vendredi 14 février 2014

MECHINA - XENON

MECHINA


XENON






Space death metal opera
Date de sortie: 1er janvier 2014
Label: Autoproduction



Tracklist:
1. Xenon
2. Alithea
3.Zoticus
4. Terrae
5. Tartarus
6. Phedra
7. Thales
8. Erebus
9. Amyntas


10. Actaeon







Voilà un groupe qui vit son délire à fond. Malgré les avis mitigés concernant leurs précédentes réalisations, Mechina continue coûte que coûte sur sa lancée, peaufinant son style d'album en album. Ayant choisi le chemin tortueux de l'autoproduction depuis leurs débuts en 2004, Mechina sort déjà son 4ème album, le dernier volet d'une trilogie futuriste des plus ambitieuses. Nous somme sur Terre en 2152, la guerre fait rage et menace de tout faire sauter. La seule solution? Se tirer vite fait bien fait. Oui mais voilà, tout n'est pas si simple. Mais laissons plutôt les Américains nous conter la suite des événements.

Mechina pratique... quoi déjà? Le plus simple c'est de dire que Mechina nous sort là un véritable "space death metal opera", sorte d'hybride entre death metal industriel, symphonique, progressif, avant-gardiste, expérimental... La liste n'est pas exhaustive, cet album est véritablement un condensé de plein d'éléments très différents qui sont ici ajustés avec un certain équilibre. C'est un pari plutôt osé de superposer tant de "sous couches" musicales mais la production, massive et rentre dedans et le mixage au millimètre parviennent néanmoins à faire de ce "Xenon" un album passionnant.


Et pourtant... Mechina ne m'avait pas du tout emballé à la première écoute. Dès le morceau-titre "Xenon" qui ouvre l'album, après une introduction atmosphérique et cosmique, le trop plein d'énergie finit par sauter. L'impression que ça part dans tous les sens, dans des délires "too much" sans grande cohésion, se fait sentir et ce chant clair sur le morceau d'ouverture peuvent en effet rebuter. Surtout le chant d'ailleurs, rendu assez particulier par l'utilisation d'effets, qui rappelle un peu les parties claires de Burton C. Bell (Fear Factory). Sur un morceau de plus de 7 minutes, c'est sûr qu'il faut aimer. La seconde écoute, plus minutieuse fut salutaire. J'y ai découvert bien au contraire un univers parfaitement mis en place sur de morceaux à tiroirs au ton sinistre. Ces parties symphoniques / électroniques rajoutent vraiment un aspect grandiose et épique mais surtout pessimiste, un sentiment d'urgence, de danger permanent. L'intensité et l'atmosphère sont à couper le souffle, donnant à l'auditeur une toute nouvelle perspective sur la façon dont le metal peut être composé, comme la bande son épique d'un film de science fiction. La section rythmique n'est pas en reste, faisant pleuvoir des cordes de blastbeats et de riffs syncopés bien sentis. L'album précédent avait introduit la guitare 9 cordes chez Mechina, cependant, c'est comme si "Xenon" avait été écrit spécialement pour elle. J'ai toujours été suspicieux sur l'utilité d'ajouter sans arrêt de nouvelles cordes, mais je suis cette fois convaincu. Le son est définitivement plus lourd. Pour ceux qui en doutent encore, des morceaux comme "Thales" présentant la facette la plus brutale de Mechina devraient être convaincants. 

A l'inverse, "Tartarus" se veut plus atmosphérique et mélancolique, complété par un chant féminin placé en background et un piano contemplatif. On peut également citer "Zoticus", plus axé sur l'électronique mais paradoxalement très chargé en émotion, grâce au chant épuré et à la guitare plus en retrait ou encore l'instrumental "Actaeon" qui clôture l'album d'une manière beaucoup plus douce.
"Alithea" ou "Phedra" s'imposent finalement en morceaux fédérateurs, rassemblant un peu tout cela à la fois, notamment par l'alternance chant clair électroniquement modifié / chant death qui fonctionne étonnement bien.

Vous l'aurez compris, "Xenon" est un album très diversifié, présentant un panel d'influences très riche qui demandera probablement plusieurs écoutes avant d'être digéré, tout comme pour votre serviteur. La principale faiblesse de Mechina est finalement aussi sa force: en foutre plein les yeux et les oreilles sans craindre de sonner creux ou surfait. Les plus patients seront récompensés, surtout s'ils sont amateurs de bandes originales ou d'albums conceptuels. Une réalisation incroyable compte tenu du fait qu'ils sont seuls aux commandes.




Highlights: "Alithea" "Zoticus"










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