mardi 4 novembre 2014

CIRITH GORGOR + EMBRYONIC CELLS + MALEPESTE + NEPTRECUS - 01/11/14 Reims, L'Excalibur





Avant dernière de la mini tournée Franco-Belge de Cirith Gorgor et Malepeste, cette date rémoise voyait s'ajouter à l'affiche les Parisiens de Neptrecus ainsi que les locaux Embryonic Cells (étant moi même un Troyen expatrié dans la Marne, je ne vais pas chipoter). Une affiche purement black metal à en réveiller les morts en ce jour de la Toussaint, cohérente et pourtant suffisamment variée pour susciter l'intérêt du public. Bon, ça c'est ce que je croyais... Parce que question affluence finalement, on a déjà vu mieux, même dans la petite salle de l'Excalibur. Que ceci n'entache pas la soirée outre mesure, après tout black metal et ambiance intimiste peuvent facilement aller de paire!

Les hostilités commencent avec Neptrecus et hostilité est bien le mot qui convient. Leur black metal virulent fait en effet la part belle aux riffs guerriers offrant une entrée en matière particulièrement brutale et épique. Fortement inspiré des périodes historiques mouvementées de l'Antiquité au Moyen Âge, comme en témoignent des titres comme "Fiers Gaulois" ou "Au Royaume de Neustrie" le groupe met cet aspect en avant avec conviction, riffs rapides à l'appui soutenus par une section rythmique tonitruante. On remarque cependant chez cette jeune formation un certain sens de la mélodie ainsi que quelques trouvailles intéressantes sur quelques breaks, permettant aux compositions du groupe de ne point s'essouffler et surtout de me garder captivé jusqu'au bout. Neptrecus ne se démarque certes pas par son originalité mais déploie une belle énergie et ouvre la soirée avec un set efficace et de qualité malgré une salle encore bien vide. Affaire à suivre, je ne manquerais pas d'écouter les versions studios.

Si la soirée a démarré en trombe avec Neptrecus, l'affaire est tout autre concernant Malepeste. Il faut dire qu'avec un nom pareil, nous sommes en droit de nous attendre à quelque chose d'assez sinistre. Les Lyonnais proposent en effet un black metal occulte mis en scène à grands renforts d'encens, bougies, corpsepaints et autres ossements portés par les musiciens, cadre s'adaptant parfaitement aux morceaux évoluant autour de lentes mélodies lancinantes et glauques à souhaits. Changement d'ambiance radical donc et ce n'est pas la gestuelle solennelle du chanteur qui me contredira. Ritualiste jusqu'au bout, le set s'apparente sous bien des aspects à une véritable messe noire, envoûtante et macabre, plongeant l'Excalibur dans une atmosphère pesante tout autant que lugubre. Sonorités plaintives rehaussées de hurlements à glacer le sang, incantations ténébreuses, décors morbide, chacun de ces éléments a son petit effet pour rendre le tout cohérent. Un show travaillé et parfaitement en place, en bref, une belle découverte que ce groupe dont la prestation malsaine de ce soir fut une belle démonstration de black metal ritualiste. 

Cela fait toujours plaisir de retrouver Embryonic Cells, d'autant plus que me concernant cela faisait un bon moment. A tel point que j'ai complètement zappé leur 3eme album, The Dread Sentence, qui compte pourtant plus de 2 ans au compteur. Il y a désormais un peu plus de monde devant la scène, le groupe étant relativement connu ici puisque de la région. Leur début de prestation est malheureusement gâchée par quelques soucis techniques qui seront réglés en cours de route. Toujours est-il que c'est fort dommage car il est alors difficile de bien apprécier les premiers morceaux. Ceci dit, une fois ce souci oublié, Embryonic Cells délivre comme à son habitude un set convaincant de black metal froid, sauvage et percutant tout à la fois. Les morceaux plus récents, que je ne connais pas encore donc, semblent passer l'exercice du live sans avoir trop à rougir devant les plus anciens. D'ailleurs puisqu'on en parle, il reste toujours aussi difficile de résister à l'appel de petits brulots comme "Azathoth" ou "My Cimmeria" d'autant plus que le son reste bon même selon la configuration de la salle, les majestueuses et / ou mélancoliques parties de clavier restant tout à fait audibles malgré la fureur des compositions jouées ce soir. L'ambiance se réchauffe difficilement mais doucement lorsque Maxime dans son rôle de frontman vient se joindre au public armé de sa gratte ou lui demande de se remuer un peu le train. Un bon moment encore une fois et promis, je n'attendrais pas si longtemps pour une prochaine.

Il faut croire que quand on compte plus de 20 ans d'expérience et pas moins de 7 albums aux services d'un black brutal et sans concession, on ne s'embarrasse plus trop de fioritures, on monte sur scène, on envoie violemment la purée et on se casse comme on est venu. Minimum syndical pour Cirith Gorgor qui termine sèchement la soirée mais il est vrai que l'heure tardive y est peut être pour quelque chose. En tout cas, le principal était là, les riffs tranchants qui vrillent les tympans, les blasts qui explosent les crânes et les regards de tueurs qui fusillent sans merci que s'en est intimidant vu la proximité des musiciens. Ça monte encore d'un cran en intensité côté public qui hésite maintenant moins à se lancer dans quelques pogos histoire de, ce qui nous vaut d'ailleurs d'assister à une brêve altercation, heureusement sans suite et sans gravité. Bizarrement, quand c'est Satanael qui se pointe au milieu de la salle, ça la ramène moins!
On en ressort en tout cas un peu secoués. C'est qu'une telle violence concentrée en un temps si cours, ça ne pardonne pas. Au moins les vétérans bataves auront prouvé qu'il leur en faut peu pour démontrer qu'ils restent un des sérieux piliers de la scène black metal européenne.

Une très bonne soirée en conclusion et une nouvelle occasion de remercier l'Asso MyFist qui se démène pour nous proposer régulièrement de belles affiches tout en gardant un oeil attentif sur la scène régionale. Espérons juste que la faible affluence de la soirée ne soit pas une source de découragement, ce qui m'amène pour terminer à engager mes lecteurs à suivre de près les concerts de ce genre près de chez eux, c'est cette scène là qu'il faut soutenir!

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