mercredi 31 décembre 2014

BARBELITH - Mirror Unveiled

BARBELITH


Mirror Unveiled






Black metal atmosphérique
Date de sortie: 1er novembre 2014
Label: Grimoire Records


Tracklist:
1. Beyond The Envelope Of Sleep
2. Astral Plane
3. Black Hole Of Fractured Reflections
4. Reverse Fall






Si l'on devait se fier aux pochettes d'album avant de les écouter, nul doute que celui-ci ferait pas mal de déçus. En effet, rien dans le visuel (oeuvre de A.B. Moore) ne laisse imaginer qu'il s'agit bien là d'un groupe de black metal. A vrai dire, en regardant bien l'artwork, on s'attendrait presque à entendre un prog rock resté coincé dans les 70's. Et honnêtement, si cet album n'avait pas eu le tampon Grimoire Records, l'un de ces petits labels aux dents longues qui montent doucement de l'autre côté de l'Atlantique (et qui nous aura révélé quelques noms à retenir tels Dweller In The Valley ou Torrid Husk), je serais sans doute moi aussi passé à côté.

Passé la curieuse pochette (que je trouve néanmoins attractive, sans doute justement parce qu'elle change de tous ces artworks à base de forêt / nuit / animaux sauvages etc...), il est temps de partir à la rencontre de Barbelith, formation originaire de Baltimore qui signe avec ce Mirror Unveiled son premier full-length après un EP éponyme autoproduit en 2012. Pour ceux qui en doutaient encore, les premières secondes de "Beyond The Envelope Of Sleep" devraient suffire à les convaincre assez facilement que le quatuor n'a pas vraiment l'intention de vous caresser dans le sens du poil. Un puissant roulement de tambour ouvre l'album par un chaos sonore rarement égalé en terme d'introduction avant de bifurquer après une bonne minute d'intensité à couper le souffle sur un torrent de guitares apocalyptiques. Les tremolos paraissent noyés dans la masse à la première écoute mais restent d'une efficacité à toute épreuve et le jeu de batterie est incroyablement bien mis en avant, donnant une furieuse envie de se décrocher la tête. Le chant écorché n'est pas le plus original qui soit mais se mixe parfaitement à la musique. Pour une entrée en matière, ces 4 minutes vont clairement à l'essentiel.

Ceci n'est cependant qu'une des facettes de Barbelith car la seconde piste, "Astral Plane" pourrait presque être perçu comme une balade aux côtés de ce qui vient de se passer avec son introduction éthérée, toute en douceur et guitares aériennes. Revenant rapidement à ce furieux black metal empli d'atmosphères lourdes, Barbelith joue avec nos nerfs et prouve avec cette longue pièce chiffrant 14 minutes qu'il a plusieurs cordes à son arc. Le groupe s'élève vers des sommets de fraîcheur et de sérénité lors de ces moments de calme mais prend un malin plaisir à tout faire voler en éclats lors d'impulsions meurtrières guidées par une section rythmique indomptable. Barbelith se permet en plus le luxe de nous sortir au beau milieu d'un morceau si imprévisible malgré sa longueur des mélodies accrocheuses qui ont tout le potentiel pour rester en mémoire un bon moment.

"Astral Plane" se termine sur un synthé cosmique et ses quelques sons futuristes pour laisser la place à "Black Hole Of Fractured Relections", l'autre gros morceau de Mirror Unveiled. Là encore, une douce introduction marquée d'une guitare lointaine nous entraîne dans un post rock aérien. Mais une fois de plus, les dés sont pipés. La montée en puissance de la première partie de ce morceau est des plus étrange, structurée de façon totalement inhabituelle et je serais bien tenté, pour le coup, de voir l'aspect vraiment progressif de Barbelith. Après un ralentissement en milieu de course, autre prétexte à une partie instrumentale aérienne du plus bel effet, le groupe relâche de nouveau son black metal virulent, quoique avec une puissance plus maîtrisée que sur les deux précédents morceaux. Le jeu se calme peu à peu mais reste tout aussi lourd, la batterie est toujours aussi inventive et les hurlements de damnés résonnent encore dans votre crâne quand sonne le dernier accord.

"Reverse Fall" est l'ultime soubresaut d'une bête à la fois furieuse et agonisante, déterminée à vous écraser de toute sa lourdeur avant de rendre le dernier souffle. Riffs vindicatifs, batterie hyperkinétique et cris terrifiants vous seront servis une dernière fois dans un condensé de rage. La tension est palpable. Comme "Beyond The Envelope Of Sleep" l'ouvrait, "Reverse Fall" conclut Mirror Unveiled par une explosion sonore impressionnante.

De la mélancolie rêveuse véhiculée par ses moments les plus calmes chassée d'un revers brutal par la cacophonie colérique de son black metal à la sérénité qu'apportent les mélodies intimistes parsemées tout au long de ses 37 minutes, les 4 morceaux qui composent Mirror Unveiled offrent une expérience cathartique intéressante pour quiconque fera l'effort de se plonger pleinement dans cette charge émotionnelle autant passionnée et majestueuse que venimeuse et destructrice. Par ce premier album, Barbelith démontre des compétences à la fois dans la composition inventive, que dans l'interprétation sans faille (ce batteur, sérieusement!). Injectant habilement juste ce qu'il faut de fraîcheur et d'aération dans son black metal féroce et jouant savamment de ses influences extérieures, principalement le post rock et une très légère touche progressive,  le combo de Baltimore, s'il ne réinvente pas le style, possède en tout cas tous les atouts pour ajouter son nom sur la liste de ses plus fiers représentants.

Mirror Unveiled est disponible aux formats CD et cassette sur la page bandcamp de Grimoire Records dont vous trouverez le lien comme d'habitude en bas de page. sachez cependant que, pour les dingues de la galette, une édition vinyle est prévue pour 2015 en collaboration avec Fragile Branch Recordings









mercredi 24 décembre 2014

SEPREVATION - Consumed

SEPREVATION



Consumed







Thrash / death
Date de sortie: 10 mai 2014
Label: Autoproduction



Tracklist:
1. Divine Devastation
2. Servants Of Suffering
3. Ascension Of Agony
4. Sarcophagal Chamber
5. Dreams
6. Slave To The Grave
7. In Torment They Burn
8. Sea Of Thoughts
9. Postmortem Lividity
10. Between Two Worlds








A toi le vieux briscard nostalgique des balbutiements du thrash et du death, à toi le jeune headbanger fraîchement débarqué en mal de sensations fortes, ou plus généralement à toi  le metalhead qui s'ennuie à toujours écouter la même chose et qui voudrait, rien qu'une fois, thrasher de nouveau comme un malade dans ta piaule comme à tes tout débuts, oui à vous tous, cet album est fait pour vous! Pourquoi? Je vais te la faire courte: Seprevation ça arrache putain! Ayant récemment ouvert pour rien de moins que Morbid Angel lors de leur tournée anniversaire de Covenant, le combo anglais sort Consumed, son premier album faisant suite à un EP, Ritual Abuse, paru en 2012.

Surfant sur la vague du revival, la bande de Bristol possède tous les atouts pour envoyer toute concurrence à des lieux derrière. Les mélodies accrocheuses et technique façon Schuldiner? Ils ont. Les riffs qui décapent à la Slayer? Ils ont. La vélocité d'un Possessed? La brutalité du death floridien des 90's, les solos à en réveiller les morts qui te vrillent les tympans à grands coups de vibrato? Pareil! Alors ouais, c'est clair, y a rien de nouveau là dedans. Cependant, le quatuor te dépoussière le style avec une furieuse énergie et un savoir faire indéniable. Peut être bien que des pointures comme Obituary, At the Gates ou Cannibal Corpse ont signé leur retour cette année mais prenons la célèbre expression à contre pied pour une fois, tout cela n'était que la forêt qui cachait l'arbre. Et cet arbre a solidement ancré ses racines dans un sol fertile. S'abreuvant goulûment de l'héritage laissés par ces mêmes légendes et ajoutant une bonne dose de fougue à leur rejeton élevé au vitriol, Seprevation se dresse puissamment au dessus de tout autre prétendant qui oserait se mettre en travers de son chemin.

Avant d'entamer l'écoute de Consumed, je ne saurais que trop vous recommander de profiter de la première minute de l'album pour éloigner mamie et les enfants (oui, même si c'est noël) et d'attacher vos ceintures car après une courte introduction douce et mélodieuse qui ne laisse absolument pas présager de la suite, c'est une véritable avalanche de riffs qui vous frappe en pleine face et vous engloutit dans un déluge de notes et de distorsion. On comprend d'entrée que ces gars là ne sont pas ici pour faire de la figuration. "Divine" peut-être, "devastation" très certainement! La suite de l'album est du même acabit, construit autour d'un esprit old school et brutal, reste que l'écriture est ingénieuse. Nous passons d'un plan à l'autre avec une facilité décomplexée non sans rappeler Death par certains aspects groovy et mélodiques sans oublier la technicité bien mise en avant. Parfois plus directe, la musique de Seprevation semble se complaire dans un registre assez classique tout en renouvelant les relances, comme des montagnes russes musicales et encore, en ne prenant que les descentes les plus abruptes. Quant aux influences thrash, elles sont directement à chercher du côté des 80's victorieuses, les guitares écorchent à vif à la manière d'un Slayer ou d'un Kreator première période quand elles ne s'envolent pas dans des solos terriblement accrocheurs. J'y trouve personnellement une touche plus heavy metal que thrash sur certains d'ente eux d'ailleurs. Outre les groupes susmentionnés et localisation géographique oblige, nous pouvons également déceler dans ce fracas métallique quelques touches british que n'auraient pas reniés un groupe comme Cancer.

Il n'y a dans cet album aucun temps mort. la course effrénée est concise, carrée et stupéfiante. Ainsi des morceaux comme "Servants Of Suffering" "Ascension Of Agony" et ses 2 minutes de furie thrash ou "Slave To The Grave" et ses superbes solos envoient tout bouler sans montrer le moindre scrupule à bastonner tout ce qui se trouve sur le chemin de Seprevation tandis que d'autres, plus variés tel le Schuldinerien "Dreams" ou les sombres mélodies de "In Torment They Burn" présentent une approche plus subtile mais traîtreusement diabolique. "Beyond Two Worlds" achève l'album et votre serviteur par d'inquiétants riffs à la limite du death progressif et une construction plus lourde et vicieuse qui se conclue par un excellent final tout droit tiré de la NWOBHM.
Consumed est donc un album en sus de son caractère bouillonnant suffisamment varié pour ne pas souffrir d'une quelconque perte de vitesse. Comme dit plus haut, la double approche thrash / death est plus que maîtrisée, les diverses influences du groupe parfaitement digérées et il en découle des compositions solides et inspirées qui auront tôt fait de convaincre les plus pointilleux. Il apparaît d'ailleurs que l'alchimie fonctionne plutôt bien entre les 4 musiciens. Tandis que les 2 guitaristes assènent d'incisifs coups de hache et des rafales de balles traçantes, la section rythmique est des plus imposantes et inventives. Lluc Tupman bourine sa basse comme un chef au gré de plans techniques pas piqués des vers, soutenu par les roulements tonitruants et fracassants de Jamie Wintle. Un excellent travail a été réalisé de ce côté là, aérant énormément une partie souvent négligée et réduite au plus simple. Lluc, toujours lui, assure le chant sur 2 registres, alternant aboiements brutaux typiquement death metal et hurlements hargneux, éructant avec rage et agressivité dans les 2 cas.

Vous l'aurez compris, Consumed est un album qui aurait fait un malheur s'il était sorti une vingtaine d'années plus tôt. Tout transpire ici la façon de faire à l'ancienne, jusque dans la production cinglante et il n'est, fort heureusement jamais trop tard. La preuve, alors que nous assistons depuis quelques temps à un véritable revival, rares sont les groupes à sortir du lot et offrir une telle qualité de composition. Aucun doute, Seprevation a sérieusement planché sur son devoir et s'impose comme l'un des meilleurs groupes du style avec les félicitations du jury. Un véritable brûlot qui porte bien son nom, à classer quelque part entre Reign In Blood, Seven Churches et Human qui ne laisse que cendres et ruines en l'espace de 40 minutes. Une charge de dynamite survitaminée comme on n'en fait que trop peu de nos jours.

Retrouvez comme d'habitude l'album en streaming juste en dessous ainsi que les divers liens et comme c'est noël, cadeau, une video live de "Dreams" captée à Brighton le soir d'Halloween et jouée par nos quatre super heros. 














samedi 13 décembre 2014

ILENKUS - The Crossing

ILENKUS


The Crossing





Post-metal
Date de sortie: 15 septembre 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. Devourer
2. The Crossing
3. Be A Weapon
4. Over The Fire, Under The Smoke
5. Goodbye Denial







Je ne sais pas si certains lecteurs qui suivent également notre page facebook se souviennent d'un clip que j'ai partagé il y a un certain temps. "Over The Fire, Under The Smoke" puisque c'est son titre, avait à l'époque créé un mini buzz dans le monde du metal underground. Exposition amplement méritée mais encore insuffisante pour Ilenkus, jeune formation de Galway, Irlande, qui présentait alors le premier extrait issu de son second album. Ce Clip, on ne peut plus simple, n'en était pas moins un coup de génie et si l'idée avait déjà été exploitée, c'était bien la première fois qu'un groupe de metal, qui plus est si extrême et underground, se livrait à cet exercice. Du moins à ma connaissance. Défiler ainsi, seul dans une rue particulièrement touristique en beuglant a cappella sur un morceau approchant les 8 minutes au milieu d'une foule de badauds en plein lèche vitrine tient de la performance mais donne surtout un excellent aperçu de la puissance dégagée par Ilenkus (en plus de nombreuses réactions hilarantes). Autant dire qu'après une telle expérience, j'étais vraiment curieux d'écouter le résultat final sur album. le groupe se reposerait-il sur ses lauriers suite au succès seul de ce clip? La réponse est un non massif. Ilenkus met le paquet sur toute la durée de The Crossing et semble bien décidé à vous exploser tant a aux yeux qu'aux oreilles.  Il faudra désormais compter sur eux pour incarner le metal de demain, le réinventant à sa manière par d'incessant changements structurels, des lignes de guitares tournoyantes qui se superposent magistralement les unes aux autres, pas moins de 3 chanteurs et surtout une alternance savament orchestrée entre riffs surpuissants et dévastateurs et moments plus calmes, planants ou mélancoliques. Souvent cités en référence, The Dillinger Escape Plan, Mastodon ou la dernière offrande de The Ocean peuvent en effet donner une petite idée de ce qui vous attend à l'écoute de The Crossing. Si ces groupes vous parlent, ne passez pas à côté d'Ilenkus, vous ne le regretterez pas d'autant plus que le combo irlandais a su construire un album aussi déroutant qu'inspiré en apportant de surcroît une touche très personnelle dans la construction de ses titres.

Prenons le morceau qui ouvre l'album, "Devourer". Il est déjà clair que les Irlandais veulent employer la manière forte pour en découdre. Pas d'introduction inutile, on entre de suite dans le vif du sujet. Et toi, pauvre auditeur, tu t'es déjà fait sauter la cervelle au bout de 10 secondes. Subitement, le ton se radoucit, puis remonte progressivement, oppressif, inquiétant... Un mauvais trip musical que l'on pourrait presque juger cacophonique si ce n'était l'excellente production. De nouveau, le morceau se pose de nouveau avant de se conclure furieusement. 
Puis vient le titre éponyme. Celui-ci s'ouvre de manière très douce, guitare mélancolique, douloureuse, chant clair... Pendant presque 4 minutes, la tension monte, monte puis se transforme rapidement en une rage féroce. Et tout l'album est construit de cette manière, faisant appel aux breaks les plus brutaux et inattendus qui soient mais sans jamais être bâclés ou mal inspirés, comme c'est le cas sur "Be A Weapon" qui défile désormais.  
"Over The Fire, Under The Smoke" est comme dit précédemment, un morceau impressionnant, une déferlante de riffs écrasant tout sur leur passage, mélodies imparables et crescendos majestueux. Le tout envoyé avec une intention et une passion dévorante. Impossible de ne pas revoir les images du clip que je vous remet en bas de page.
Ilenkus semble finalement finir calmement sa prestation avec "Goodbye Denial" Que nenni! Encore une fois, le groupe prend un malin plaisir à vous malmener à grands renforts de riffs mastodontes. Final en apothéose, rideau.

Aux premiers abords The Crossing peut paraître assez confus du fait de la richesse de ses composants, puisant dans les vastes domaines que sont le post metal, le sludge et toute la flopée de sous genres assimilés. Néanmoins, une écoute attentive fait vite comprendre que les morceaux, très denses, sont construits de manière intelligente. Les mélodies sont mémorables et vous rentreront insidieusement dans le crâne, même lorsque celles ci s'ajoutent les unes aux autres dans un tourbillon de notes. Les riffs rentre dedans sont des plus efficaces et tabassent sévèrement, la partie rythmique les accompagnant martelant elle aussi avec une force de frappe assez impressionnante. Quant aux parties plus calmes, elles parviennent sans mal, et c'est assez incroyable, à apaiser une tempête cataclysmique qui semblait ne jamais devoir se terminer sinon dans le chaos le plus total. Et le pire dans tout ça, c'est que le groupe enchaîne tous ces aspects avec une facilité déconcertante, ne laissant que peu de répit à un auditeur constamment malmené. Complètement imprévisibles, les compositions d'Ilenkus se renouvellent sans cesse, surprennent à chaque break et sont finalement de petits chefs d'oeuvres malgré leurs relatives longueurs. 

Avec un tel album, Ilenkus se place directement dans le peloton de tête des meilleurs espoirs, et ce dans un style dont pensait déjà avoir fait le tour plusieurs fois. Une réussite que le groupe aura à cœur de confirmer lors de sa tournée européenne prévue au printemps 2015 en compagnie d'Artemis (les dates ne sont pas encore connues, prions bien fort pour un arrêt au moins à Paris!).













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jeudi 11 décembre 2014

Cult Of The Horns - Hatred & Desecration

   Cult Of The Horns

     Hatred & Desecration




Genre : Black/Death Metal
Date de sortie : Mars 2014
Label : Iras Militias





     Exécutions sommaires, décapitation au détour d’une ballade champêtre, génocide, barbarie, petit viol pour le goûter, napalm de bon matin et toutes ces joyeusetés sont le pain quotidien pour Cult Of The Horns. Groupe bordelais porté par les épaules de Mephisto, qui soit dit en passant jouait déjà dans Natremia avant leur split ce qui est à mon sens gage de qualité, m’a tapé en plein dans les tripes. C’est à coups de crosse que ce Hatred & Desecration nous martèle le crâne pour la plus grande joie des grands et des petits. Le Black/Death sauvage et hargneux à souhait ne laisse aucun doute sur les intentions du vociférateur, chant de mort et de guerre, belliqueux en tout genre vous voila servit.  

     Que dire tant cette Démo nous bombarde nos petits tympans ? La sauvagerie, la haine, la violence, la bestialité se font sentir à chaque note, chaque mot craché. Ici on ne s’emmerde pas avec la technique ou la propreté, un Panzer sonore nous roule simplement dessus, les futs sont pilonnés, les guitares mitraillent le moindre signe de vie et par-dessus ce chaos meurtrier, un chef de guerre braille avec véhémence sa bile corrosive. Même si l’on n’échappe pas à quelques clichés usés tels que des bruits de tirs et autres samples morbides, ils restent toutefois efficaces car rarement l’atmosphère véhiculée par ces interludes ne s’est autant ressentie dans la musique, nous sommes sur le champ de bataille, faisant jaillir les tripes au nom de la cruauté humaine et de fausses raisons.                                             
   Le premier méfait de
Cult Of The Horns ne brille pas par son originalité, mais à ce niveau de qualité de réalisation on n’en demande pas plus,  les riffs restent classiques mais sont froutredieusement efficaces, cependant on n’évite pas une batterie plus que générique, parfois lassante voire envahissante avec son snare omniprésent. Même si certains mid-tempo écrasants sont les plus que bienvenue, comme ceux présent sur « Fornicated Whore by the Black Goat », quelques blast-beats bien sentis et/ou plus mis en avant auraient pu apporter une puissance indéniable à cette Démo, non pas qu’elle en manque, loin de là. Personnellement je sens un petit côté Marduk dans ces riffs simples mais très agressifs  tout en rajoutant la petite touche de bestialité sale inhérente à Cult Of The Horns. Le mixage très lourd nous asphyxie dans son brouillard de guerre, où les guitares massives à souhait nous traquent sans relâche, toutefois la voix parfois trop mise en avant par rapport au reste et presque trop souvent présente empêchera de savourer pleinement la  qualité de certains riffs qui pourtant avec une écoute attentive sont de très bonne facture. Je critique, je critique mais ce ne sont que des points de détail car ils ne gâchent en rien le déchainement de violence impie auquel nous assistons avec délectation,  la composition restant excellente.
    A dire vrai cette Démo sonne très années 90’-2000, la production lourde et sale totalement assumée et voulue pour gagner en violence morbide, la sauvagerie bestiale assez proche de groupes comme Proclamation et Archgoat voir même Revenge, une imagerie martiale, satanique et cette reprise de fin en hommage à Beherit. Comme on dit, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. 

    Comme je le disais, ce Hatred & Desecration ne sonne pas tout neuf, mais il exécute sa tâche avec une telle maestria qu’on ne lui en tiendra pas rigueur, ici la qualité prime sur l’originalité mais seul le résultat compte. Or le résultat est bel et bien là, et je ne pense pas exagérer en plaçant cette Démo dans les meilleures françaises sorties en matière de metal extrême de cette année. C’est donc avec une certaine impatience que j’attends de voir Cult Of The Horns me tatanner la gueule au Wolf Throne 2015. 
    Cette Démo est disponible sur le label Iras Militias, que j’aimerai d’ailleurs saluer et remercier pour leur professionnalisme sans lequel cette chronique n’aurait surement pas vue le jour, pour la petite histoire ma première Démo commandée avait un souci technique qui l’a rendait inécoutable et le staff du label m’a de suite renvoyé un nouveau skeud, sans frais de port et dans les plus brefs délais, il va sans dire que cela a été plus que qu’apprécié. Pour conclure, je dirais simplement que pour une de ses premières sorties en solo, Mephisto a su nous montrer sa qualité de composition, d’écriture et de réalisation dans cette puissante Démo, qui est bien sur plus que conseillée et disponible sur le BigCartel de Iras Militias







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vendredi 5 décembre 2014

VIRCOLAC - Codex Perfida


VIRCOLAC

Codex Perfida




Genre
: Blackened Death Metal
Date de sortie : 29 Novembre 2014
    Label : IronBonehead Productions

Tracklist :
1. - Codex Perfida
2. - Cofessio
3. - The Worm Turns
4. - Effigy






   Faire du neuf avec du vieux est souvent un pari risqué, il suffit de voir la pléthore de copies de groupes nauséeux qu’on se tape régulièrement à l’occasion de différents « revival ». Réussir à faire vibrer la veine old-school tout en posant sa pierre à l’édifice est un tour de force, certes on prend peu de risques au niveau de l’originalité mais le résultat est là. C’est ainsi que pourrait se définir la musique de Vircolac, quatuor de Blackened Death Metal, ou plutôt pour reprendre les termes de l’époque dans laquelle semble prendre ses racines la musique du groupe « Blasphemous Death Metal ». Petite démo venue des terres d’Irelande, sortie il y a quelques jours, elle a su parvenir à mes oreilles attentives de sacrilèges, de grosses voix caverneuses et sourdes et ce premier blasphème des Irish à su m’apporter ce que je souhaitais. Signé chez IronBonhead Productions, véritable vivier à groupe de qualité (Cult Of Fire, Communion, Sadomator ou encore Skelethal pour la p’tite touche française), Vircolac prouve qu’il mérite clairement sa place dans le roster.

   Ancré dans les racines d’un style fondé par des groupes comme Archgoat, Blasphemy et autres Proclamation, le groupe ne nous propose pas vraiment la quintessence de l’originalité mais il nous livre une œuvre honnête et plus qu’efficace sur les quelques 23minutes que dure cette Démo. On retrouve l’habituel mixage grave et sourd du genre, mettant en valeur le côté sombre et pesant de la musique du quatuor. Les guitares vrombissent graves et menaçantes, aidées dans leur tâche par une basse audible et utiliser avec talent, fait suffisamment rare pour le souligner, apportant sa rondeur et sa lourdeur à l’atmosphère de caveau qu’est ce Codex Perfida. Quelques passages réalisés au clavier tels que Codex Perfida ou l’interlude de Confessio permettent au groupe de poser une ambiance très épique et nécrotique, telle une crypte maudite gardée par quelques morts belliqueux. C’est d’ailleurs à mon sens ce qui permet à cette Démo de sortir un peu du lot, ces parties plus ambiantes permettent au groupe de temporiser et d’instaurer une atmosphère bien plus moite qu’en enchaînant simplement ses compositions et de revenir avec des riffs et vociférations qui nous paraissent ainsi bien plus féroces et monstrueux. La puissance apportée par le mixage, la lourdeur des riffs, cette voix possédée ainsi que l’utilisation judicieuse de la batterie instaurent une véritable force aux morceaux. Cette dernière m’a cependant laissé quelque peu déçu car une grosse caisse plus en avant aurait permit à la musique de nous écraser de sa puissance, malheureusement le mixage assourdie les blasts, enlevant de ce fait une partie de l’impact qu’aurait pu avoir le rendu final.

   Sans tomber dans les clichés, Vircolac use des codes de ce sous-genre instauré depuis déjà de nombreuses années, lui permettant de ne pas être un de ces énièmes groupes à nous proposer un mauvais CD mal produit d’un melting-pot de tous les grands  groupes du Black/Death. Il est assez étrange de retrouver une veine très old-school dans la composition, sentant le renfermé des années 90 évoquant tantôt Blasphemy tantôt Proclamation, comme dit précédemment, mais avec un jeu plus varié et plus « moderne » notamment au niveau de la batterie. Cela peut surement s’expliquer par le fait que cette Démo a été composé par des musiciens déjà confirmé et certains jouant dans des formations depuis la fin des années 90, qui ont su évoluer au fil des années tout en gardant une sorte de flamme des premiers jours qu’ils ont réussi à insuffler dans cette première offrande. Entre deux âges, cette Démo reste de qualité, bien produite et surtout bien composé dans son atmosphère. Elle ne transcende pas le paysage musicale actuelle mais à quand même les tripes nécessaire pour faire la fierté de ses compositeurs et même un peu plus. Bien qu’elle n’ait pour l’instant été sortie qu’en 30 casettes, elle fera tout de même le plaisir des adeptes qui daigneront s’y pencher d’autant que d’après ce que j’ai pu apprendre, une sortie CD et Vinyle est prévue. En espérant que ce Codex Perfida ne soit que l’amorce du groupe.

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lundi 1 décembre 2014

DUST SCULPTURES - Far Above The Pines

DUST SCULPTURES


Far Above The Pines




Black metal / shoegaze / post rock
Date de sortie: 19 août 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. Far Above The Pines
2. Lies The Youngest Mountain
3. Where We Left Something
4. In The Snow
5. Subtle Things
6. Under The Canopy Of Trees
7. Breathing
8. Life Into These
9. Tired Lungs






J'ai toujours éprouvé une forme d'admiration pour ces mecs qui, dans un coin de leur chambre, sont capables de produire un album complet, entièrement seul, de A à Z. Ecriture, interprétation, enregistrement, rien ne leur fait peur dans ce travail de longue haleine, portant l'une après l'autre les casquettes de compositeur, guitariste, batteur, chanteur, ingénieur du son et j'en passe... Quand je dis admiratif, je parle bien entendu des plus talentueux. Passer au mixeur (pour le son cradingue de rigueur) les 3 mêmes accords enchaînés le plus rapidement possible sur une boite à rythme pourrie, je peux le faire aussi. Le problème, c'est que j'ai de plus en plus l'impression que plus c'est mal foutu et plus c'est inintelligible, plus cette diarrhée sonore se verra érigée au statut d'album "kvlt" surtout si la sortie physique se fait au format cassette limitée à 66 exemplaires, vous voyez le genre? Fort heureusement, il reste encore de vrais artistes qui voient dans le one-man-band un moyen de nous présenter leur vision, souvent très personnelle, de la musique mais aussi une façon de garder le contrôle sur toutes les étapes de la réalisation de leurs oeuvres dans un souci de détails et de finitions poussé à son paroxysme. Il en résulte un album d'autant plus sincère et cohérent. Josh Marberry est définitivement de ceux là et c'est avec Dust Sculptures, déjà auteur d'un album en 2013, qu'il nous invite à entrer dans son monde aux frontières non définies.

Disons le tout de suite, Far Above The Pines ne plaira pas à tout le monde. Il apparaît en effet très clair que la liste des influences présentes a de quoi donner le vertige et fusionner autant de genres est toujours un pari osé. Black metal, shoegaze, post rock, rock progressif... Far Above The Pines est donc un album remarquablement varié mais à l'écoute duquel on ressent une véritable unité. A vrai dire, j'ai longuement hésité à vous parler de cet album tant celui-ci est inhabituel en regard de ce qui se fait actuellement. Trop progressif pour être classé dans le metal extrême, trop black metal pour rentrer dans la case prog, Dust Sculptures est un défi d'ouverture d'esprit pour quiconque se plonge dans la beauté des paysages dépeints par Josh. Et pourtant, tout est ici travaillé pour faire de Far Above The Pines l'une de mes plus agréables découvertes de cette année. Subjugué par le génie musical de son créateur, je me devais de partager Dust Sculptures. Les différents éléments qui composent Far Above The Pines s'entrecroisent naturellement dans des successions de plans pourtant souvent surprenantes. Ainsi des intros ou des plages instrumentales de type rock progressifs que ne renieraient pas Steven Wilson / Porcupine Tree voire Pink Floyd se voient brutalement mués en riffs black metal véloces, des passages atmosphériques apaisants font place à des sortes de jams sessions post-metal, d'étranges sons électroniques agrémentent le tout d'une aura supplémentaire... Le chant, souvent clair, aérien et fait d'harmonies simples sert de liant au tout et nous élève un peu plus avec lui au dessus des pins, contempler les splendeurs de paysages neigeux resplendissants. 

Je vous parlais plus haut d'unité. Ce qui est intéressant ici, c'est aussi la façon dont les morceaux sont liés entre eux. Le découpage de l'album est ainsi pensé de façon à perdre l'auditeur qui ne prend pas garde. Je me suis ainsi étonné plusieurs fois, en écoutant l'album de manière plus distraite, à ne plus savoir exactement quelle piste était en cours de lecture ni même à quel moment de l'album je me trouvais. Si plusieurs pistes il y a, il faut néanmoins prendre cet album comme un tout, une longue piste aux multiples facettes, qui se suivent, se répondent, construites à partir de la précédente. Partant dans d'innombrables directions, Josh n'en perd pas pour autant l'essence stylistique de son concept, démontrant un sens inné de la composition. Renforçant ce sentiment d'unité, les titres eux mêmes des morceaux semblent nous raconter une histoire une fois mis bout à bout. "Far above the pines lies the youngest mountain where we left something in the snow, subtle things under the canopy of trees breathing life into these tired lungs." Ce n'est peut être qu'un détail, mais cela prouve une fois de plus l'attention portée par Josh à sa musique. Je devine derrière cette oeuvre un travail consciencieux où le hasard n'a pas sa place. Et pourtant, les différences stylistiques ou d'atmosphères sont si admirablement fusionnées qu'on pourrait se surprendre à penser que cela est facile. En musicien intimiste, Josh nous conte ainsi son histoire dans les moindres détails avec une grande sincérité et le plus naturellement du monde. Une histoire que je recommande à tous d'approfondir par l'écoute d'un album empli de poésie, certes parfois déroutant, mais magistralement orchestré.







Youtube


Note: Josh travaille actuellement sur un album conceptuel en 2 parties selon la page Facebook. 

mercredi 26 novembre 2014

ILLDISPOSED + ZONARIA + EPITOME - 17/11/2014 Reims, L'Excalibur





Les tournées de ce type qui quadrillent l'Allemagne, on connaît. Celles qui s'arrêtent pour quelques dates dans les pays limitrophes pour marquer le coup et évitent soigneusement la France, on connaît aussi. Alors quand celles-ci font un petit détour par chez nous, c'est déjà un événement en soi. Plus encore quand LA date française, car il n'y en a qu'une, ne si situe pas à Paris ni dans une salle de province dont la renommée n'est plus à faire mais bel et bien à Reims, à l'Excalibur encore une fois. Pas à dire, ça devient une habitude et je ne vais certainement pas m'en plaindre! Et c'est encore My Fist qu'il nous faudra remercier pour cette soirée haute en couleurs et qui sera cette fois une petite réussite en terme d'entrées. Il est clair que ce type d'affiche attire pas mal mais là, certains fans sont vraiment venus de loin même si rien n'était gagné quelques jours plus tôt, la faute à un tourbus capricieux qui aura pour conséquence l'annulation d'une date italienne. Nous sommes épargnés, allons donc prendre joyeusement notre baffe!


C'est à EpitomE que revient la tâche de lancer la soirée. N'étant pas spécialement un adepte de deathcore sur album, je trouve malgré tout que c'est un style qui se prête particulièrement bien au live et autant dire que le combo allemand ne déroge pas à la règle. Mieux, le groupe prend un malin plaisir à ajouter à leurs riffs puissants mélodies imparables et samples savamment dosés. Une fois de plus, je suis surpris par la qualité du son et ce sera une constante pour cette soirée. Le groupe, mené par un chanteur on ne peut plus charismatique prend véritablement son pied sur scène avec une énergie communicative qui aura tôt fait de galvaniser l'auditoire, en témoigne le violent pogo qui accompagne "Sacrifice" (si mes souvenirs sont bons...). Auteur d'un unique album sorti tout récemment, The Origin Error, EpitomE semble avoir déjà une belle expérience de la scène et vient de le prouver avec un show plus que convaincant. Une belle surprise qui annonce une soirée chaude, très chaude!


Et Zonaria la chauffera de plus belle avec son death mélodique et bourrin tout à la fois. Les suédois font partie de ces groupes qui, malgré une existence déjà longue et 3 albums au compteur, continuent à évoluer dans l'ombre de formations plus populaires. Bon, ce n'est pas spécialement un hasard si Hypocrisy revient souvent quand le dossier Zonaria est évoqué mais il y a franchement pire comme influence d'une part et surtout, avec le poids des années, le groupe a su trouver sa petite touche personnelle pour se démarquer d'album en album. Et même si les morceaux ne débordent pas d'originalité, au moins sont ils efficaces et envoyés avec conviction et savoir faire! D'ailleurs, les murs de l'Excalibur commencent sérieusement à trembler sous l'impact des assauts répétés. Pas de doute, les musiciens comme le public sont bien décidés en à découdre ce soir.


Inutile de présenter Illdisposed qui depuis plus de 20 ans distille son death metal. Après tout, s'il y a du monde en masse ce soir, c'est bien pour la formation danoise venue nous présenter quelques extraits de son dernier album, With The Lost Souls On Our Side, paru chez Massacre Records en juin dernier, au beau milieu d'une setlist aux allures de best-of.  C'est que totalisant pas moins de 13 albums, le groupe a de quoi piocher dans une discographie fournie! Setlist écourtée au passage puisqu'amputée des 2 derniers morceaux prévus mais après la branlée qu'on s'est pris, on ne fera pas la fine bouche. Illdisposed enchaîne donc les titres en mode badass, rythmiques vigoureuses et riffs percutants à l'appui, Bo Summer assurant son rôle de frontman de sa voix surpuissante. Quand le groupe entame ses titres cultes tel que "I Believe In Me" l'assistance répond à l'unisson avec autant de patate et devient complètement dingue, ça se déchaîne sévèrement de tous côtés et l'ambiance ne fait que s'intensifier à mesure que nous sommes écrasés sous le véritable bulldozer qu'est Illdisposed. D'ailleurs, c'est bien la première fois que j'assiste à un "pole slam" (si si, contraction de pole dance et slam... bon la sensualité en moins!) et c'est sans même parler du wall of death qui clôturera la soirée. Un wall of death à l'Excalibur... fallait le faire et il fallait au moins un groupe de scène de l'envergure des danois d'Illdisposed pour susciter de telles réactions! Un show rondement mené par un groupe qui ne faillit définitivement pas à sa réputation. Clairement, nous aurons eu ce que nous somme venus chercher, un bon coup de pied au cul comme on dit chez nous!


Setlist fournie par Max Da Threat, merci à lui!


Une telle affiche dans une si petite salle... My Fist vient de frapper un grand coup! Mais sérieusement les gars, faites gaffe... Encore une paire de soirées dans le genre et il ne restera de l'Excalibur que des ruines fumantes!  


mardi 25 novembre 2014

CONQUERORS + SOMBRES ESPOIRS + AKSAYA - 15/11/2014 Reims, L'Excalibur




Je suis le premier à gueuler quand un truc ne me plaît pas. Une orga merdique,un prix trop élevé, peu importe, je suis comme tout le monde et je ne supporte pas qu'on se foute de ma gueule. Et je reste pourtant assez bon public. Alors je m'insurge, je boycotte, parfois à tort... Mais là, merde! Cette fois, ma cible ne sera pas un groupe, ni un label ou je ne sais qui d'autre mais le public. Plus précisément le public qui n'était pas là. Un événement facebook sensé ramener 60 personnes, ce qui est tout à fait honorable pour l'Excalibur, une annonce dans Metallian, un prix dérisoire et le tout un samedi soir. Tout ça pour 23 entrées au final. Putain, sérieusement? 23? Et après ça va se plaindre qu'il ne se passe jamais rien ou que les "grosses" affiches ne viennent jamais dans le coin? la palme revient aux quelques personnes ayant fait le déplacement mais attention, sans rentrer "parce que tu comprends, 5€ ça fait chier" Si t'es pas foutu de débourser la moindre petite pièce pour passer une bonne soirée, reste chez toi bordel!


Du coup, on ne peut pas dire que l'ambiance soit des plus chaleureuses lorsque Aksaya démarre son set devant la poignée d'irréductibles répondant à l'appel. Le trio originaire de Pripyat (bon c'est pas pour du vrai mais on va faire comme si), déjà handicapé par un des 2 micros chant se met alors en mode pilotage automatique. Pas de grosse surprise donc mais leur black/death furieux reste néanmoins convaincant. Des morceaux comme "Incorruptibles" ou "Post Little Boy" ont un beau potentiel pour remuer l'assistance avec leurs riffs bien sentis et leur soupçon de mélodies accrocheuses. De bonnes idées donc mais quelques baisses de régimes de temps en temps lors de morceaux un peu en dessous des autres pendant lesquels mon attention vagabonde. Je me perd alors dans l'observation des images qui défilent à l'écran derrière le groupe, melting pot de photos de guerre, serial killers et autres corps mutilés. Pas très joyeux tout ça mais au moins le ton est donné! En bref, un groupe que j'aimerais revoir dans de meilleures conditions, avec cette fois un public un peu plus en masse et un peu plus chaud, ça aide! Surtout si Aksaya met le paquet sur des compos dans l'esprit des 2 précités.
Setlist Aksaya
1. Incorruptibles
2. Prisonier
3. Combattants
4. Post Little Boy
5. Brise tes Chaînes
6. Gomorrhe
7. Legion



On m'avait présenté Sombres Espoirs comme un groupe plutôt pas mal/ J'étais loin du compte avec ça! Sans conteste la grosse surprise de la soirée. Les Bisontins ont beau envoyer un black brutal et sans compromis, il n'empêche que l'énergie déployée sur scène fait plaisir à voir et à entendre. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne le chanteur qui se prend de plus en plus au jeu tandis que l'ambiance se réchauffe peu à peu et qui finit par livrer une prestation comme s'il se trouvait face à une salle comble. Quand un groupe se déchaîne autant qu'il y ait 10 personnes ou 100 ou plus, je tire mon chapeau. Un exemple que bien des soi disant "pros" devraient suivre... Il faut dire que le groupe est soutenu par un son au poil mettant parfaitement en valeur ses compositions incisives. Un show carré, net et sans bavure et un groupe dont les espoirs ne sont finalement pas si sombres s'il continue sur cette lancée (on vous l'a déjà faite celle-là non?)
Setlist Sombres Espoirs:
1. Allégeance Noire
2. Légion Supplice
3. Memento Mori
4. Vil!
5. Terre de l'Est
6. Sombres Espoirs
7. Necromania
8. Religion Pestilentielle



Show spécial pour Conquerors, le groupe local qui m'avait déjà laissé une bonne impression en avril dernier. Ce soir, c'est en effet l'occasion pour eux de nous présenter leur album à paraître sous peu en le jouant en intégralité. Leur prestation d'avril m'ayant donc pas mal convaincu, c'est avec une certaine curiosité que j'attendais de découvrir les nouvelles compositions. Il faut dire que leur black old school aux forts relents thrash avait de quoi me parler! Alors, comment s'annonce ce premier album? Il semblerait que le trio ait cette fois choisi d'aller à l'essentiel, raccourcissant ses morceaux pour quelque chose de plus brut et direct. Oserais-je dire plus traditionnel aussi? Certes, mais le style est maîtrisé et je ressens ici bien plus les influences principales du groupe, qu'elles soient thrash ou black, comme un vibrant hommage aux pionniers de ces courants extrêmes. C'est que ça fleure quand même pas mal les 80's! En parlant d'influences, je note quelques passages plus dans l'esprit death metal, toujours à l'ancienne, que je n'avais pas remarqués la première fois, ce qui enrichit encore un peu ces nouveaux titres et permet ainsi à Conquerors d'élargir quelques peu ses horizons. Vocalement aussi puisque Mørty varie ainsi les tessitures, passant d'un registre à l'autre. Le seul défaut vient cette fois du mixage, la basse étant à mon goût bien trop présente. Le groupe conclut sur une reprise de Venom, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agira du fameux "Black Metal" histoire de bien enfoncer le clou, puis par un extrait de son 1er EP. On en reprendrait bien encore un peu mais il commence à se faire malheureusement tard. Toujours est-il que l'album s'annonce bien prometteur et qu'il me tarde d'écouter sa version studio.
Setlist Conquerors
1. Conqueror
2. Act Of Violence
3. Morbid Hate
4. The Grinder
5. Stillborn
6. Decline
7. Of Weakness And Lies
8. Age Of Wrath
9. Black Metal (Venom cover)
10. Fire's Eternal Calll


Il est fort dommage qu'une telle soirée n'ait pas réussie à rassembler plus de monde? Au delà du fait que l'Excalibur semblait bien vide et qu'on l'a connu bien plus mouvementé, il faut désormais craindre que le manque d'investissement du public, pourtant pas le dernier à se plaindre, amène finalement tout droit à la disparition prochaine de ces petites affiches qui font vivre les scènes locales. Je ne sais pas ce qu'il en est ailleurs, en tout cas, Reims, t'as complètement merdé sur ce coup là. Je l'avais déjà dis lors de mon dernier report et je le redis, c'est cette scène là qu'il faut soutenir, alors bougez vous le train!


Au passage, un grand merci à Mørty pour sa disponibilité, pour m'avoir fourni les setlists de chaque groupe et surtout pour la soirée. Je te dirais bien vivement la prochaine mais... bref, je crois qu'on s'est compris.