dimanche 22 février 2015

HOLOTROPIC - Permeate

HOLOTROPIC


Permeate





Death metal progressif
Date de sortie: 27 octobre 2014
Label: Indépendant


Tracklist:
1. Judge
2. Scintillate
3. Rupture
4. Wysinati
5. Traveller
6. Tantrums
7. Filters
8. Hunch
9. Integral







C'est metal ou pas? L'éternelle question que nombre de fans et / ou pseudo-critiques se sont déjà posés. Je n'ai pas la prétention d'être un professionnel de la chronique ceci dit, je ne détiens pas la vérité et l'avis que je donne sur un album est bien évidemment discutable. Mes (nos) lecteurs ont tout à fait le droit d'avoir un point de vue différent voire d'être en total désaccord avec ce que nos pouvons raconter ici. Mais c'est metal ou pas? On a le droit d'écouter ça quand on est metalleux? Si je demande ça, c'est parce que le sujet de cette présente chronique semble animer quelques débats sur le grand, le seul, l'unique et visiblement élitiste metal-archives. Je trouve qu'il vaut mieux s'en amuser. Tant que la musique est bonne, pourquoi s'en priver? Pourquoi vouloir à tout prix la faire entrer dans une case et se limiter à une vision aussi manichéenne?

Holotropic, puisque c'est le nom de ce charmant groupe originaire de la capitale slovaque, a justement la ferme intention de faire taire ces débats stériles. Au menu: la recherche d'originalité et une totale liberté d'expression artistique. En d'autres termes, un death metal technique et brutal mais aussi progressif, s'étendant à des registres aussi variés que des interludes au piano, du jazz, de la musique orientale et même un soupçon de djent sur certaines rythmiques chaotiques.

Formé en 2013 sur les cendres de Dyschromatopsy, Holotropic est constitué de musiciens expérimentés malgré la récente création du groupe si l'on en juge par la liste de leurs précédents groupes (Nonprolific, Drifted Shadows, Disconcrete, God Defamer, Power Of Pussy, Virtual Voyage...).
Le parti est donc pris de mixer des influences très diverses. Cités en références, des formations comme Cryptopsy, The Faceless ou Cynic pour la facette death metal brutale et technique, Tool, King Crimson ou Cult Of Luna pour l'aspect progressif et alambiqué ainsi que des joueurs d'instruments folkloriques orientaux comme Anoushka Shankar, Dhafer Youseff et Harpirasad Chaurasia, cohabitent ici dans un tout cohérent. Il est évident que des structures si complexes nécessitent une immersion particulière et parlerons davantage aux musiciens. Pour autant, si la technicité est évidente, Holotropic ne se répand pas en démonstrations inutiles et reste centré sur l'essentiel. Ce que je reproche habituellement à ce type de groupe, à savoir cette manie de vouloir prouver je ne sais quoi et produire au final une musique sans âme, aseptisée, froide et bien trop scolaire est absent ici. Les morceaux sont courts (si l'on enlève l'exception "Integral" et ses 11 minutes) et démontrent une aptitude à se débarrasser de toute fioriture. Chaque variation est étudiée avec soin, chaque élément est maîtrisé.
Utilisés avec parcimonie, un chant clair bien manié vient enfoncer le clou à divers passages et vient aérer le tout une dernière fois, tout comme le font le piano lors de ses interventions, les breaks jazzy ou quelques riffs de guitares plus mélodieux, plus simples et accrocheurs.

Puisqu'on parle du chant, venons-en au concept que cache Permeate. Je ne me suis à vrai dire pas encore penché sur les textes (j'attend d'avoir la copie physique de l'album pour me plonger pleinement dans l'artwork pour cela) mais il est cependant intéressant de constater que le groupe déclare dans sa biographie traiter de "conscience, de perception de la réalité, de troubles mentaux et de préjugés, de spiritualité et de quête pour comprendre le monde et se comprendre soi-même" en citant plusieurs références littéraires et philosophiques dont Terence McKenna, Robert Anton Wilson, Alan Watts et Kim Wilber. Textuellement comme musicalement, Holotropic n'a pas choisi la voie la plus simple et s'il s'en sort aussi brillamment sur le fond que sur la forme, cela promet d'être un voyage encore plus passionnant.

Vraiment, je ne peux donner qu'une vision globale de cet album tant celui-ci est riche. Permeate est un album particulièrement solide et intelligemment construit, un voyage un peu fou et audacieux mais réalisé avec classe, débordant de bonnes idées. Et je suis certains que le groupe en a encore un bon paquet sous le coude pour nous en mettre plein les yeux et les oreilles. La grosse surprise inattendue de la fin d'année précédente. 















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