dimanche 2 février 2014

SATAN'S HOST - VIRGIN SAILS

SATAN'S HOST


VIRGIN SAILS






Blackened Heavy Metal
Date de sortie: 19 novembre 2013
Label: Moribund Records


Tracklist:
1. Cor Malifecus - Heart Of Evil
2. Island Of The Giant Ants
3. Dichotomy
4. Of Beast And Men
5. Akoman
6. Reanimated Anomalies
7. Infinite Impossibilities
8. Vaporous Of The Blood
9. Taromati
10. Virgin Sails








Lorsque j'ai eu l'idée de publier des chroniques, je n'imaginais pas traiter le vaste sujet du heavy metal. Je préfère de loin me concentrer sur la frange plus extrême du metal, plus variée, plus innovante, plus profonde (ceci n'engage que moi bien entendu, question de goût). Il ne faut jamais dire jamais. N'étant pas totalement hermétique, je m'intéresse toujours aux nouveautés et la dernière livraison des Américains m'a très agréablement surpris.
Il faut dire que
Satan's Host n'est plus tout jeune... Leur formation remonte à 1977. Un album et un EP n'auront pas suffit, le groupe se sépare en 88 suite au départ du chanteur Harry Conklin (ex-Jag Panzer parti former Titan Force). Reformé en 1994 autour d'un nouveau chanteur, la bande de Denver sort encore 5 albums et un EP orientés death / black mais là encore, le succès ne vient pas. Il manque quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. C'est en 2010 que Harry Conklin rejoint finalement le groupe qui sort dans la foulée son 7ème album. Puis le 8ème, "Virgin Sails" en cette fin d'année 2013, qui pourrait bien enfin voir la carrière de Satan's Host décoller pour de bon.
L'aspect visuel déjà, pourrait bien faire éviter pas mal de heavy metalleux. L'oeuvre de Joe Petagno (connu pour son travail avec Motörhead, Nazareth, Led Zeppelin mais aussi avec des formations plus violentes comme Angel Corpse ou Avulsed) a en effet de quoi dénoter dans les bacs des disquaires.

Passée la pochette, cet album est surprenant en bien des points encore. Le passé extrême de Satan's Host additionné au retour du chanteur purement heavy metal qu'est Harry Conklin n'y est sans doute pas étranger. Ce "Virgin Sails" est sans doute l'une des fusions les plus réussies entre extrême et heavy traditionnel. Dans un esprit assez années 80, les riffs de guitares, puissants et bien ciselés évoquent immédiatement les balbutiements du thrash, le heavy / power metal puissant (Diamond Head, voire Iced Earth quand les riffs se font plus "modernes") ou les premiers groupes mêlant metal et occultisme à l'image d'un Venom ou d'un Mercyful Fate. Le terme volontairement pompeux de "blackened heavy metal" prend réellement ici tout son sens de par ces références parfaitement digérées et remises au goût du jour. Insidieusement mélodique, vicieux, malsain, "Virgin Sails" est un mélange équilibré, entre old school, atmosphères noires plus modernes et gimmicks sataniques propre au black metal, non seulement dans les textes mais aussi par l'utilisation de riffs en tremolo picking.

Les morceaux sont assez longs dans l'ensemble (seul "Reanimated Anomalies" est sous la barre des 6 minutes) ce qui pourrait éventuellement être une entrave pour une possible recherche de succès. Qui pourrait oui, si ce n'était le fait que l'ennui ne s'installe pas. Il n'y a pas de temps mort dans cet album, s'articulant autour de riffs couillus à haute vitesse, de solos démoniaques et de breaks ravageurs qui tiennent en haleine d'un bout à l'autre. La batterie, précise, martèle inlassablement et parfois dans un mode "brutasse bas du front" idéal pour un headbanging bien sauvage. Les solos de guitare sont suffisamment solides et variés à l'image du bluesy "Vaporous Blood" ou de l'infernal "Island Of The Giant Ants" pour donner un impact supplémentaire à un album à teneur déjà élevée en testostérone.
Chaque piste est un petit brulôt si bien que l'on pourrait presque l'écouter dans le désordre total ou le prendre en cours de route, à n'importe quel moment. Mais la véritable star, c'est bel et bien Harry Conklin. Une performance à couper le souffle entre grognements rauques et envolées lyriques maîtrisées, quelques hurlements dignes d'un possédé glacent littéralement le sang.
Le morceau titre qui clôture "Virgin Sails" voit Satan's Host s'orienter vers quelque chose de plus sombre encore, une atmosphère pesante, riff lent et lourd avant l'explosion finale, le coup de grâce. Le rideau tombe, la messe est dite.


Highlights: "Island Of The Giant Ants" "Virgin Sails"




 



 

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