mercredi 1 octobre 2014

ZEUGEN DER LEERE - Seelenwanderer

ZEUGEN DER LEREE


Seelenwanderer





Depressive Black metal
Date de sortie: 11 avril 2014
Label: Autoproduction



Tracklist:
1. Intro (Pulsschlag)
2. Der Seelenwanderer
3. Anomie
4. Angstgebilde
5. Verbrannte Bilder
6. Forsaken Astronaut (Erkryss cover)
7. Tänzer Im Nebel
8. Untergang
9. Canis Majoris
10. Komplex Der Vergessenen
11. Outro (Koma)







"J'aime l'automne, cette saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n'ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l'herbe fanée, il est doux de regarder s'éteindre tout ce qui naguère brûlait encore en vous."
Novembre
Gustave Flaubert

La semaine dernière avait lieu l'équinoxe d'automne, période de changements amenant son lot de tracas. Synonyme de reprise du travail ou des cours pour certains, annonce de l'hiver, du froid, de la pluie, de rhumes à répétition pour d'autres et pour pas mal d'entre eux (5 à 7% dans l'hémisphère nord d'après mes sources) d'un mal purement saisonnier sobrement appelé "trouble affectif saisonnier" d'où cette citation. 

Si je parle de tout ça, c'est aussi parce que cet album de Zeugen Der Leere ("Témoins du vide" me souffle Google trad) s'adapte plutôt bien à cette période particulière de l'année. L'être humain a, je pense, un penchant masochiste par rapport à la musique. Bien sûr, il lui arrive d'en écouter pour se détendre, s'amuser ou se divertir mais qui n'a jamais écouté un musicien jouer ses peines de cœur après une rupture difficile? Ou encore et plus simplement, qui n'a jamais su apprécier cette tristesse étrangement agréable à l'écoute d'un morceau évoquant souvenirs plus ou moins douloureux? Ce ne sont là que des exemples mais ce premier album des allemands (2ème si l'on prend en compte leur passé sous le nom de Ruin Of Remembrance) est une bonne illustration de ce que j'essaie de prouver. Loin d'inspirer la joie mais néanmoins beau, agréable à l'oreille et offrant de bons moments emplis de nostalgie, de mélancolie , de sourires timides mêlés d'amertume liée à des souvenirs de jours plus heureux quand l'été battait son plein. Et il m'évoque toute une série d'images d'allées d'arbres aux feuilles jaunes oranges ou de soirée dominicale passée devant ma fenêtre à contempler la pluie battre le pavé en bas de chez moi sans relâche tout en me demandant si il ne serait pas préférable finalement, de rester au lit le lendemain.

Seelenwanderer, le titre de l'album dont la traduction française donne approximativement "âme errante" (corrigez moi si je fais erreur), convient de même parfaitement à la musique développée par le trio de Koblenz. Nous suivons donc les errances de cette âme en peine au travers d'un black metal atmosphérique à tendances dépressives mais restant malgré tout assez vif. Tout au long des 70 minutes que dure l'album vous serez ainsi amené aussi bien à sentir les larmes vous monter aux yeux qu'à lever fermement le poing ou encore à simplement apprécier les belles mélodies planantes, les yeux fermés et la tête dans les nuages pour plus d'effet.
Sans déborder d'originalité, Zeugen Der Leere est parvenu ici à composer un album compact et homogène, chaque morceau ayant ses moments forts, furieux voire vindicatifs, riffs effrénés, batterie frénétique et chant rageur en avant Mais aussi ses moments de calme spleenétique, douces mélodies, guitares acoustiques pas toujours très éloignées du folk, chant clair et aérien à l'appui. Parfois, le groupe vous emporte avec lui dans la tourmente à grands renforts de tremolo picking tragiques et épiques à la fois d'une belle clarté quand il n'use pas d'orchestrations diverses (piano, violon...) mettant encore un peu plus en avant le côté symphonique des compositions. A d'autres moments encore, Zeugen Der Leere s'oriente vers une approche plus progressive à l'aide de claviers et d'électronique. Il y a donc beaucoup d'éléments différents qui cohabitent pourtant en harmonie et offrent ainsi une réelle dimension à l'ensemble.
Souvent changeante, la musique présentée ici déborde d'émotions sans jamais se répandre en raccourcis ou clichés trop faciles. D'ailleurs, les breaks sont plutôt bien trouvés et font facilement passer d'un état à l'autre.

Sur une note plus anecdotique, je me dois d'ajouter que l'usage de l'allemand pour les textes (hormis la cover d' Erkryss) est assez judicieux dans la mesure où la langue de Goethe se révèle ici dans ce qu'elle a de plus beau. Comprenez moi, mes oreilles françaises ont parfois du mal à s'adapter aux sons émis par nos chers voisins d'outre-Rhin et je sais que je ne suis pas le seul. Pourtant, il y a un je ne sais quoi dans cet album qui fait que ça colle. Tout est question d'intonation et d'atmosphère sans doute (et puis certainement que les métalleux bourrés du Party San sont en fait un très mauvais exemple...).

Non, Zeugen Der Leere ne frappe pas par son originalité, même si non dénué de quelques surprises habilement ficelées, mais bel et bien par la solidité de ses compositions qui malgré leur relative longueur dépassant souvent les 7 minutes, ne permettent à aucun moment à l'ennui de s'installer. Un album clair-obscur pourrait-on dire, beau et triste à la fois, qui plaira sans aucun doute aux amateurs du genre (et que le groupe offre gratuitement en téléchargement soit dit en passant).


Highlights: "Der Seelenwanderer" "Komplex Der Vergessenen"









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