mercredi 16 avril 2014

HIIDENHAUTA - Noitia On Minun Sukuni

HIIDENHAUTA


Noitia On Minun Sukuni





Black metal symphonique
Date de sortie: 14 mars 2014
Label: Inverse Records


Tracklist:
1. Tuhkasta
2. Raato
3. Tuo On Tuuli Nuolen Tuoja
4. Hiiden Virsi
5. Sumussa Soutava
6. Ruumisvedet
7. Kaartuvat
8. Sula Pohjaan Luut Levolle






Puisque je vous ai déjà parlé de la qualité générale des groupes finlandais, voici pour moi l'occasion d'enfoncer le clou. Déplaçons nous donc de quelques kilomètres à l'ouest de ce petit pays nordique, dans la région de Sakatunta plus exactement, où nous attend un groupe particulièrement prometteur.
Hiidenhauta (Tombeau des Géants en français dans le texte... du moins si Google trad ne raconte pas n'importe quoi!) s'est formé en 2012 autour de Fornjotur (monsieur) et Riena (madame), les 2 vocalistes. 2 EP sortiront l'année suivante à quelques mois d'intervalles. Le groupe signe alors un deal avec Inverse Records et voilà que déboule "Noitia On Minun Sukuni" en début d'année.

Si Whispered s'inspire nettement du Japon, insufflant de forts relents asiatiques à leur death metal, l'affaire est tout autre pour Hiidenhauta, plutôt rattaché à ses racines directes. J'en veux pour preuve leurs textes écrits façon Kalevala, utilisé fréquemment en finnois dans la poésie et érigé au statut de pierre angulaire de l'identité nationale finlandaise (merci Wikipedia). Les thèmes abordés sont donc emplis du folklore finlandais et baltique et d'histoire ou inspiré d'une nature particulièrement préservée.

Cependant, si il y a dans la forme qu'y met le groupe quelques éléments folk amenés par des bruitages naturels (ruissellement d'eau, chants d'oiseaux), une flûte ou quelques guitares clean ou acoustiques (accompagné notamment d'un chant chamanique que l'on doit à Jonne Järvelä de Korpiklaani sur "Hiiden Virsi"), le propos général est plus ancré dans un black metal traditionnel rehaussé de parties symphoniques. Le duo de vocaliste offre une belle performance et les 2 types de chant se complètent, entre les assauts corrosifs de Fornjotur qui colle à merveille à la rythmique soutenue des parties les plus metal et les interventions, plus douce et lisse de Riena et de sa voix aérienne, la plupart du temps accompagnée de l'intimiste instrumentation d'une guitare acoustique ou d'un fragile piano. Riena a elle seule offre un fort penchant gothique à l'album, les morceaux les plus virulents étant alors coupés net pour autant de moments de répit bienvenus.
Les claviers eux, apportent tout le côté symphonique avec classe, parfois épique, parfois mélancolique mais sans jamais sombrer dans la surenchère car placés légèrement en retrait afin de ne pas étouffer le tout. Ils sont cependant toujours audibles comme il se doit, y compris les vagues les plus discrètes et s'additionnent parfaitement aux lignes de guitares. Ces dernières répondent aux standards d'un black metal sans prétention: arpèges légèrement dissonants, riffs furieux et incisifs, envolées en tremolo picking mais suffisamment inspirés pour ne pas devenir ennuyeux et répétitifs. On ne sait d'ailleurs jamais trop à quoi s'attendre, chaque morceau comportant des passages assez imprévisibles.
Parfois plus atmosphérique, du fait d'intros ou de breaks instrumentaux inquiétants, intimidants ou tout simplement mystérieux, "Noitia On Minun Sukuni" est un album dépeignant un paysage évocateur d'émotions sombres mais résolument envoûtant. L'instrumental "Tuo On Tuuli Nuolen Tuoja" en est une belle illustration, surtout si écouté avec l'énigmatique "Hiiden Virsi" qui le suit.
Par ailleurs si les standards du black metal sont bien présents, il faut aussi reconnaître à Hiidenhauta un sens certains du groove. Sérieusement, "Raato" envoie sévère et plus d'un métalleux va lever son verre là dessus! Placer des morceaux si entraînants au beau milieu d'un album si noir était sans doute un pari risqué mais bien relevé par le sextet. La facette folk quant à elle, s'exprime surtout au travers du morceau "Kaartuvat", non seulement par l'ajout d'une flûte mais aussi par une ambiance plus posée mais néanmoins épique à sa façon. Ne parlant pas un mot de finnois, je ne saurais dire de quoi traitent les paroles de cette belle prestation de 9 minutes cependant des images de nature ou de guerrier contemplant le champs de bataille après la tempête me viennent à l'esprit à chaque écoute.
Puis l'album se termine sur la pièce instrumentale, tout au piano "Sula Pohjaan Luut Levolle", mettant un terme à l'épopée de la façon la plus douce sur une note certes mélancolique mais pleine d'espoir, comme un appel au 2ème album.

Côté prod, comme dit plus haut le mixage fait la part belle aux guitares. Ne l'oublions pas, il s'agit avant tout d'un album de black metal, chant féminin et claviers ou pas. Les roulements de batterie sont donc également bien présents et accompagnés de la basse, offrent une réelle profondeur à l'ensemble.


Il serait facile de cataloguer Hiidenhauta dans les groupes de black sympho, ces mêmes groupes qui ont connu leur heure de gloire à la fin des années 90. Mais les Finlandais ont bien plus à offrir. Sournoisement multi-facette, brouillant les pistes, le sextet délivre un album complet et moderne, plein de surprises et de découvertes. Un premier effort des plus prometteurs.


Highlights: "Tuhkasta" "Kaartuvat"







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