lundi 27 avril 2015

EYEHATEGOD + DOPETHRONE + GLORIOUS HOME 23/04/15


 EYEHATEGOD + DOPETHRONE + GLORIOUS HOME 23/04/15



Sarcastique : Quel plaisir et surtout quelle surprise quand Chuul annonce  en tête daffiche de son festival ni plus ni moins que EyeHateGod, la légende du Sludge. Strasbourg est une ville dordinaire assez délaissée par les grands noms malgré sa taille, mais voila til pas quun beau jour on nous annonce quun festoch de Sludge arrive avec ni plus ni moins que ce groupe, EyeHateGod, dur à croire. Laffiche est plaisante, cohérente et surtout alléchante du fait que Dopethrone vient de sortir son nouvel album et que le dernier de EyeHateGod est encore tout récent, javoue ne pas avoir eu le temps d’écouter ce que nous proposait le premier groupe Glorious Home, je me contenterais de leur prestation.
   Ce Chuulstock se déroulait donc à lhabituel Molodoï , qui pour accueillir tous ceux forcés de faire le déplacement et faire honneur aux groupes, a sortit la grande scène. 



Sarcastique : Très rapidement, peut-être trop, le premier groupe de la soirée se met en place, avec la lourde tâche de chauffer la salle. Les portes se sont ouvertes il y a seulement une vingtaine de minutes et sans annonce, Glorious Home lance son set dans une cacophonie de larsens. Trio qui a lair un peu perdu sur cette grande scène quil noccupe presque pas. Musicalement, le groupe prodigue un Sludge des plus classique mais qui ne prendra malheureusement pas les tripes du public, la faute plus à une absence de présence scénique qu’à de mauvaises compositions, qui sans être exceptionnelles sont tout à fait honorables. Le chanteur/guitariste essayera tant bien que mal de motiver ses troupes, portant à lui seul toute la responsabilité danimer un tant soit peu la scène. Dommage donc pour les Suisses de Glorious Home qui ne sont pas arrivé à chauffer le public, ni moi lors de leur prestation dune trentaine de minute.  


Pestifer : Par rapport à cette première partie, je plaiderais tout de même en sa faveur, rien que pour, comme tu l’as dit, la lourde tâche de chauffer une salle, alors que le public est bien là ce soir pour voir Dopethrone et Eyehategod, deux groupes qui n’ont plus leur réputation à faire dans le sludge. Dans ces cas-là, où les groupes principaux sont reconnus à ce point-là, et qu’une petite formation quasiment inconnue, c’est déjà, à mes yeux, un beau défi qui est relevé par Glorious Home. Pour parler de la musique même des Bâlois, en effet, les premiers morceaux ne font que remuer quelques tas de poussières d’un grenier, où même les grands noms qui vont suivre ce groupe-là ne posent plus les pieds, de peur de stagner, mais le guitariste, le seul élément d’ailleurs qui m‘a fait rester devant la scène, entre une bassiste presque cachée derrière son ampli, et une batteuse qui s’emmêlait souvent les pinceaux, ce guitariste, après 2 ou 3 morceaux, laisse tomber ces vieux riffs à la limite du caricatural, pour se lancer peut être dans quelque chose de plus personnel peut être, qui le bottait plus, j’ai en tout cas constaté une hausse plus ou moins importante de la qualité et originalité des riffs, à vérifier dans l’album en entier.

  



Sarcastique : Le temps dune bière et dune clope et jy retourne, jattendais pas mal des canadiens de Dopethrone dont on ma dit du bien en live, fort dun chouette nouvel album et dune discographie très sympa. La salle semble plus remplie et tous attendent le groupe. Cest avec une bonne humeur non feinte et communicative que les québecquois sinstallent. La salle semble plus remplie et plus impatiente de voir le concert commencer. Et cest en nous demandant si nous avions bien consommé quelques psychotropes que Dopethrone balance la sauce avec son frontman en grande forme avec des mimiques étranges, des postures farfelues et de temps à autre un rire sardonique et moqueur de façon totalement aléatoire dans les compositions, toujours amusant et efficace. L’énergie du groupe est communicative (surtout avec ce genre de trip de la part des zicos) car la salle commence à sactiver dès les premières chansons, et moi avec, les premiers headbang se lance et la fosse sagite. La basse ronfle en fond pendant sieur Houde nous délivre quelques riffs typiquement stoner. La plupart des classiques du groupe sont joués comme « Scum Fuck Blues » ou « Dark Foil » pour le plaisir des fans. Dopethrone nous quitte, heureux, ayant même prit le temps de nous raconter quelques conneries en canadiens à base « câlice » et de « tabarnak » qui nous feront bien rires malgré le fait que personne nait probablement compris. Après un premier rappel que le groupe nous offre, un second est demandé par la foule quils refusent prétextant une folle envie de boire et laçant une ovation pour EyeHateGod, beau moyen de filer à langlaise.




Pestifer : Et je dirais même plus, un concert que j’attendais beaucoup, étant fan de Dopethrone depuis quelques années, et je n’ai pas été déçu. Leur dernier album est encore meilleur en live qu’en studio à mon goût, le savoureux mélange de dark fantasy, misanthropie et sludge, régurgité après digestion au THC était bien là, véridique et joué sous nos yeux par des musiciens à l’enthousiasme contagieux. Après ce guitariste et chanteur complètement déchaîné dans toute son étrangeté, on peut décerner la 2ème médaille au batteur, véritable troll bedonnant déchaîné, qui lançait à chaque morceau divers objets direction les coulisses, entre les bouteilles à moitié vides et baguettes cassées, quand ce n’était pas des crachats (un compte à régler avec un roadie peut être ?), tabassant sa grosses caisse et ses cymbales avec ses rythmiques cadencées, et un zèle infatigable. Ce trio, en incluant de part et d’autre des morceaux plus anciens, comme « Riff Dealer » pour rajouter un autre exemple encore, en utilisant son renom déjà installé pour ne pas être écrasé par le mythe qui le suivait, a délivré ce soir là un live, certes classique mais très agréable, et a fait de ce concert une soirée déjà réussie à mes yeux, mais le meilleur, ou le pire je ne sais trop, était encore à venir.



Sarcastique : De nouveau bière/clope histoire de ne pas perdre le rythme, Dopethrone à bien posé sa marque sur le public, l’odeur commence à se faire douçâtre dans le coin fumeur. Retour à la salle qui commence à être bien pleine et nul doute qu’elle le sera, les gens viennent d’assez loin, on y entend de l’anglais et de l’allemand, la tête d’affiche est plus qu’attendue. A peine EyeHateGod monte sur scène que déjà le public hurle, l’alcool bon marché et les vapeurs délétères aidant surement. Jimmy Bower s’allume une clope tranquillement et le concert commence. Dès les premières notes, la fosse lance déjà un bordel, il semble qu’il y ait beaucoup de casual et de mosheur (oui oui cherchez pas) expliquant la frénésie. Pas la peine de dire que les musiciens sont en place, c’était EyeHateGod putain ! Un Mike Williams en grande forme, des musiciens qui semble s’éclater et un public qui répond plus que présent. Les morceaux incontournables du groupe sont lancés notamment un « My Name Is God » qui a été très demandé et qui a déclenché un chaos encore plus grand dans le pit, mais on peut aussi penser à « Southern Discomfort » ou « Medecine Noose ». EyeHateGod a joué longtemps, près de 2h30 si je ne m’abuse et semblait vraiment prendre autant de plaisir que nous, entre les petites impros des deux guitaristes, les danses de Bower, le frontman nous demandant si quelqu’un voulait l’embrasser sur la bouche (ce que avouons le, nous aurions tous aimé faire !). En 2h30, le groupe s’est permit de revoir toute sa discographie, histoire de gâter tous le monde. J’avoue avoir été moins conscient pour la fin du concert, étant aller faire un peu la guerre dans le pit histoire de bien finir la soirée. Les sudistes finissent par nous quitter sous les applaudissements et les cris, après une énième dernière chanson, après avoir retourné la salle, l’avoir enfumé aussi car Bower s’enfilait clope sur clope ce qui a pas mal incité le public à faire de même et les vapeurs enivrantes de l’extérieurs nous ont finalement rattrapées. Transpirants, exténués, la voix cassée mais heureux nous partons tous après avoir serré la main des membres du groupe, putain de concert !





Pestifer : Putain de concert, je ne dirais pas mieux, après Dopethrone qui l’avait déjà remportée, Eyehategod, avec son live dantesque, parce que oui ça l’était bien, autant par sa durée, son intensité et son accueil par le public, le classe définitivement dans la catégorie des soirées inoubliables. Le groupe, légendaire dans son domaine, ne s’est cependant pas reposé sur ses lauriers de maître incontesté, et a donné, avec un effort surhumain (vous auriez vus déjà l’état des membres du groupe à la montée sur scène, vous n’auriez pas parié sur une heure, et ils ont tenus plus du double !) un concert d’une qualité bien rare. Avec les quelques coups d’œil que j’ai jeté sur le pit, véritable mêlée anarchique et furieuse, l’ardeur et l’enthousiasme des headbangs du public en général, on est bien forcé d’admettre qu’Eyehategod, malgré sa base inconditionnelle de fans, et qui aurait pu se contenter du strict minimum, a séduit une fois de plus une grande assemblée, dans un Molodoï serré et contigu par l’affluence. La formation, dans une nouvelle réussite d’une carrière déjà bien pavée, a réussi un exploit qui reste peu relevé, à savoir épuiser et rassasier le public, avant qu’elle-même de n’en puisse plus. 





Sarcastique : L’asso organisatrice, Chuul, mérite aussi un mot tout d’abord pour cette putain de date et pour nous proposer régulièrement des dates de Sludge et autres (pensons par exemple ni plus ni moins à Cowards début Juin) mais aussi pour l’organisation, le son impeccable, son teaser mémorable et pour s’être fait suer à remettre les barrières que nous défoncions à chaque fois, sous l’adrénaline. Ce fut une super date, je ne peux pas en dire autant du festival entier Chuulstock, les autres dates ne m’intéressant malheureusement pas, mais je ne doute pas que la qualité était au rendez-vous.





- Live Report par Sarcastique et Pestifer



Crédit photos pour EyeHateGod : ZircomPhoto
Page de Chuul LiveAsso

dimanche 26 avril 2015

SKELETONWITCH + GOATWHORE + MORTALS 19/04/15 Eragny, Covent Garden Studios






29 dates en 30 jours à travers l'Europe, des passages dans 14 pays, quand Skeletonwitch traverse l'Atlantique, ils ne font pas les choses à moitié. Dans leurs bagages, Goatwhore et Mortals, 2 groupes qui ont sorti des albums monstrueux l'année passée. L'affiche qui tue quoi, la tournée sympa, celle qui fait baver et dont on sait déjà qu'elle va faire souffrir les cervicales. C'est cette fois dans une petite salle de la banlieue parisienne que l'enfer est arrivé, pour reprendre le nom donné à cette tournée. Je ne connais pas encore l'endroit mais le Covent Garden semble avoir tout ce qu'il faut: une bonne prog (récemment Der Weg Einer Freiheit, Downfall Of Gaia, prochainement Death Angel), de la bière locale (plus les 3 Brasseurs juste en face, si vous ne connaissez pas, allez tester leurs bières, c'est un ordre!), de la bouffe pour éponger... Que demande le peuple? 

En plein milieu de tournée, les groupes ont déjà pris leurs marques depuis un moment et nous les trouvons tranquillement installés dehors à discuter et fumer leurs clopes lorsque nous arrivons. Mais déjà 20h, à peine le temps d'un petit rafraîchissement et il est temps pour Mortals d'investir la scène. J'aime les femmes qui en ont et ce n'est pas Mortals qui me décevra. Leur album Cursed To See The Future paru en juillet dernier et marquant leurs débuts chez l'écurie qu'on ne présente plus Relapse Records, m'avait mis une belle claque et aurait facilement pu figurer parmi mes chroniques si j'avais eu le temps. L'occasion tombe donc à point pour quelques mots sur ce trio féminin originaire de Brooklyn et leur black metal aux accents sludge. Musicalement, rien à redire. Les quelques morceaux joués ce soir au millimètre. Les riffs labyrinthiques, construits autour de progressions mid-tempo, l'atmosphère cradingue, dense et écrasante et les changements de rythmes sont parfaitement en place. Il est en revanche amusant de constater que Lesley Wolf, malgré sa voix puissante et sa basse ronflante semble peut-être intimidée par le public français et se contente du minimum syndical entre les morceaux. Gardons à l'esprit que c'est une première en Europe pour Mortals. On regrettera juste quelques saturations désagréables mais le son est globalement correct, le public semble néanmoins convaincu et le trio quitte la scène après 40 minutes sous les applaudissements. À en juger par le nombre de gars que j'ai vu repartir avec l'album en mains, Mortals a marqué les esprits. Tant mieux, elles le méritent. 

Autant j'attendais la confirmation pour Mortals, autant j'étais sûr et certain que Goatwhore allait atomiser le Covent Garden. Quelle puissance, quelle présence, quelle baffe! Déjà 6 albums pour la formation de NOLA et le dernier en date, Constricting Rage Of The Merciless est une véritable tuerie où s'entrecroisent black, death et thrash, sauvagerie, mélodie et puissance. Et bordel, en live, c'est encore plus impressionnant. Et le pire, c'est que je m'imaginais des mecs plutôt froids et distants, reflétant la barbarie musicale qu'ils pratiquent. Et il n'en est rien, les gars font le show comme si le public était leur meilleur pote et font participer tout le monde, vraiment tout le monde, y compris les plus récalcitrants. Quand le groupe demande un truc, on le fait didiou! Sinon gare à tes fesses! Ma chère et tendre, dans toute sa "blonditude à lunettes" en fait les frais, merci, je passe pour quoi maintenant hein? Blague à part, Goatwhore est une incroyable machine de guerre qui défonce tout sur son passage. Le son est cette fois au poil, massif, écrasant, ravageur et rien ne semble pouvoir arrêter cette entreprise de destruction massive. 

Si ce n'est Skeletonwitch qui investit désormais la scène. Line up modifié pour cette tournée puisque c'est Andy Horn (ex-Cannabis Corpse, Battlemaster) qui assure le chant et non Chance Garnette, sans que nous sachions si ce remplacement est définitif ou pas. Pour être tout à fait honnête, et bien que je n'ai rien de personnel envers Andy Horn, je garde un meilleur souvenir de Skeletonwitch lors de leur passage au Party San en août dernier. Ce n'est qu'une question de goût, la voix d'Andy étant peut-être plus orientée black metal pur et dur tandis que celle de Chance possède un grain plus thrashy, car pour le reste, le show ne manque de rien. En qualité de frontman, Andy s'en sort avec les honneurs et occupe parfaitement l'espace, une vraie pile électrique montée sur ressort. Puisant principalement dans ses 2 derniers albums, le groupe n'en oublie pas ses titres phares plus anciens comme "Beyond The Permafrost" ou "Within My Blood" délivrant donc un set varié et énergique contentant largement la cinquantaine de fans (à tout casser, dingue ça...) présents. Sans doute manquait-il quand même quelque chose pour faire de ce concert un moment inoubliable car le groupe donne sur la fin l'impression de jouer en pilotage automatique et ne parvient pas à donner ce petit surplus de folie que l'on était en droit d'attendre. Il faut dire que passer après Goatwhore est un exercice périlleux...

mercredi 22 avril 2015

VELD - Daemonic - The Art Of Dantalian

VELD


Daemonic - The Art Of Dantalian









Blackened Death metal
Date de sortie: 8 avril 2015
Label: Lacerated Enemy Records


Tracklist:
1. The Sweet Sound Of Torment (Intro)
2. World In Obscure
3. Constant Suffering
4. Endless Spiritual Paranoia
5. Lost But Never Forgotten (Acoustic Instrumental)
6. Merciless And The Innocents
7. Conquerors Of All Icons
8. Love - Anguish - Hate
9. In Eternal Wainting (Instrumental)
10. Annihilation Of Divinity / Trust Upon Ignorance







Ça devient une habitude mais voici une nouvelle baffe en provenance de ce pays méconnu qu'est la Biélorussie (je pense sincèrement me mettre à la recherche d'une résidence secondaire là-bas). Après 3 albums autoproduits,  Daemonic - The Art Of Dantalian pourrait enfin exposer Veld à une plus grande audience grâce au boulot remarquable du petit label tchèque qui monte Lacerated Enemy Records. Un nom qui ne nous est pas inconnu puisque c'était déjà ce label qui avait permis la sortie physique de l'excellent Monument Of Exalted d'Infestum

Lacerated Enemy délaisse cette fois le black metal industriel pour revenir à ses premiers méfaits, un death metal brutal et sans concession. La première écoute de cet album nous oriente rapidement vers l'école polonaise, celles dont les bases ont été posées voilà un moment par les monstres Behemoth, Vader ou Decapitated mais ceci n'est que la surface, Veld apportant différents éléments à mesure que l'album avance par dessus le rouleau compresseur de blasts explosifs et dévastateurs, les riffs monstrueux et la voix puissante du vocaliste. 
L'album s'ouvre sur une introduction trouble et angoissante faite de guitare acoustique, de voix lointaines, déformées et pas toujours intellegibles et d'effets atmosphériques. Des roulements de tambours se font entendre, marquant le pas d'une procession funèbre anonciatrice d'un danger iminent et terrible. Ce qui suit est une véritable frappe chirurgicale de par sa précision et une attaque frontale à la brutalité phénoménale. Les amateurs de death metal intense et ultra rapide seront littéralement soufflés par les assauts guerriers d'un batteur déchaîné. Comme je le disais plus haut, divers éléments viennent se greffer à cette bande son furieuse d'apocalypse. Les atmosphères lugubres présentes sur l'introduction refont parfois surface subrepticement, comme on peut le retrouver par exemple chez Nile, accompagnées de narrations graves et incantatoires telles de funestes prophéties ce qui permet au groupe d'installer une atmosphère sombre, pesante et menaçante tout en gardant une certaine grandeur. Daemonic est de ce fait un album plus profond qu'il n'y paraît lorsque la bestialité primaire laisse place à de douces mélodies sournoises et malsaines.  

Le travail sur les guitares n'est pas en reste. Si le style implique une rythmique effrénée et un incessant pilonnage, Veld agrémente aussi ses morceaux de riffs plus mélodiques, parfois dissonant et se rapproche alors d'un black metal carburant au vitriol et à la haine. L'association de ces deux éléments est cataclysmique. Le morceau qui suit l'introduction en est le parfait exemple et provoque un impact étourdissant, tel un char d'assaut dont le canon serait une énorme enceinte dégueulant du death metal à pleine puissance. Nous prenons par la suite pleinement mesure de la dextérité des musiciens lorsque le groupe s'aventure vers un death metal technique sur "Endless Spiritual Paranoia" entrecoupant des parties de hachage rythmique par autant de leads.  
Suit une nouvelle pause instrumentale bienvenue après ce déferlement de violence. Situé en plein milieu de l'album, cette nouvelle pièce démarrant de nouveau sur une guitare acoustique est certes plus douce mais est à sa manière tout aussi noire que le reste de l'album.
Mais Veld n'a pas encore abattu toutes ses cartes. La grosse surprise de Daemonic se situe en effet à la fin comme le coup fatal qui s'abat de toute sa force imposante sur les pauvres victimes que nous sommes. "Annihilation Of Divinity / Trust Upon Ignorance" est le morceau par lequel j'ai découvert Veld et j'ai aussitôt su que cet album figurerait ici. Si la première partie reprend les poncifs du genre, blasts et riffs couillus en avant, il change peu à peu en milieu de course pour s'orienter vers un metal plus noir encore, presque gothique. La lourdeur est alors maintenue par la section ryhtmique et quelques accords de guitares sur lesquels se superposent arpèges acoustiques, toujours aussi sombres et menaçant, et surtout la voix angélique d'une femme (dont le nom demeure inconnu). Celle-ci intervient de manière totalement inattendue telle une succube cherchant à faire sombrer les dernières oreilles chastes qui auraient survécues à cette oeuvre de pur blasphème. Une fois parfaitement envoûté, retour à la déflagration sonore, plus rien à voir, rideau.


Veld combine donc tous ces éléments sur la base d'un death metal violent. Son approche suffisament originale lui permet ainsi de sortir des sentiers battus et offre une relecture intéressante d'un genre qui avait plutôt tendance à stagner. Suffisant en tout cas pour susciter l'intérêt d'un bout à l'autre de l'album. La production de l'album est de plus parfaite, le rendu est vertigineux pour ne pas dire abyssal. Enregistré par Marek Bochenek au Sinistry Studio (Yattering) et masterisé au Sound Division Studio qui a vu défiler des groupes tels que Vesania, Hate ou, justement, Behemoth, l'anathème fracassant lancé par Veld n'en est que plus virulent. 
Si l'on ajoute à celà l'oeuvre de Smerdulak pour l'artwork et les textes occultes, anti-religieux et nihilistes qui cadrent parfaitement avec ce pamphlet musical des plus acerbes, nous tenons là l'un des albums les plus violents, blasphématoires et ostentatoires de ce début d'année ainsi qu'une nouvelle preuve que l'Europe de l'Est et particulièrement la Biélorussie compte en ses rangs une frange intéressante et novatrice de la scène extrême d'aujourd'hui. L'avenir nous dira si c'est bel et bien dans cette direction qu'il faut se tourner pour entrevoir celle de demain.