mercredi 31 décembre 2014

BARBELITH - Mirror Unveiled

BARBELITH


Mirror Unveiled






Black metal atmosphérique
Date de sortie: 1er novembre 2014
Label: Grimoire Records


Tracklist:
1. Beyond The Envelope Of Sleep
2. Astral Plane
3. Black Hole Of Fractured Reflections
4. Reverse Fall






Si l'on devait se fier aux pochettes d'album avant de les écouter, nul doute que celui-ci ferait pas mal de déçus. En effet, rien dans le visuel (oeuvre de A.B. Moore) ne laisse imaginer qu'il s'agit bien là d'un groupe de black metal. A vrai dire, en regardant bien l'artwork, on s'attendrait presque à entendre un prog rock resté coincé dans les 70's. Et honnêtement, si cet album n'avait pas eu le tampon Grimoire Records, l'un de ces petits labels aux dents longues qui montent doucement de l'autre côté de l'Atlantique (et qui nous aura révélé quelques noms à retenir tels Dweller In The Valley ou Torrid Husk), je serais sans doute moi aussi passé à côté.

Passé la curieuse pochette (que je trouve néanmoins attractive, sans doute justement parce qu'elle change de tous ces artworks à base de forêt / nuit / animaux sauvages etc...), il est temps de partir à la rencontre de Barbelith, formation originaire de Baltimore qui signe avec ce Mirror Unveiled son premier full-length après un EP éponyme autoproduit en 2012. Pour ceux qui en doutaient encore, les premières secondes de "Beyond The Envelope Of Sleep" devraient suffire à les convaincre assez facilement que le quatuor n'a pas vraiment l'intention de vous caresser dans le sens du poil. Un puissant roulement de tambour ouvre l'album par un chaos sonore rarement égalé en terme d'introduction avant de bifurquer après une bonne minute d'intensité à couper le souffle sur un torrent de guitares apocalyptiques. Les tremolos paraissent noyés dans la masse à la première écoute mais restent d'une efficacité à toute épreuve et le jeu de batterie est incroyablement bien mis en avant, donnant une furieuse envie de se décrocher la tête. Le chant écorché n'est pas le plus original qui soit mais se mixe parfaitement à la musique. Pour une entrée en matière, ces 4 minutes vont clairement à l'essentiel.

Ceci n'est cependant qu'une des facettes de Barbelith car la seconde piste, "Astral Plane" pourrait presque être perçu comme une balade aux côtés de ce qui vient de se passer avec son introduction éthérée, toute en douceur et guitares aériennes. Revenant rapidement à ce furieux black metal empli d'atmosphères lourdes, Barbelith joue avec nos nerfs et prouve avec cette longue pièce chiffrant 14 minutes qu'il a plusieurs cordes à son arc. Le groupe s'élève vers des sommets de fraîcheur et de sérénité lors de ces moments de calme mais prend un malin plaisir à tout faire voler en éclats lors d'impulsions meurtrières guidées par une section rythmique indomptable. Barbelith se permet en plus le luxe de nous sortir au beau milieu d'un morceau si imprévisible malgré sa longueur des mélodies accrocheuses qui ont tout le potentiel pour rester en mémoire un bon moment.

"Astral Plane" se termine sur un synthé cosmique et ses quelques sons futuristes pour laisser la place à "Black Hole Of Fractured Relections", l'autre gros morceau de Mirror Unveiled. Là encore, une douce introduction marquée d'une guitare lointaine nous entraîne dans un post rock aérien. Mais une fois de plus, les dés sont pipés. La montée en puissance de la première partie de ce morceau est des plus étrange, structurée de façon totalement inhabituelle et je serais bien tenté, pour le coup, de voir l'aspect vraiment progressif de Barbelith. Après un ralentissement en milieu de course, autre prétexte à une partie instrumentale aérienne du plus bel effet, le groupe relâche de nouveau son black metal virulent, quoique avec une puissance plus maîtrisée que sur les deux précédents morceaux. Le jeu se calme peu à peu mais reste tout aussi lourd, la batterie est toujours aussi inventive et les hurlements de damnés résonnent encore dans votre crâne quand sonne le dernier accord.

"Reverse Fall" est l'ultime soubresaut d'une bête à la fois furieuse et agonisante, déterminée à vous écraser de toute sa lourdeur avant de rendre le dernier souffle. Riffs vindicatifs, batterie hyperkinétique et cris terrifiants vous seront servis une dernière fois dans un condensé de rage. La tension est palpable. Comme "Beyond The Envelope Of Sleep" l'ouvrait, "Reverse Fall" conclut Mirror Unveiled par une explosion sonore impressionnante.

De la mélancolie rêveuse véhiculée par ses moments les plus calmes chassée d'un revers brutal par la cacophonie colérique de son black metal à la sérénité qu'apportent les mélodies intimistes parsemées tout au long de ses 37 minutes, les 4 morceaux qui composent Mirror Unveiled offrent une expérience cathartique intéressante pour quiconque fera l'effort de se plonger pleinement dans cette charge émotionnelle autant passionnée et majestueuse que venimeuse et destructrice. Par ce premier album, Barbelith démontre des compétences à la fois dans la composition inventive, que dans l'interprétation sans faille (ce batteur, sérieusement!). Injectant habilement juste ce qu'il faut de fraîcheur et d'aération dans son black metal féroce et jouant savamment de ses influences extérieures, principalement le post rock et une très légère touche progressive,  le combo de Baltimore, s'il ne réinvente pas le style, possède en tout cas tous les atouts pour ajouter son nom sur la liste de ses plus fiers représentants.

Mirror Unveiled est disponible aux formats CD et cassette sur la page bandcamp de Grimoire Records dont vous trouverez le lien comme d'habitude en bas de page. sachez cependant que, pour les dingues de la galette, une édition vinyle est prévue pour 2015 en collaboration avec Fragile Branch Recordings









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire