jeudi 26 mars 2015

MORBID EVILS - In Hate With The Burning World





MORBID EVILS 





In Hate With The Burning World








Genre : sludge death metal
Label : Svart Records
Date : 6 Mars 2015

Tracklist : 
1. Cruel
2. Crippled
3. In Hate
4. South OF Hell
5. Pollute
6. Burning World


Tel une sombre nuée se détachant à l’horizon, apparaît la première oeuvre complète de Morbid Evils, formation nous parvenant de Finlande. Après un excellent titre démo qui avait su attirer une certaine attention, l’album entier nous est enfin dévoilé, et il est largement, voire plus, à la hauteur des espoirs qu’avait provoqués le premier titre (« In Hate »). Déversant comme promis, une noire et ésotérique atmosphère, menée à pas lents et affirmés qui mènent l’auditeur à travers une plaine désolée, de cendres et de débris, crachant hargneusement ses amers reproches à l’humanité, sur un ton rancunier, et désespéré parfois, la formation réussit avec brio le pari qu’elle avait lancé.

Une guitare d’arrière-fond pesante, faisant résonner longuement des longues et sourdes plaintes, guitare qui se reprend parfois, pour arriver à une cadence se rapprochant plus du death metal, évoquant une sinistre mélopée funèbre, presque vindicative par endroit, qui, surgissant du plus profond des Enfers, parvient aux oreilles de l’auditeur. La ligne de basse ne dénote pas d’une originalité stupéfiante, elle se contente d’arrondir et intensifier les graves de la guitare, qui y peinerait sans doute autrement. Chose très surprenante, mais pas moins agréable, est la rareté de blast beats dans l’ouvrage et autres procédés de cet acabit, qui ont souvent tendance à gâcher un bon travail dans ce genre de musique., la batterie s’arme d’une allure très lente, elle marque le rythme tel les  tambours d’une galère, d’un battement régulier, presque calme, l’espace laissé par les autres instrument est judicieusement rempli. La voix, gutturale à un point plus qu’impressionnant, profonde, et regorgeant d’aspérités, ne cesse de scander d’inlassables litanies rageuses. Elle projette de longs, sinistres et rocailleux cris, ralentissants encore le train de la formation, pour permettre à l’auditeur de mieux savourer la musique. En accord avec les changements de la guitare, elle vire cependant parfois à un hurlement fatigué, à moitié étouffé, comme si elle perdait ses derniers espoirs, balayés par la triste vérité d’un monde impitoyable.  
Avec le morceau « South Of Hell », l’allure est nettement accélérée, la guitare laissant de côté ses longues notes pour s’orienter vers des mélodies plus alambiquées, des accords joués en palm mute, la batterie plus rapide également. On reconnaît ici, en souriant de plaisir, le subtil et virtuose alliage que fait Morbid Evils avec du sludge et du death metal. 
La structure de l’album est également très bien pensée, son nom est en fait un mélange entre les deux titres « In Hate » et « Burning World », qui sont ainsi bien mis en évidence (ils sont d’ailleurs, parmi les plus réussis de l’album).
Une sévère haine, amertume et désillusion envers le genre humain est palpable dans l’ambiance de cette album (ainsi que dans les paroles et les idées du groupe), le tout couvert par un sombre et majestueux voile noir, qui laisse au tout un parfum de désespoir. Par certains aspects, la musique de cette formation me laisser penser que des groupes comme Morbid Angel ont laissés leurs discrètes empreintes, ce genre de lourde et sombre atmosphère leurs sont aisément reconnaissable.


Morbid Evils s’arme en somme d’un sludge original, judicieux par ses combinaisons avec d’autres genres, et plus particulièrement virtuose. La formation s’inspire de classiques déjà bien connus, tout en y ajoutant sa signature bien particulière, inimitable et excellente. L’ambiance qui est cultivée dans cet album est très remarquable, même dans un genre où elles ont tendance à déjà l’être, elle est ici très travaillée, censée et crédible. Voilà donc un bel ouvrage, réalisé de main de maître par cette formation, pour laquelle on souhaite un franc succès pour son travail abouti, et qu’on espère retrouver au plus vite, pour encore une fois se plonger dans les savoureuses et noires atmosphères qu’elle nous décrit.







- Pestifer 





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