mardi 3 mars 2015

CYAXARES - Whores Of Babylon

CYAXARES


Whores Of Babylon






Folk / death metal
Date de sortie: 21 mars 2014
Label: Indépendant


Tracklist:
1. Thy Winds In Coordinations Of My Sand Statues
2. Temples Of Fire
3. Shahnameh
4. Whores Of Babylon
5. The Annunaki
6. The Horns Of Hattin
7. Hours
8. Temples Of Waters (bonustrack)






Je vous parlais dernièrement de mon attrait pour le metal pratiqué dans des pays oú celui-ci est encore très rare, oeuvre de cas parfois totalement isolés et pourtant d'une grande qualité. Nous avons souvent, nous Européens, qu'une vision déformée de ce qui se produit là-bas quand on ne l'ignore pas totalement. Et autant le dire de suite, je n'ai pas fini de vous saouler avec ça! Ma rubrique World Painted Blood m'aide à vous présenter certains de ces coups de coeur venant de contrées inhabituelles. Ma dernière chronique était encore un prétexte pour aller à la découverte des népalais de Dying Out Flame, chronique elle-même prétexte pour glisser quelques mots sur les iraniens d'Azooma. Je vous emmène aujourd'hui chez les voisins de ces derniers, en Irak donc, et à Souleimaniye plus précisément, à la rencontre de Mir Shamal Hama-faraj (déjà auteur d'un album avec le groupe de heavy metal Dark Phantom) et de son one-man-band Cyaxares

Le metal en Irak n'est certes pas une nouveauté même si celui-ci reste bien évidemment très marginal. Il est même un groupe qui aura acquis une certaine notoriété, Acrassicauda, notamment grâce au reportage Heavy Metal In Baghdad tournée en plein cœur de la capitale irakienne qui aura connu un succès d'estime. En metal extrême aussi, je ne peux que conseiller l'écoute du one-man-band aujourd'hui malheureusement inactif Emerna. Et donc le sujet du jour Cyaxares

Cyaxares tire son nom du souverain de royaume mède du même nom, réputé pour son organisation militaire qui lui valut de nombreuses conquêtes et s'inspire donc de l'histoire locale. Nous retrouvons donc des thèmes liés à la mythologie mésopotamienne ("The Annunaki" désignant la classe dirigeante des dieux selon les tablettes d'argile en écriture cunéifrome, les écrits les plus anciens connus à ce jour) ou à des écrits anciens ("Shahnameh" ou le Livre des Rois en persan, poème épique retraçant l'histoire du Grand Iran depuis la création du monde jusqu'à l'arrivée de l'islam) ou même s'expatriant parfois vers Israël le temps d'une bataille à l'époque des croisades ("The Horns Of Hottin"). Avec un tel background, j'imagine qu'il n'est pas tant nécessaire de préciser l'orientation musicale de Cyaxares. La recette death metal "mésopotamien" est certes déjà connue et semble avoir le vent en poupe ces dernières années. Rien de neuf donc mais ce qui fait de cet album une curiosité, outre sa provenance, est l'habileté de Mir à mixer son death metal dévastateur aux sonorités orientales au travers de simples mélodies ou de l'utilisation d'instruments folk. Ces derniers restent cependant assez discrets pour ne point prendre le dessus et seul le titre bonus en est entièrement constitué. Habilement dosés, ils servent surtout à habiller ces 7 titres leur donnant un caractère plus affirmé, une atmosphère plus dense et surtout une belle richesse musicale. Cela donne lieu à une tracklist (malheureusement un brin courte) variée et épique où l'amateur trouvera tout ce qui fait un bon album du genre: ça blast quand il le faut, les éléments folk font voyager sans peine dans ces étendues de sable brûlant, les mélodies orientales sont mystérieuses et ensorcelantes comme ce qu'elles sont sensées l'être et la production très claire rend le tout percutant et immersif. On imagine ainsi sans grande difficulté les paysages dépeints par la bande son ou les actions des protagonistes des histoires qui nous sont contées. Mir prouve de plus sa dextérité par quelques solos bien placés non départis de ses influences arabiques notamment sur le très dynamique "Temples Of Fire." L'album est ainsi très diversifié et suscite l'intérêt de bout en bout car unissant la puissance et la vélocité du death metal aux mélodies et sonorités orientales et couvrant le large spectre des religions du Moyen Orient sur des titres courts sans que cela ne paraisse décousu. Au contraire, la cohésion est bel et bien là.

Voici donc un album sorti de nulle part qui offre un excellent divertissement. Ce n'est certes pas nouveau mais réalisé avec soin et bien construit donc hautement recommandé pour les fans du genre qui trouveront là de quoi passer un bon moment en attendant la prochaine sortie de Mir dont un titre a déjà été dévoilé en date du 28 juin (ce qui constitue aussi une belle preuve de mon retard, oui je sais). Je ne sais malheureusement pas si une sortie physique est au programme sachant qu'il est assez difficile d'évaluer les moyens dont disposent les groupes de ces régions là pour produire CD ou autre mais nous pouvons déjà nous réjouir de la version digitale que je vous colle ci-dessous.






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