mercredi 24 décembre 2014

SEPREVATION - Consumed

SEPREVATION



Consumed







Thrash / death
Date de sortie: 10 mai 2014
Label: Autoproduction



Tracklist:
1. Divine Devastation
2. Servants Of Suffering
3. Ascension Of Agony
4. Sarcophagal Chamber
5. Dreams
6. Slave To The Grave
7. In Torment They Burn
8. Sea Of Thoughts
9. Postmortem Lividity
10. Between Two Worlds








A toi le vieux briscard nostalgique des balbutiements du thrash et du death, à toi le jeune headbanger fraîchement débarqué en mal de sensations fortes, ou plus généralement à toi  le metalhead qui s'ennuie à toujours écouter la même chose et qui voudrait, rien qu'une fois, thrasher de nouveau comme un malade dans ta piaule comme à tes tout débuts, oui à vous tous, cet album est fait pour vous! Pourquoi? Je vais te la faire courte: Seprevation ça arrache putain! Ayant récemment ouvert pour rien de moins que Morbid Angel lors de leur tournée anniversaire de Covenant, le combo anglais sort Consumed, son premier album faisant suite à un EP, Ritual Abuse, paru en 2012.

Surfant sur la vague du revival, la bande de Bristol possède tous les atouts pour envoyer toute concurrence à des lieux derrière. Les mélodies accrocheuses et technique façon Schuldiner? Ils ont. Les riffs qui décapent à la Slayer? Ils ont. La vélocité d'un Possessed? La brutalité du death floridien des 90's, les solos à en réveiller les morts qui te vrillent les tympans à grands coups de vibrato? Pareil! Alors ouais, c'est clair, y a rien de nouveau là dedans. Cependant, le quatuor te dépoussière le style avec une furieuse énergie et un savoir faire indéniable. Peut être bien que des pointures comme Obituary, At the Gates ou Cannibal Corpse ont signé leur retour cette année mais prenons la célèbre expression à contre pied pour une fois, tout cela n'était que la forêt qui cachait l'arbre. Et cet arbre a solidement ancré ses racines dans un sol fertile. S'abreuvant goulûment de l'héritage laissés par ces mêmes légendes et ajoutant une bonne dose de fougue à leur rejeton élevé au vitriol, Seprevation se dresse puissamment au dessus de tout autre prétendant qui oserait se mettre en travers de son chemin.

Avant d'entamer l'écoute de Consumed, je ne saurais que trop vous recommander de profiter de la première minute de l'album pour éloigner mamie et les enfants (oui, même si c'est noël) et d'attacher vos ceintures car après une courte introduction douce et mélodieuse qui ne laisse absolument pas présager de la suite, c'est une véritable avalanche de riffs qui vous frappe en pleine face et vous engloutit dans un déluge de notes et de distorsion. On comprend d'entrée que ces gars là ne sont pas ici pour faire de la figuration. "Divine" peut-être, "devastation" très certainement! La suite de l'album est du même acabit, construit autour d'un esprit old school et brutal, reste que l'écriture est ingénieuse. Nous passons d'un plan à l'autre avec une facilité décomplexée non sans rappeler Death par certains aspects groovy et mélodiques sans oublier la technicité bien mise en avant. Parfois plus directe, la musique de Seprevation semble se complaire dans un registre assez classique tout en renouvelant les relances, comme des montagnes russes musicales et encore, en ne prenant que les descentes les plus abruptes. Quant aux influences thrash, elles sont directement à chercher du côté des 80's victorieuses, les guitares écorchent à vif à la manière d'un Slayer ou d'un Kreator première période quand elles ne s'envolent pas dans des solos terriblement accrocheurs. J'y trouve personnellement une touche plus heavy metal que thrash sur certains d'ente eux d'ailleurs. Outre les groupes susmentionnés et localisation géographique oblige, nous pouvons également déceler dans ce fracas métallique quelques touches british que n'auraient pas reniés un groupe comme Cancer.

Il n'y a dans cet album aucun temps mort. la course effrénée est concise, carrée et stupéfiante. Ainsi des morceaux comme "Servants Of Suffering" "Ascension Of Agony" et ses 2 minutes de furie thrash ou "Slave To The Grave" et ses superbes solos envoient tout bouler sans montrer le moindre scrupule à bastonner tout ce qui se trouve sur le chemin de Seprevation tandis que d'autres, plus variés tel le Schuldinerien "Dreams" ou les sombres mélodies de "In Torment They Burn" présentent une approche plus subtile mais traîtreusement diabolique. "Beyond Two Worlds" achève l'album et votre serviteur par d'inquiétants riffs à la limite du death progressif et une construction plus lourde et vicieuse qui se conclue par un excellent final tout droit tiré de la NWOBHM.
Consumed est donc un album en sus de son caractère bouillonnant suffisamment varié pour ne pas souffrir d'une quelconque perte de vitesse. Comme dit plus haut, la double approche thrash / death est plus que maîtrisée, les diverses influences du groupe parfaitement digérées et il en découle des compositions solides et inspirées qui auront tôt fait de convaincre les plus pointilleux. Il apparaît d'ailleurs que l'alchimie fonctionne plutôt bien entre les 4 musiciens. Tandis que les 2 guitaristes assènent d'incisifs coups de hache et des rafales de balles traçantes, la section rythmique est des plus imposantes et inventives. Lluc Tupman bourine sa basse comme un chef au gré de plans techniques pas piqués des vers, soutenu par les roulements tonitruants et fracassants de Jamie Wintle. Un excellent travail a été réalisé de ce côté là, aérant énormément une partie souvent négligée et réduite au plus simple. Lluc, toujours lui, assure le chant sur 2 registres, alternant aboiements brutaux typiquement death metal et hurlements hargneux, éructant avec rage et agressivité dans les 2 cas.

Vous l'aurez compris, Consumed est un album qui aurait fait un malheur s'il était sorti une vingtaine d'années plus tôt. Tout transpire ici la façon de faire à l'ancienne, jusque dans la production cinglante et il n'est, fort heureusement jamais trop tard. La preuve, alors que nous assistons depuis quelques temps à un véritable revival, rares sont les groupes à sortir du lot et offrir une telle qualité de composition. Aucun doute, Seprevation a sérieusement planché sur son devoir et s'impose comme l'un des meilleurs groupes du style avec les félicitations du jury. Un véritable brûlot qui porte bien son nom, à classer quelque part entre Reign In Blood, Seven Churches et Human qui ne laisse que cendres et ruines en l'espace de 40 minutes. Une charge de dynamite survitaminée comme on n'en fait que trop peu de nos jours.

Retrouvez comme d'habitude l'album en streaming juste en dessous ainsi que les divers liens et comme c'est noël, cadeau, une video live de "Dreams" captée à Brighton le soir d'Halloween et jouée par nos quatre super heros. 














Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire