mercredi 14 janvier 2015

BLODHEMN - H7

BLODHEMN


H7






Black metal
Date de sortie: 10 novembre 2014
Label: Indie Recordings


Tracklist:
1. Flammenes Virke
2. Slettet Av Tid
3. Evig Heder
4. Veiten
5. Åndenes Ansikt
6. Fandesvenn
7. Holmengraa







Il est assez étonnant qu'en un peu plus d'un an de chroniques, nous ne soyons pas encore passés par la Norvège, berceau de black metal s'il en est. Ce sera désormais chose faite en compagnie de Blodhemn, one-man-band originaire de Bergen qui a récemment donné un successeur à son premier long play Holmengraa en la présence de ce H7.
Evidemment, les lecteurs les plus assidus connaissent ma curiosité naturelle et c'est donc sans grand étonnement qu'ils apprendront que je n'ai pu résister à l'envie d'en savoir un peu plus sur le thème caché derrière ce titre. Album hommage ou conceptuel, je ne saurais dire les textes étant en norvégien et ceux-ci étant d'ailleurs absents du livret qui accompagne le cd. Il me sera donc assez difficile de vous en dire plus sur leur contenu, toujours est-il que H7 est un important symbole de résistance en Norvège. "Il était le monogramme de la tête de l'Etat norvégien, le roi Haakon VII, qui régna de 1905 à 1957. Lorsque l'Allemagne envahit la Norvège en 1940 durant la Seconde Guerre mondiale, la famille royale a fui le pays et Haakon VII plus tard le fer de lance de la résistance norvégienne en exil au Royaume-Uni. H7 est devenu l'un des symboles utilisés par la population norvégienne pour marquer la solidarité avec la loyauté et envers le roi, et le respect du mouvement de résistance norvégienne." (source wikipedia)

Il semblerait donc que cet album traite d'un seul et même sujet. Il est en tout cas très homogène en regard de la qualité des compositions. Autant j'apprécie mon metal lorsqu'il est sophistiqué, bizarre ou qu'il fusionne avec plein d'éléments extérieurs, autant revenir aux fondamentaux fait parfois un bien fou. Loin des élucubrations post je ne sais quoi ou des délires avant gardistes pseudo-intellectualisants, Blodhemn revient aux bases de façon totalement épurée et ce qui m'aura séduit cette fois est bien la relative simplicité des morceaux de black metal beaucoup plus traditionnel que l'on pourrait rapprocher de groupes tels que Taake, Carpathian Forest ou Immortal. Nous sommes donc en présence d'un album froid et direct qui trouve sa source auprès de références qui auront donné ses lettres de noblesse au style. Tout en gardant ce soupçon de mélodies incisives, Blodhemn n'en sort pas non plus un album compact ou chaque pièce ressemble à la précédente. Au contraire, Invisus, la tête pensante, s'autorise quelques sorties bienvenues et H7 n'en est pas moins un opus suffisamment varié pour maintenir notre intérêt de bout en bout. En témoigne l'incursion dans le registre du punk avec un "Evig Heder" assez proche d'un Impaled Nazarene des grands jours, le trashy "Fandesvenn." Si en revanche vous êtes de ceux qui préfèrent les mélodies qui tranchent, je ne saurais que vous conseiller "Veiten" mais je me dois alors de vous mettre en garde car les guitares y sont cinglantes comme un bon coup de cravache administré avec délectation quand elles ne montent pas héroïquement à l'assaut au galop comme sur "Flammenes Virke". Les amateurs de black metal glacial et sans concession pourront, quant à eux, se jeter sur "Slettet Av Tid" ou "Holmengraa" et se faire emporter par leur déchaînement blizzardesque.

Côté production, c'est très propre mais pas trop, ajoutant un impact supplémentaire. C'est à dire que le mixage est dans le ton des morceaux, faisant bien ressortir les atmosphères froides et inquiétantes quand il le faut et laissant les excès colériques s'exprimer pleinement. Légèrement sale donc, mais pour plus d'effet, comme une lame tranchante mais teintée de rouille. Les instruments sont ainsi bien placés, notamment les guitares qui vous giflent sans relâche ou vous entraînent avec elles. C'est qu'il y en a pour tout le monde, de l'asocial qui n'écoute son black metal que dans le noir complet et seul pour faire plus "trve" au headbanger enjoué qu'on peut croiser en festoche. Tout cela fait de H7 un album bien sympathique qui, s'il ne réécrit pas l'histoire, vous fera néanmoins passer un très bon moment.

Curieusement, après avoir été disponible intégralement à l'écoute, seuls 2 morceaux sont encore écoutable via streaming. Il vous faudra donc vous démerder pour chopper l'album (ce qui, malgré une promotion plutôt confidentielle est tout à fait envisageable, j'ai trouvé le mien dans l'espace culturel d'un supermarché dans ma petite ville de province, comme quoi...).











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