samedi 13 décembre 2014

ILENKUS - The Crossing

ILENKUS


The Crossing





Post-metal
Date de sortie: 15 septembre 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. Devourer
2. The Crossing
3. Be A Weapon
4. Over The Fire, Under The Smoke
5. Goodbye Denial







Je ne sais pas si certains lecteurs qui suivent également notre page facebook se souviennent d'un clip que j'ai partagé il y a un certain temps. "Over The Fire, Under The Smoke" puisque c'est son titre, avait à l'époque créé un mini buzz dans le monde du metal underground. Exposition amplement méritée mais encore insuffisante pour Ilenkus, jeune formation de Galway, Irlande, qui présentait alors le premier extrait issu de son second album. Ce Clip, on ne peut plus simple, n'en était pas moins un coup de génie et si l'idée avait déjà été exploitée, c'était bien la première fois qu'un groupe de metal, qui plus est si extrême et underground, se livrait à cet exercice. Du moins à ma connaissance. Défiler ainsi, seul dans une rue particulièrement touristique en beuglant a cappella sur un morceau approchant les 8 minutes au milieu d'une foule de badauds en plein lèche vitrine tient de la performance mais donne surtout un excellent aperçu de la puissance dégagée par Ilenkus (en plus de nombreuses réactions hilarantes). Autant dire qu'après une telle expérience, j'étais vraiment curieux d'écouter le résultat final sur album. le groupe se reposerait-il sur ses lauriers suite au succès seul de ce clip? La réponse est un non massif. Ilenkus met le paquet sur toute la durée de The Crossing et semble bien décidé à vous exploser tant a aux yeux qu'aux oreilles.  Il faudra désormais compter sur eux pour incarner le metal de demain, le réinventant à sa manière par d'incessant changements structurels, des lignes de guitares tournoyantes qui se superposent magistralement les unes aux autres, pas moins de 3 chanteurs et surtout une alternance savament orchestrée entre riffs surpuissants et dévastateurs et moments plus calmes, planants ou mélancoliques. Souvent cités en référence, The Dillinger Escape Plan, Mastodon ou la dernière offrande de The Ocean peuvent en effet donner une petite idée de ce qui vous attend à l'écoute de The Crossing. Si ces groupes vous parlent, ne passez pas à côté d'Ilenkus, vous ne le regretterez pas d'autant plus que le combo irlandais a su construire un album aussi déroutant qu'inspiré en apportant de surcroît une touche très personnelle dans la construction de ses titres.

Prenons le morceau qui ouvre l'album, "Devourer". Il est déjà clair que les Irlandais veulent employer la manière forte pour en découdre. Pas d'introduction inutile, on entre de suite dans le vif du sujet. Et toi, pauvre auditeur, tu t'es déjà fait sauter la cervelle au bout de 10 secondes. Subitement, le ton se radoucit, puis remonte progressivement, oppressif, inquiétant... Un mauvais trip musical que l'on pourrait presque juger cacophonique si ce n'était l'excellente production. De nouveau, le morceau se pose de nouveau avant de se conclure furieusement. 
Puis vient le titre éponyme. Celui-ci s'ouvre de manière très douce, guitare mélancolique, douloureuse, chant clair... Pendant presque 4 minutes, la tension monte, monte puis se transforme rapidement en une rage féroce. Et tout l'album est construit de cette manière, faisant appel aux breaks les plus brutaux et inattendus qui soient mais sans jamais être bâclés ou mal inspirés, comme c'est le cas sur "Be A Weapon" qui défile désormais.  
"Over The Fire, Under The Smoke" est comme dit précédemment, un morceau impressionnant, une déferlante de riffs écrasant tout sur leur passage, mélodies imparables et crescendos majestueux. Le tout envoyé avec une intention et une passion dévorante. Impossible de ne pas revoir les images du clip que je vous remet en bas de page.
Ilenkus semble finalement finir calmement sa prestation avec "Goodbye Denial" Que nenni! Encore une fois, le groupe prend un malin plaisir à vous malmener à grands renforts de riffs mastodontes. Final en apothéose, rideau.

Aux premiers abords The Crossing peut paraître assez confus du fait de la richesse de ses composants, puisant dans les vastes domaines que sont le post metal, le sludge et toute la flopée de sous genres assimilés. Néanmoins, une écoute attentive fait vite comprendre que les morceaux, très denses, sont construits de manière intelligente. Les mélodies sont mémorables et vous rentreront insidieusement dans le crâne, même lorsque celles ci s'ajoutent les unes aux autres dans un tourbillon de notes. Les riffs rentre dedans sont des plus efficaces et tabassent sévèrement, la partie rythmique les accompagnant martelant elle aussi avec une force de frappe assez impressionnante. Quant aux parties plus calmes, elles parviennent sans mal, et c'est assez incroyable, à apaiser une tempête cataclysmique qui semblait ne jamais devoir se terminer sinon dans le chaos le plus total. Et le pire dans tout ça, c'est que le groupe enchaîne tous ces aspects avec une facilité déconcertante, ne laissant que peu de répit à un auditeur constamment malmené. Complètement imprévisibles, les compositions d'Ilenkus se renouvellent sans cesse, surprennent à chaque break et sont finalement de petits chefs d'oeuvres malgré leurs relatives longueurs. 

Avec un tel album, Ilenkus se place directement dans le peloton de tête des meilleurs espoirs, et ce dans un style dont pensait déjà avoir fait le tour plusieurs fois. Une réussite que le groupe aura à cœur de confirmer lors de sa tournée européenne prévue au printemps 2015 en compagnie d'Artemis (les dates ne sont pas encore connues, prions bien fort pour un arrêt au moins à Paris!).













Bandcamp
Soundcloud
Facebook
Twitter

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire