leur page facebook. Et comme rien ne semble arrêter la Refrigeration Plague, en plus des 2 premiers albums disponibles en "name your price" sur bandcamp, vous trouverez ci-dessous un titre du prochain album. Vous ne ferez plus jamais votre plein de la même façon dorénavant. Faites passez le mot s'il vous plait, pensez à nos enfants, l'humanité toute entière est concernée!








jeudi 14 mai 2015

SEA WITCH - The Blackened Sea


SEA WITCH


The Blackened Sea





Genre : Funeral Doom Metal
Label : Indépendant
Date de sortie : 28 Avril 2015


    Après ce mois sans écrire, je replonge dans les abysses de l’underground ces derniers jours pour ravir mes oreilles. C’est dans les froides eaux canadiennes que le chant des sirènes de Sea Witch me parvint. Formation originaire de Darmouth et pratiquant un Funeral Doom aux relents aquatiques, le groupe sort son premier album. J’ai découvert ce duo lors de l’annonce d’un futur split avec Ecferus (groupe déjà chroniqué => ici) et j’y avais donc jeté une oreille distraite et c’est avec cette nouvelle sortie que je me suis rappelé l’existence de Sea Witch, et bien tant mieux ! Album somme toute classique, avec une thématique aquatique assez en vogue ces derniers temps, mais qui saura se faire apprécier de tous fans de Funeral Doom.

    Alors que nous faisions tranquillement la planche à la surface de l’eau, d’étranges bulles chargées de sons viennent crever à la surface, libérant les premières notes de ce « The Blackened Sea » qui viennent nous happer vers les abîmes. La production très sourde et grave des morceaux nous imposera une sorte d’apnée, pendant que les lourds riffs de guitares s’abattent. Ces dernières se croisent l’une avec les usuels chocs pachydermiques mais surtout une seconde guitare plus intéressante, usant de tremolos souvent empreints de mélancolie. C’est d’ailleurs ces derniers qui permettront à cette galette de se démarquer de la masse, avec une composition émotionnellement forte, y mêlant nostalgie, invitation au voyage, rage et mélancolie. Par-dessus cela, la houle souffle et semble fracasser régulièrement un navire sur les récifs, produisant le son lourd et moite de l’autre guitare, soufflant la tempête. La très bonne alchimie des deux guitares sera malheureusement entachée par la répétitivité de la batterie, linéaire et manquant clairement de puissance pour renforcer la violence des riffs Funeral. Ce qui nous amène au second problème de cette galette, son mixage, en effet cette batterie non contente d’être peu intéressante se fera intrusive car mixée trop en avant, particulièrement au niveau des cymbales au grand dam de l’immersion dans les ambiances pourtant prometteuses de ce « The Blackened Sea ». Ambiances qui sont parfois teintées d’influences Black Metal ce qui n’est pas pour me déplaire. Sur l’heure que dure l’album, pas de chant. Et je dois bien avouer ne même pas l’avoir remarqué tout de suite tant la musique se suffit à elle-même et que les ambiances peuvent être prenantes. On y collera d’ailleurs avec plaisir l’étiquette de « Nautical Doom » que Ahab arbore également, avec pour cause ce riffing lourd, cette atmosphère poisseuse et abyssale, cette impression d’apnée tout le long de la galette, nous coulons chaque minutes un peu plus profond dans les ténèbres inconnues de l’océan.
   Comme je l’ai dit précédemment il est dommage que le mixage hétérogène vienne entacher l’osmose attendue dans cet album, et cette batterie qui se fait intrusive et qui vient supplanter les guitares brise malheureusement l’immersion par ces patterns répétitifs et lassants. Sans ce défaut, « The Blackened Sea » friserait ma perfection Funeral, au sens où j’ai été happé par le riffing, par l’humidité opaque de la production des guitares, bercé simplement par la mélancolie du trémolo et les fracas des riffs. Malheureusement Sea Witch commet une erreur qui nuit à un cD malgré cela proche de l’excellence.

   D’une simple curiosité à un coup de cœur, ce premier album de la formation canadienne est une surprise par sa qualité. Bien qu’il ne brille pas forcément par son originalité, l’œuvre est construite d’une main de maître, réalisant quasiment un sans faute. Pur produit de l’underground, le groupe a reçu un accueil unanime, mettant tous le monde d’accord avec son « The Blackened Sea », tour de force pour un premier album. Il me reste plus qu’à attendre le split entre Ecferus et Sea Witch et le chroniquer pour faire la suite logique des événements.

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mercredi 13 mai 2015

MALEFICENCE - Journey to the Depths





MALEFICENCE




 Journey to the Depths





Genre : thrash black metal
Label : Blood Harvest
Date : 11 Mai 2015






Tracklist : 
1. To hell and Back
2. Primitive
3. Blood Rituals
4. Drowning in the Styx



C’est pendant un long voyage vers le fin fond du sud de l’Italie que Dame Fortune m’a souri, me sauvant de l’ennui profond, avec la découverte de l’enflammé Maleficence, lançant son raid depuis la belgique, et la Brussels dead City. En avant-goût de son premier album longue durée signé chez Blood Harvest, le groupe ré-édite sa seconde démo, parue initialement en 2014, intitulée Journey to the Depths, cette fois-ci dans un format plus formel, sous l’égide du même label renommé. 
Sans palabres, les belges de Maleficence compulsent immédiatement un codex ésotérique rempli de riffs crasseux et endiablés, mêlant une voix projetée thrash, une cadence infernale et un entrain qui en ferait pâlir plus d’un, avec des harmonies sinistres, stridentes, usants jusqu’à jusqu’à plus soif de tritons, pour continuer par une batterie pugnace qui martèle ses blast beats d’un zèle digne d’un bûcheron berserk shooté à l’héroïne (eh oui, rien que ça !). 
Un groupe qui pose goulûment ses tripes sur la table, avec son enthousiasme inlassable et son artwork, où la formation montre bien que tout va péter dans tous les sens, musicalement après picturalement : une vision cauchemardesque et grouillante, d’un Enfer mêlant Styx, suppliciés, pendus, anges déchus et auréoles en forme d’étoiles chaotiques (idée purement géniale soit dit en passant). On pourrait reprocher au tout d’être un tantinet tape-à-l’oeil, mais excusons-les, ce ne serait pas les premiers, et après tout, vaut-il mieux une bière éventée, ou une autre toute fraîche avec un peu de mousse dessus ?  
Des riffs tantôt black typique (comme dit précédemment) succèdent à d’autres bien plus thrash, avec des accents dansants, à la limite d’un rock’n roll bien tapageur, avec des mélodies endiablées qui ne feraient pas tache dans une course poursuite ultra-violente d’un Mad Max des plus fulgurants et intense, comme dans le 4ème titre "Drowning in the Styx". Les bruxellois de Maleficence, même si ils viennent régulièrement à presser une allure déjà impressionnante à une vitesse supérieure, parviennent avec un type de cadence très particulière, entre le dansant, l’ultra-efficace et le hargneux, à éviter le thrash cliché ou inversement son homologue plus sombre, et instaurant une recette peu (voire pas du tout) utilisée autre part, et se constituer une patte bien reconnaissable, qui m’a complètement persuadé.  
Un autre très bon point pour le groupe est sa capacité à savoir surprendre son auditeur d’un morceau à l’autre (sans non plus passer du coq à l’âne), si les thématiques et l’ambiance restent alignées, chaque titre voit apparaître une subtile et toujours savoureuse variation, la batterie ne bâcle pas son travail et sait décliner habilement ses rythmiques, dans une perspective toujours uniforme, tous mes compliments à la guitare et au chanteur, tous deux s’avisant sagement de ne pas occuper toute l'avant-scène en permanence, et de se retirer parfois, pour laisser le morceau s’aérer. Pas un seul fois je ne me suis ennuyé, c’est une démo de 17 minutes me direz-vous, mais il m’est déjà arrivé de l’être après une ou deux seulement pour d'autres cas, j’en félicite autant Maleficence
Même si le groupe trébuche parfois sur son indécision face au ton final de son album, il restitue en général un fondu plutôt harmonieux entre thrash et black, malgré sa cohésion un rien fluctuante. Un peu plus de confiance pour la formation y remédiera sans doute, et c’est impatiemment que j’attends l’éclatant (l’espère t-on tout du moins !) album longe durée à venir prochainement.  







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jeudi 7 mai 2015

VERMÖRD - Dawn Of The Black Harvest

VERMÖRD


Dawn Of The Black Harvest





Blackened death metal
Date de sortie: 14 avril 2015
Label: Grimoire Records


Tracklist:
1. Disciples Of Shakhbûrz
2. Plagued Eyes From The Scrolls Of Xafmirtas
3. Ophite Cultus Satanas
4. Encrimsoned Baptism
5. Derodidymus
6. Dark Harvest







Si Baltimore, Maryland fait l'actualité en ce moment, pour nous autres avides de violence (uniquement) sonore c'est surtout l'endroit où se déroule le plus grand festival de metal extrême d'Amérique du Nord, le Maryland Death Fest. Mais c'est aussi et surtout dans le cas qui nous intéresse là que se situe le QG d'un label dont on vous a déjà parlé à 2 reprises pour Barbelith (au passage l'édition vinyle est en précommande depuis quelques jours) et Wrought Iron. Je débutais d'ailleurs ma chronique de ces derniers en vous disant que nous n'avions certainement pas fini de vous parler de Grimoire Records. Preuve est faite avec Vermörd.

Peu de labels, du moins, à ma connaissance s'investissent autant. Offrir un accompagnement complet à ses protégés depuis les détails de l'artwork jusqu'à l'enregistrement à moindre coût puisque réalisé bien souvent directement dans la salle de répèt des groupes et en condition live, endroit où les musiciens sont à même d'offrir les meilleures performances, la marque de fabrique de son créateur et résultat, les productions de Grimoire Records sonnent de façon directe, spontanée et très vivante et font l'effet de véritables coups de massue.
Depuis ma première rencontre avec Grimoire Records, je suis désormais leurs sorties de très près et c'est ainsi que je découvrais Vermörd il y a quelques mois au travers du premier morceau diffusé "Derodidymus" qui me laissa littéralement subjugué par tant de férocité. Le morceau est brutal, rapide, agressif et rien ne semble pouvoir calmer ce monstre à la force implacable, un choix judicieux pour une avant-première s'il en est puisque les amateurs de black metal tranchant et les fans de gros death bourrins y trouveront tous leur compte. Restait à savoir comment sonnerait le reste de l'album, désormais hautement anticipé. Et ben mes aïeux, point de déception! Quelle rage incroyable, que de violence. Du haut de ses 20 minutes, Dawn Of The Black Harvest est éprouvant. Il peut bien débuter par une introduction type dungeon synth, la suite est une véritable débauche de riffs ardents et enragés, d'énormes percussions véloces et bouillonnantes, un parfait mix entre black et death donc mais dans leurs expressions les plus virulentes, les plus hystériques. 
Dawn Of The Black Harvest est tout simplement imprévisible car si les musiciens sont loin d'être des manches, les structures des morceaux sont en plus assez complexes et peuvent passer sans prévenir d'un matraquage forcené à d'incisives et impétueuses sections black metal. Nous avons donc affaire à un groupe dont le carnage musical ne se limite pas à l'attaque frontale pure et simple mais passe aussi par un développement tentaculaire de ses intentions malsaines. Cet album suinte la malveillance de toutes ses notes et ce n'est pas la performance vocale de leur chanteur qui me contredira. Que ce soient ses grognements death ou ses cris hargneux, il émane de sa voix une haine profonde qui participe grandement à l'impact général de l'album, alimentant son atmosphère noire et corrosive.
"Dark Harvest" clôture l'album de fort belle manière en présentant sans doute la facette la plus sombre du groupe sur une progression plus lente de dissonnances lancinantes et plus épiques. C'est sur ce final que les influences black metal de Vermörd se ressentent le plus et l'on se dit alors que le groupe n'a pas encore abattu toutes ses cartes.

Comme évoqué plus haut, l'album a été enregistré dans les conditions du live, ce qui lui offre de surcroît une incroyable dynamique. Le rendu est brûlant et d'une incroyable sauvagerie loin des surproductions trop propres et aseptisées que l'on retrouve quotidiennement.
En guise de conclusion, c'est en recherchant comme d'habitude quelques infos sur le groupe avant d'entamer cette chronique, que j'ai eu l'énorme surprise d'apprendre que ces musiciens sont très jeunes, de 16 à 19 ans pour être exact. Pour autant, Dawn Of The Black Harvest démontre chez Vermörd un talent de composition indéniable que j'aurais à cœur de voir évoluer au fil du temps car vraiment, une telle maturité artistique si jeune n'est pas un élément anodin. 
Dawn Of The Black Harvest n'est pas un album particulièrement original en soi mais, sorti en édition CD et cassette, toutes deux limitées à 100 exemplaires, il offrira un défouloir d'une grande qualité aux amateurs en mal de sensations fortes.







mercredi 6 mai 2015

EXGENESIS - Aphotic Veil

EXGENESIS


Aphotic Veil





Doom / death atmosphérique
Date de sortie: 25 janvier 2015
Label: Naturmacht Productions / Rain Without End Records


Tracklist:
1. Cloudburst
2. Concrematio
3. Aphotic
4. Futile Horizon
5. Noctua







Presque 10000 kilomètres, c'est la distance qui sépare Jari Lindholm de Stockholm et Alejandro Lotero résidant à Medellin, Colombie. voici pourtant le fruit de leur travail commun, la magie d'internet c'est quand même quelque chose non? Mais plutôt que de nous lancer dans une analyse des moyens d'aujourd'hui, logistiques ou non, concentrons nous sur cet album qui justement, va en demander de la concentration! Le nom du groupe, le titre de l'album, l'artwork, tout était présent pour m'attirer et, comble du bonheur, tout est lié dans un ensemble énigmatique. 
Je m'explique et pour cela commençons par observer la pochette. Le hibou est depuis les plus anciennes civilisations associé à la nuit, la mort ou la mélancolie. Chez les Indiens d'Amérique du Nord, il offre aide et protection. Mais plus intéressant, il symbolise également l'intelligence et la réflexion, la sagesse et la connaissance chez les Egyptiens.
Le 3ème oeil, un autre emprunt à la mythologie ou à l'ésotérisme, est sensé voir au-delà des yeux physiques, menant à une profonde connaissance de soi (ou à diverses spéculations hasardeuses en rapport avec les expériences de mort imminente...)
D'après la biographie du groupe, Exgenesis désigne ce qui n'est visible que par des êtres mystiques, au delà de la matière. Concernant le titre de l'album, une brève recherche m'apprend que la zone aphotique est une zone sous-marine où la lumière naturelle est nulle. "Sous le voile aphotique, Noctua vous donne les moyens de voir plus loin et de se lancer dans un voyage de chaos cosmique." Suivons donc avec plaisir Noctua (le nom supposé du hibou...?) dans cette introspection qui promet d'être fascinante.

Construit sur une base doom / death atmosphérique que ne renierait pas Swallow The Sun ou le Paradise Lost des débuts, Aphotic Veil combine habilement riffs imposants et mélodies sombres, mélancoliques et pourtant triomphantes, s'élevant bien au dessus de la voix sourde et désespérée d'Alejandro et la section rythmique grondante comme des coups de tonnerre. Le travail sur les guitares est clairement l'une des forces majeures de cet album. Si les standards du doom / death sont respectés à la lettre et ne sont pas ce qu'il y a de plus original, tout en lourdeur, mid-tempo et accordage au plus bas, Jari maîtrise parfaitement son sujet, se l'approprie même en y ajoutant une touche personnelle via des parties plus agressives et rapides vis à vis du style pratiqué où les ambiances sont généralement plus feutrées. Non, un tel voyage ne peut se faire sans tumulte. Pour autant, si le thème résolument noir et insondable d'Aphotic Veil impose cette pesanteur écrasante et ces excès rage contrôlée, il ne manque pas de subtilité. Les leads de guitare, ponctuant régulièrement les trames principales des compositions sont d'une beauté sans faille, passionés et ajoutent un effet de clair-obscur, une mise en relief des recoins les plus secrets et crépusculaires. Ce voyage n'en devient que plus intrigant car alors qu'enfin rentré dans cette zone aphotique à mille lieux du visible, alors que nous sentons tout le poids de ces connaissances insondables, notre guide nous propulse vers des hauteurs tout aussi impénétrables. Le tout s'enrichit parfois d'une douce guitare acoustique ou de claviers discrets mais majestueux. Ces moments d'apaisement musical sont également une pause émotionnelle relaxante et bienvenue invitant plus au rêve ou à la nostalgie.
Parlons maintenant du chant. Je n'irais pas par quatre chemins, Alejandro est une révélation. Sa performance vocale, principalement dans le registre guttural du doom / death mais ponctuée de hurlements effleurant le black metal et aussi d'un chant clair aérien est une franche réussite et contribue grandement à construire le son d'Exgenesis. J'apprend par le biais de cette chronique qu'il est également membre du groupe Antithesis dont je ne manquerais pas de suivre l'actualité.

En même pas une demi-heure, Exgenesis parvient à créer, au delà de ses atmosphères nébuleuses, une musique épique d'une densité et d'une profondeur rarement égalées. Ces contrastes d'ombre et de lumière, de puissance et de beauté mélancolique font d'Aphotic Veil un premier effort des plus intéressants que son concept, travaillé dans les moindres détails et l'unicité de ce dernier avec la musique du duo rendent absolument captivant.

Version digipack limitée à 300 exemplaires disponible sur la page bandcamp du groupe et celle de Naturmacht Productions. 









WORLD PAINTED BLOOD #5




Depuis janvier que je n'avais pas alimenté cette rubrique et étant maintenant moi et mes collaborateurs, totalement concentrés sur les sorties de cette année, il est temps d'une petite actualisation. Ou plutôt d'un retour en arrière. Les quelques prochains posts de cette rubrique (et j'essaierais d'en rédiger plus souvent, ne serait-ce que par respect pour ces groupes qui m'ont accompagnés un temps) seront en effet l'occasion de revenir sur quelques uns des albums que j'aurais aimé avoir le temps de chroniquer l'année passée, ce que je n'ai pas fait par manque de temps.



AFRIQUE
CRESCENT (Egypte)
Pyramid Slaves
Date de sortie: 15 avril 2014
Label: Indépendant
Rendons à Cés... Aux pharaons ce qui leur appartient. Qui serait mieux placé que des Égyptiens pour prariquer de l'egyptian death metal, style rendu populaire par des formations américaines ou allemandes? Voilà justement Crescent qui depuis Le Caire nous renvoit avec talent à cette époque mythique et mystique. Épique et mélodique, ce Pyramid Slaves est fascinant aussi bien par sa musique que par ses textes emplis de mythologie. 






AMERIQUE DU NORD
AUTOCATALYTICA (USA)
Autocatalytica
Date de sortie: 28 juin 2014
Label: Indépendant
Attention OVNI. C'est une honte de ne pas avoir pris le temps d'écrire une chronique complète pour cet album. Il y a tant à dire... Autocatalytica vient tout simplement d'inventer le "madness metal" soit un gros bordel organisé, violent, groovy, technique, déjanté, progressif... Et puis merde, collez tous les adjectifs que vous voudrez. L'album le plus mentalement instable qu'il m'ait été donné d'écouter depuis bien longtemps. 





AMERIQUE DU SUD
HORNCROWNED (Colombie)
Defanatus (Diabolus Adventus)
Date de sortie: 1er décembre 2014
Label: Ketzer Records
Fatigué d'entendre toujours les mêmes jérémiades de la scène d'aujourd'hui (post-black metal, sans déconner pourquoi pas black pop hein?), tu souhaites revenir aux fondamentaux du black metal. Bien, prend toi ce bon gros fistfucking avec le brassard clouté offert par la maison. Brutal, rapide, glacial, point. Alors ça n'invente rien, mais vraiment rien du tout. Mais bordel, ça fait du bien de pisser dans le bénitier à l'ancienne de temps en temps. 






ASIE
DAARCHLEA (Malaysie)
Suns
Date de sortie: 27 août 2014
Label: Indépendant
Blackened death metal + symphonique + core + folklore malaysien. Moi non plus je n'y croyais pas et pourtant, force est de reconnaître que les Kuala Lumpuriens (si si, c'est comme ça qu'on dit, j'ai vérifié!) ont mis le paquet. Le rendu est dense, puissant et subtil à la fois avec en prime une réflexion intéressante sur la religion, la création et le jugement dernier du point de vue de l'islam. L'album aurait certes gagné à être un peu plus long (30 minutes pour 10 morceaux ça fait léger) mais cette entrée en matière, personnelle et originale me fait d'ors et déjà attendre la suite. J'espère juste que le groupe ajoutera un peu plus de cette touche exotique qui les démarque tant.   En écoute ici!




EUROPE
FLUISTERAARS (Pays Bas)
Dromers
Date de sortie: 28 janvier 2014
Label: Eisenwald Tonschmiede
De longs riffs qui s'étirent et se répètent inlassablement, de la mélodie un brin folk mais pas trop rapppelant les anciennes gloires nordiques du black metal, une guitare au tranchant éffilé comme une lame de rasoir... C'est simple et cinglant mais une beauté bien plus complexe et étrange se révèlera au fil des écoutes. Une bouffée d'air frais qui a quelque chose de familier et presque relaxant mais qui reste difficilement identifiable. Peut-être est-ce le néerlandais employé pour les textes? Le prochain album attendu pour cette année nous en dira sûrement plus et s'il est du niveau de ce Dromers, nul doute que les Chuchoteurs n'ont pas fini de me faire rêver (Dromers en VO).  En écoute ici!




OCEANIE
SUL AD ASTRAL (Nouvelle Zélande)
Afterglow
Date de sortie: 20 mai 2014
Label: Indépendant
Il se trouve que du bon post-black metal, il y en a, quand même. Et quand on on tombe sur un groupe de la qualité de Sul Ad Astal, on oublie bien vite toutes ces mélodies insipides et faussement émotionnelles tout juste bonnes pour le hipster moyen. Le duo Néo Zélandais parvient ici à se démarquer de ses premières influences (citons Alcest ou Lantlôs) par une approche beaucoup plus expérimentale. L'album forme un tout, qu'il est conseillé d'écouter d'une traite en évitant tout dérangement, pendant lequel vous serez parfois enveloppé de douces atmosphères éthérées mais aussi brutalement malmené par de violents passages complètement dingues. Sul Ad Astral fait parfaitement le pont entre un black metal agressif et avant gardiste et la vague blackgaze. Je ne sais pas si j'ai pris une grosse baffe ou si on m'a juste caressé la joue, déstabilisant. Son seul défaut, le chant clair qui ne plaira pas à tout le monde car assez particulier.           En écoute ici!