dimanche 31 août 2014

THANTIFAXATH - Sacred White Noise

THANTIFAXATH


Sacred White Noise





Black metal
Date de sortie: 15 avril 2014
Label: Dark Descent Records



Tracklist:
1. The Bright White Nothing At The End Of The Tunnel
2. Where I End And The Hemlock Begins
3. Gasping In Darkness
4. Eternally Falling
5. Panic Becomes Despair
6. Lost In Static Between Worlds






Salut bande de sociopathes dégénérés! Vous aimez jouer à vous faire peur? Moi aussi et j'ai ce qu'il vous faut! Thantifaxath est un trio venant de Toronto, a déjà sorti un EP éponyme en 2011, dispose d'un contrat avec l'excellent label américain Dark Descent Records et... c'est tout ce que l'on sait d'eux! Aucune identité n'a jamais été révélé, aucun musicien crédité, pas même un pseudo et cela en fait sans doute l'un des secrets les mieux gardés du petit monde du metal (allons, même en ce qui concerne Papa Emeritus il y a des fuites!). Idem pour le nom du groupe, vous pouvez chercher longtemps, si vous n'êtes pas calé en ésotérisme, vous ne trouverez probablement rien. Je m'y suis risqué et il semblerait que Thantifaxath soit un nom plus ou moins lié aux Qlippoth et à l'arbre de mort (par opposition à l'arbre de vie et ses Sephiroth dans la Kabbale). Etant tout sauf un expert en la matière, je n'irais pas plus loin pour ne pas dire de connerie. De même, aucun site, aucune page sur un quelconque réseau social, rien du tout si ce n'est une petite adresse email qui traîne discrètement sur les copies physiques de l'album. 
Choisir un tel nom, jouer masqué et préserver son anonymat, la recette n'est pas nouvelle et force est de constater que l'on voit tout et son contraire. Devant la médiocrité de pas mal de ces groupes, je comprend aisément pourquoi certains cherchent par tous les moyens à planquer leur identité. Thantifaxath, c'est tout le contraire. Leur délire est parfaitement abouti. Bon, tout ça, c'était pour la petite parenthèse et pour introduire le groupe mais passons à ce qui nous intéresse vraiment, la musique.

Thantifaxath pratique un black metal sauvage et dissonant que l'on pourrait réellement croire habité par une entité maléfique destinée à pervertir les esprits. Les riffs, tout droit sortis d'un cauchemar éprouvant, sont incroyablement oppressants et pourtant, ils vous rentrent dans le crâne de force, vous étripent et vous malmènent dans tous les sens possibles. Sacred White Noise est une véritable expérience, un tournoiement métallique ahurissant qui se répète à chaque écoute et laisse un sentiment d'impuissance ou d'incompréhension encore longtemps après. Certains sons vous hanteront pendant pas mal de temps. Essayez simplement de résister à l'impressionnant riff d'intro du morceau d'ouverture ou aux atmosphères terrifiantes du dernier.
Il faut dire que les compétences des musiciens sont plutôt bien mises en avant. Les morceaux ne semblent pas particulièrement techniques, il n'y a rien ici qui impressionnera un musicien expérimenté mais la précision est néanmoins chirurgicale. Que la guitare incise ou tranche dans le gras comme une forcenée, elle ne peut laisser de marbre. La batterie fracasse puissamment tandis que la basse rampe sournoisement en background pour mieux vous surprendre dans les quelques moments où elle passe plus en avant. Quant aux parties plus atmosphériques, si elles ne révolutionnent certes pas le genre, elles n'en restent pas moins efficaces, vous emportent tout en vous glaçant le sang. Les hurlements du vocaliste ne sont pas en reste, ils expriment avec brio une haine acerbe, un dégoût cinglant en parfaite adéquation avec les thèmes principaux des morceaux. A noter d'ailleurs que la pochette de l'album, qui cadre elle aussi plutôt bien avec la musique de Thantifaxath, est une photographie tirée de la collection "Family Of Man" que l'on doit à Jerry Cooke.
Il en résulte un album violent et angoissant en tout point que la production, rugueuse bien que très bonne, rend particulièrement écorchante.

Les Canadiens ont véritablement trouvé leur propre style. Il est en effet plutôt ardu de trouver un élément de comparaison avec d'autres groupes de black metal (ou d'autres groupes tout court d'ailleurs, pour ce que cela importe). Certains s'y risquent pourtant avec Xasthur ou Deathspell Omega entre autres, mais personnellement, je préférerais simplement dire que Thantifaxath ne ressemble à rien d'autre qu'à Thantifaxath. Ils jouent du black metal oui, mais avec une personnalité bien à eux qui élève le genre à un autre niveau malgré le fait qu'ils ne semblent pourtant pas chercher la nouveauté ou l'originalité à tout prix. Point de fioritures, d'expérimentations fusionnelles ou d'ornementations pseudo-spectaculaires, juste trois musiciens qui exorcisent leurs démons... à moins que ce ne soient trois démons qui vous possèdent à travers leur musique.  


Highlights: "The Bright White Nothing At The End Of The Tunnel" "Lost In Static Between Worlds"





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